La cérémonie de levée du corps de l’ancien défenseur de l’équipe nationale de football du Sénégal, Moustapha Dieng, lundi après-midi à la zawiya Malick Sy de Dakar, a été empreinte de souvenirs et d’émotion, a constaté l’APS.
Décédé dimanche à l’hôpital de Fann, Dieng qui a été capitaine de l’équipe nationale de football sans discontinuer pendant 10 ans, a été inhumé ce lundi au cimetière musulman de Yoff.
A sa levée du corps, Eugène Diatta dit Coué, l’ancien entraîneur de la sélection du Cap Vert où il a joué contre l’AS Monaco au début des années 1960, se rappelle »son élégance et sa bonne éducation ».
‘’Ce qui faisait de lui un bon fils, un bon frère et un bon camarade’’, rappelle l’ancien attaquant des Espoirs de Dakar qui ont fusionné avec le Foyer France Sénégal pour former le Jaraaf de Dakar avec la réforme de Lamine Diack, en 1969.
Malgré son appartenance à la Jeanne d’Arc de Dakar, il est resté fidèle en amitié au président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) qui l’a présenté à Madi Kouyaté, entraîneur de l’équipe de la Médina en 1968.
‘’Lamine Diack m’avait présenté quelqu’un de sobre, de discret et d’affable et qui inspirait le respect’’, a dit l’ancien sélectionneur du défunt qui, après la Jeanne d’Arc, est allé jouer en France à Chaumont.
‘’Et ce sérieux et ce respect qu’il inspirait à ses partenaires et à ses adversaires’’ ont fait que dès la fin de sa carrière, El Hadj Malick Sy dit Souris, son ancien partenaire en équipe nationale à partir de 1961, l’a appelé à venir coacher son ancienne équipe.
‘’J’ai fait appel à lui pour venir prendre la JA’’, confirme Souris, relevant qu’il »dégageait une autorité telle que c’était naturel qu’il occupât ses fonctions ».
Celui que son partenaire dans la défense du Sénégal et de la JA, Abdoulaye Diallo, appelait ‘’l’Empereur’’ par sa facilité ‘’à donner des directives et à venir en aide à ses partenaires’’, venait ainsi de prendre en charge son équipe de cœur.
‘’Tout le monde savait qu’il était taillé pour le métier d’entraîneur’’, poursuivent Yérim Diagne et Yatma Diop, ses anciens partenaires affirmant qu’il en imposait même à ses dirigeants.
Ancien arrière latéral des Lions aux Coupes d’Afrique des nations 1965 et 1968, Yérim Diagne se souvient d’un échange houleux entre le défunt et Mawade Wade, entraîneur, à l’époque, de la sélection.
‘’Il était blessé et Mawade (Wade) voulait donner le brassard à un joueur. Il a expliqué en argumentant que c’était à moi que devait échoir le brassard’’, se souvient Yérim Diagne parlant d’un »défenseur racé ».
C’est aussi ce que retiennent les journalistes Mamadou Koumé et Pape Diouf qui parlent de lui comme de quelqu’un qui »a préfiguré les libéros modernes ».
‘’Il était élégant, il savait faire monter les ballons et donner des relances propres’’, se souvient l’ancien président de l’Olympique de Marseille.
Mamadou Koumé, ancien directeur général de l’APS de rappeler »la générosité, la discrétion et le don de soi » de l’ancien défenseur central.
‘’J’avais voyagé dans le même avion que lui en 1983 quand il revenait prendre en main son ancienne équipe, la JA’’, a dit l’ancien directeur des études du Centre d’études, des sciences et techniques de l’information (CESTI).
»Et il a permis à la JA de gagner une coupe du Sénégal en 1984 avec la génération des Roger Mendy », a ajouté Koumé.
Roger Mendy, ancien défenseur des Lions et de l’AS Monaco, a rappelé qu’en jeune joueur, les supporters et les dirigeants lui disaient de ‘’faire aussi bien que Moustapha Dieng à défaut de le dépasser’’.
‘’C’était un honneur d’être comparé à lui, c’était un monument’’, a-t-il dit, soutenant que dans ses séances d’entraînement, »il faisait preuve de sobriété, d’efficacité et de discrétion ».
D’ailleurs »cette discrétion est sa marque de fabrique », a conclu l’imam Mouhamadou Kane avant que le cortège ne s’ébranle en direction du cimetière de Yoff, en présence d’une foule nombreuse.
Il y avait plusieurs personnalités parmi lesquelles El Hadj Malick Gackou, le ministre de Sports et son prédécesseur Abdoulaye Makhtar Diop.
