Le collectif des ex-travailleurs de la défunte usine Bata a tenu hier jeudi un point de presse dans les locaux de l’ancienne direction de la Sodida. Il a été largement question au cours de cette rencontre avec les journalistes de la situation sociale de ces ex-travailleurs et du bras de fer qui continue à les opposer à Mansour Kama, l’Administrateur de la Société Sénégalaise d’Investissement(Ssi)
Le collectif des ex-travailleurs de Bata n’a pas du tout été tendre lors de son point de presse tenu hier jeudi, avec Mansour Kama, l’Administrateur de la Société Sénégalaise d’Investissement (Ssi). Le collectif a même tiré à boulets rouges sur lui parce qu’il l’accuse d’être à l’origine de la vente du patrimoine de l’usine.
Dans son « cri du coeur » l’instance représentante des ex-travailleurs de Bata rappelle toutefois qu’une action judiciaire relative à l’aliénation » des biens meubles et immeubles de Bata, pourtant hypothéqués par l’Etat du Sénégal pour un montant de 1.241.000.000 frs », suit son cours. Ainsi, selon le même collectif, après le terrain de football vendu à la Sococim qui y a construit sa direction commerciale, les locaux de l’Usine Bata ont été rachetés par le groupe Ccbm lequel y a déjà effectué des transformations ».
Selon la même instance de gestion des intérêts des travailleurs » l’auteur de ces actes en série n’est nul autre que Mansour Kama, vice-président des Assises nationales et Administrateur de la Ssi ». Et d’ajouter « que ce dernier aurait dit d’ailleurs n’accorder aucune importance aux hypothèques de l’Etat, et de certains actes du gouvernement. Alors qu’il était averti depuis l’année 2006 que cet outil de production ne peut en aucun cas être vendu ». Le collectif fonde ses argument sur le fait que Mansour Kama devait plutôt travailler pour conserver les emplois et non vendre les titres fonciers sous hypothèques.
Selon Ousmane Diop, Coordonnateur du Collectif des ex-travailleurs de la société Bata « les biens de l’Usine appartiennent exclusivement à l’Etat. Mais malgré les efforts colossaux et les sacrifices budgétaires consentis par celui-ci, après moult tergiversations, la Direction Régionale de Bata s’est rétractée pour la reprise. Dès lors il n’y avait plus rien à faire sinon que la liquidation devait effectivement démarrer par le règlement des créances dont les ex-travailleurs étaient privilégiés.
Ousmane Diop a estimé en outre qu’il est important de rappeler que l’Etat du Sénégal, créancier le plus important de Bata avec 1.241.000.000 fr, avait grevé d’hypothèques tous les biens meubles et immeubles de ladite société, à la demande des travailleurs, pour préserver leurs intérêts à travers une reprise à la dimension de l’outil de production et de tous les immeubles et terrains laissés sur place. Ce patrimoine attirait beaucoup de spéculateurs nationaux.
Le comité de pilotage des ex-travailleurs affirme que le comité de gestion de la coopérative et la direction de Bata ont matérialisé cette cession dans un procès verbal de réunion du 10 Janvier 1986, ce qui a conduit, à l’époque, à la réalisation des plans de masse et de lotissement. Malheureusement le président de cette coopérative est aujourd’hui décédé et ils espèrent continuer le combat qu’il a toujours mené. Face à ces ex-travailleurs ils affirment que si depuis lors ils n’ont pas fait bouger le plus petit doigt, c’est à cause des hypothèques de l’Etat du Sénégal sur les biens.
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