Les membres du gouvernement et les fonctionnaires de la présidence de la République veulent porter de nouveaux habits d’homme d’Etat. Malgré les vacances prises en période de difficultés, ils ont tenu hier, un séminaire dont l’une des thématiques principales a été la discrétion professionnelle et le secret-défense. Les ministres sont désormais invités à plus de discrétion.
L’un des points essentiels sur lesquels le gouvernement a réfléchi hier, au cours d’un séminaire initié par le secrétariat général de la présidence de la République, a été «discrétion professionnelle et secret-défense national». Sous la houlette de la Délégation à la réforme de l’Etat et de l’assistance technique (Dreat), cette thématique a fait l’objet d’échanges et de sensibilisation à l’endroit des membres de l’Exécutif, en présence du Premier ministre, Abdoul Mbaye.
La révélation a été faite au cours d’une conférence de presse animée par le porte-parole du gouvernement, par ailleurs ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Serigne Mbaye Thiam explique que les membres du gouvernement doivent apprendre à travailler dans la discrétion, à ne pas livrer des informations qualifiées de sensibles ou d’autres liées à «la sécurité nationale».
Désormais, entre membres de l’Exécutif, il doit y prévaloir le triptyque : «confidentialité, secret et très secret», a fait savoir le ministre, sans pour autant prendre la peine d’expliciter chacun de ces concepts. Un membre de l’Exécutif, dit-il, doit pouvoir gérer tous ces paramètres, liés à la «gestion des affaires de l’Etat». Au besoin, il doit donc s’autocensurer. «Cela n’enlève en rien le droit à l’information des citoyens sénégalais que nous devons respecter», rassure-t-il.
A la question de savoir si la présidence de la République a constaté des carences dans la conduite des ministres, Serigne Mbaye Thiam répondra que le séminaire ne peut pas avoir pour objet de «combler des lacunes». Seulement que, ajoute-t-il, en Wolof, «le savoir ne suffit jamais». D’autant que des anciens ministres actuels membres du gouvernement, ont des problèmes avec les procédures protocolaires et les «usages diplomatiques».
L’initiation a été l’œuvre du chef du protocole du président de la République, Bruno Diatta. Outre l’initiation à l’écriture administrative, les échanges ont également porté sur «l’éthique et la déontologie du gouvernement», mais aussi sur «la loyauté, l’intégrité, l’impartialité, l’objectivité et la neutralité».
Par ailleurs, les ministres ont réfléchi sur la systématisation de la passation de services mais aussi sur le mécanisme de suivi évaluation et le nouveau concept de «budget de résultat», recommandé par de l’Uemoa à travers une directive. D’ailleurs, pour une meilleure harmonisation de la gestion des deniers publics, le ministre de l’Economie et des Finances va consacrer un séminaire à cette trouvaille de l’organisation sous-régionale. De même que la Dreat va aborder l’ensemble des thématiques, vendredi prochain avec les directeurs de cabinet et les secrétaires généraux des ministères.
lequotidien.sn