Un tribunal sud-africain a reconnu vendredi un deuxième homme coupable de haute trahison pour sa participation à un complot d’extrême droite qui visait à assassiner Nelson Mandela et chasser les Noirs d’Afrique du Sud.
Rendant le verdict d’un procès qui a duré près de dix ans devant la Haute Cour de Pretoria, le juge Eben Jordaan a déclaré qu’Andre du Toit, ancien policier, avait appartenu au cercle dirigeant du groupuscule Boeremag qui projetait un coup d’Etat contre le gouvernement post-apartheid et a commis plusieurs attentats.
Jeudi, Mike du Toit, frère d’Andre et leader du groupe militant pour la suprématie de la « race blanche » avait déjà été reconnu coupable de haute trahison par le même tribunal.
Il s’agit des premiers verdicts prononcés dans le cadre de ce procès. Les peines seront prononcées ultérieurement.
La lecture des verdicts commencée lundi doit durer plusieurs semaines, une vingtaine de militants étant accusés d’assassinat, de terrorisme et/ou de haute trahison.
« Force boer »
Boeremag (« force boer », en afrikaans) avait prévu un attentat le jour où Nelson Mandela, premier président noir du pays (1994-1999), devait inaugurer une école dans le nord en octobre 2002.
Le groupe est à l’origine de neuf attentats qui ont fait un mort et plusieurs dizaines de blessés à Soweto en octobre 2002.
Avec l’assassinat planifié du héros de la lutte anti-apartheid et d’autres attentats, les extrémistes voulaient provoquer la colère de la communauté noire et semer le chaos afin de fomenter un coup d’Etat dans la nouvelle Afrique du Sud issue de l’abolition du régime raciste en 1994.
Chasse au Noirs
Dans le projet des extrémistes, le gouvernement noir devait être remplacé par un régime militaire blanc et tous les Blancs et Indiens chassés d’Afrique du Sud.
L’avocat de Mike du Toit, Paul Kruger, a déclaré que son client attendait la suite du procès avant de décider s’il ferait appel.
JeuneAfrique