C’était une fête inconnue jusqu’à présent du journaliste allemand en stage à Sud Quotidien – mais depuis ce lundi, il connaît mieux les plaisirs de la fin du Ramadan-.
Déjà très tôt, le bruit dans la cuisine réveille tout le monde. Et encore pendant toute la matinée, le cliquetis des préparations pour le grand repas de la Korité remplissent la maison.
Je vais devant l’immeuble. En dehors, les voisins filent déjà en direction de la mosquée. Pères et fils, mères et filles. Pour un lundi matin, les gens sont habillés très chic. La journée de fête se voit déjà.
Nous partons aussi. La cour de la mosquée du quartier Rufisque 2, cité « Enseignants », est déjà remplie à notre arrivé. On s’installe donc derrière le mur. Autour de nous, des tout-petits aux vieux, le sérieux et le calme règnent. Mais dans les visages, on remarque déjà la gaîté cachée qui va bientôt se répandre sur tous, ayant derrière eux une période de souffrances et de renoncement.
Je commence à avoir vraiment chaud. Nous sommes arrivés tôt, et le temps d’attente est rendu dur par les températures. Je suis le seul blanc présent à la prière, mais j’ai l’impression de me fondre dans la masse. Et ce surtout grâce à l’habit traditionnel que ma famille hôte m’a offert. L’inconvénient: Il fait chaud là-dedans, le soleil est impitoyable aujourd’hui. Il paraît fêter, lui aussi.
Tout d’un coup, tout le monde se lève. On prie. Ensuite, la prédication commence. Je remarque que les premières femmes quittent les lieux, protégeant ainsi leurs nouveau-nés de la chaleur.
Enfin, c’est fini. J’apprécie la rapidité de l’événement – les fêtes chrétiennes en Allemagne durent beaucoup plus longtemps – sans pour autant être plus intense nécessairement. Maintenant, tout le monde se dit bonjour, l’atmosphère est chaleureuse et décontractée.
Rentrés à la maison, les habitants de la maison se mettent à dormir. Ce n’est que maintenant que se fait remarquer l’immense fatigue crée par le jeûne. 30 jours de carême ne passent pas inaperçu.
Dans l’après-midi, un grand repas récompense finalement les souffrances de tous ceux et celles qui ont jeûné. Du poulet à la peau bien croustillante, des légumes, des frites, de la salade et tout cela garni d’une sauce du pays des merveilles. Je n’ai pas jeûné, je l’avoue – mais j’en mange comme si j’avais.
Mon plus beau souvenir de la journée? J’ai un nouvel ami. « Je t’ai vu à la mosquée », me dit un garçon du quartier quand on se rencontre au magasin le soir. « Tu étais á côté de moi. »