La presse était dernièrement mise sur le banc des accusés dans l’affaire relative à des prédications de catastrophes sur Dakar, notamment le crash d’un avion sur l’Université de Dakar. Des experts (journalistes, sociologues) et de simples citoyens ont accusé la presse d’être à la base de l’amplification de cette situation pour avoir fait la promotion des prédicateurs et voyants aux visions catastrophiques. Les condamnations sont unanimes. Tout cela est évident, il fallait s’y attendre, c’est certainement le début de toutes les dérives. Surtout que les autorités publiques semblent se satisfaire de cette situation en laissant des obscurantistes exploiter la misère des populations avec l’aide de certains animateurs et journalistes, des complices intéressés. Un animateur ou un journaliste avec ou sans un niveau intellectuel qui ne peut pas faire la part des choses entre ses propres croyances et son devoir d’agir pour l’intérêt général, pris dans la tourmente de la concurrence féroce, il va droit à la dérive avec toutes les conséquences pour sa société.
C’est bon de faire des analyses dans les généralités mais il faut oser surtout pointer du doigt les animateurs et journalistes qui sont à la base de la promotion de ces obscurantistes pires que certains enturbannés au nord du Mali. Nous pouvons accuser directement tous les journalistes et animateurs qui ont invité par exemple la dame dite Selbé Ndom. Elle a profité de ces occasions face au public pour dépasser les simples histoires de verdict de combat de lutte. Elle parle maintenant de politique et de société. Il appartient aux autorités policières et judiciaires de demander à cette dame de retourner dans son trou comme ceux et celles qui s’engouffrent dans ces pistes de l’irrationnel. Sinon le peuple pour ne pas dire d’honnêtes citoyens vont se lever pour dire « y en a marre ! ». L’autorité publique sera responsable de quelque soulèvement pour fermer le bec à ces auteurs de trouble à l’ordre public. Des personnes avaient menacé par exemple de marcher sur SEN TV (télévision privée) pour dénoncer la diffusion du défilé « miss diongoma ». C’est la télé qui a fini par reculer. Alors le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) doit s’inspirer de cet engagement en arrêtant ses avis trimestriels pour aller jusqu’au bout en arrêtant la diffusion de certaines émissions ou retirer la licence d’exploitation de certains patrons de presse. C’est seulement dans ce cas qu’on comprendra le dégoût du public vis-à-vis d’une certaine presse. Les animateurs de cette dernière seront seuls dans leur studio pour se défendre et nous comprendrons à jamais leur dictature médiatique au nom d’un public qui n’existe pas.
Vous vous rappelez certainement de l’homme qui faisait la promotion « du mariage temporaire », un jour il est cueilli à la fin d’une émission dans les locaux de la RDV, depuis c’est motus et bouche cousue. Nous attendons la même détermination de la part de la police et de la justice car ce ne sont pas les médias guidés par la concurrence, des journalistes et animateurs qui vivent dans le même monde que ces voyants qui vont penser aux conséquences sur la société. Nous pouvons avoir espoir avec la conjugaison de « la rigueur allemande » de notre ministre de la communication et la promesse de rupture des nouvelles autorités. Seulement Sidy Lamine Niasse pense que ce sont des Goebbels qui entourent le président Macky Sall. Et si le dernier mot revenait au peuple, à la société.
Ndiaga DIOUF
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