L’imam ratib de la mosquée omarienne, n’est pas allé de main morte pour fustiger la célébration dans la division de la fête de la Korité (samedi, dimanche et lundi). Dans son sermon, Thierno Seydou Nourou Tall a parlé de «honte et d’échec des marabouts» qui selon lui, ne se font pas confiance. Pour éradiquer le mal qui ternit l’image du Sénégal, il suggère à l’Etat de reprendre les choses en main via le ministère de l’Intérieur.
«C’est une honte ! Un échec pour tous les marabouts du Sénégal». Ces propos ont été tenus par l’imam ratib de la mosquée omarienne, Thierno Seydou Nourou Tall qui fustigeait la célébration dans la division de la fête de Korité par la communauté musulmane sénégalaise.
Les Ibadou Rahmane ont été les premiers à arrêter le jeûne, samedi dernier en déclarant que le croisant lunaire a été aperçu dans trois localités du Mali et au Niger.
Dimanche, alors que la commission nationale d’observation du croissant lunaire avait fini d’annoncer que la fête de l’Aid El Fitr sera célébrée lundi (hier, Ndlr) , après avoir, souligne le président de CNOCL, consulté les familles Mbacké de Touba et Sy de Tivaoune, que dans la même soirée,
Thierno Seydou Nourou Tall va prendre son contrepied. L’imam ratib de la mosquée omarienne annonce l’apparition du croisant lunaire en Wodobére (département de Kanel) dans la communauté rurale de Boulal, à Linguère, à Médina Gounass en citant les noms des personnes qui affirment l’avoir vu.
Suffisant selon lui, en se fondant sur les renseignements du Coran et de la Sunna du Prophète, d’arrêter le jeûne. Seulement, il n’en sera rien. Comme à l’accoutumée, le Sénégal va célébrer trois korité. Une situation qui a fini par irriter Thierno Seydou Nourou Tall. «Cette situation signifie seulement qu’il n’y a pas de confiance entre les marabouts », déplore-t-il. Et d’ajouter : «les gens doivent arrêter de croire à des noms de famille. Dans ce pays, on ne prend en compte que les paroles de ceux qui se nomment Tall, Bâ, Sy, Mbacké, Niasse, Laye etc. Si tu n’es pas de ces familles, tout ce que tu dis n’as aucune valeur. Or, il faut plutôt croire en Dieu et à la Sunna. Nous sommes tous égaux».
L’ETAT INTERPELLÉ
Face à ce constat «d’échec» des marabouts, Thierno Seydou Nourou Tall demande à l’Etat de reprendre les choses en main. «Comme, nous n’arrivons pas à nous entendre, je crois que ce serait mieux de tout soit centralisé au niveau du ministère de l’Intérieur. L’Etat est représenté jusque dans les villages, les plus reculés de notre pays, par les gouverneurs, les préfets, les souspréfets et les chefs de village», a indiqué l’imam ratib de la mosquée omarienne. Il suggère alors que ces autorités déconcentrées procèdent à la collecte des informations et les acheminent au niveau du ministre de l’Intérieur qui va ensuite décréter les jours de fêtes religieuses.
PROMOUVOIR LE MÉRITE
Par ailleurs, l’imam de la mosquée omarienne a appelé aussi les autorités étatiques à promouvoir le «mérite» et éviter le clientélisme et le favoritisme. «Quand, on doit nommer quelqu’un à un poste de responsabilité ou quand on doit donner du travail à quelqu’un, on doit simplement se baser sur la compétence et non sur son nom de famille ou autre chose», a martelé Thierno Seydou Nourou Tall. Il a fait son sermon en arabe, en poular et en wolof devant beaucoup de fidèles musulmans venus célébrer l’Aid El Fitr ou la fête de la Korité dimanche.
