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El Hadj Malick GAKOU, ministre des Sports : De grandes ambitions pour le sport sénégalais

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Le ministre El Hadji Malick Gakou nourrit de grandes ambitions pour le sport sénégalais dont il a la charge dans le gouvernement. Il a aussi le profil de l’emploi pour avoir évolué dans le mouvement sportif depuis de longues années. Avec son ambitieux projet « Sénégal Horizon 2022 », il veut mener à terme un chantier qui devrait permettre au Sénégal de résorber son retard en termes d’infrastructures, de formation et de développement. Invité de la rédaction du « Soleil », hier, le ministre Gakou a aussi évoqué l’actualité sportive avec le match Côte d’Ivoire-Sénégal (Can de foot) et la tension dans le milieu de la lutte sénégalaise.

« HORIZON 2022 » Infrastructures, formation et développement

Le président Macky Sall a décidé de faire du sport une priorité dans son programme politique de développement social du Sénégal. C’est la raison pour laquelle il m’a instruit, à travers le programme « Horizon 2022 », d’impulser une dynamique de promotion et de développement de notre sport national. C’est pourquoi, autour de ce programme « Horizon 2022 », il y a essentiellement la nécessité, pour notre pays, de résorber son déficit en infrastructures, d’assurer la promotion et le développement du sport à la base, et également d’impulser une massification du sport à même de soutenir les efforts de notre pays en matière de santé publique, de lutte contre la pauvreté, etc.

4 stades nationaux, 14 stades régionaux 14 Palais des sports

Nous voulons ainsi construire 4 stades nationaux à l’échelle du pays. Le stade Léopold Sédar Senghor sera repris pour en faire un stade de dimension et de la taille des ambitions que notre pays porte pour le football. De même que pour le stade Alioune Sitoé Diatta de Ziguinchor. Les stades Lamine Guèye de Kaolack et Médine de Saint-Louis seront ainsi transformés en stades nationaux. Ces stades nationaux auront des capacités d’accueil de 35.000 à 60.000 places. Quant au stade Léopold Sédar Senghor, il sera re-modernisé et réfectionné afin de lui donner tout le lustre d’un stade omnisport de dimension à accueillir des manifestations à caractère mondial. Il y a aussi le programme chinois de construction de 14 stades régionaux qui sera poursuivi avec les stades Caroline Faye de Mbour, Massène Sène de Fatick, de Sédhiou, Kédougou, Kaffrine, etc. Au terme de ce programme, toutes les régions du Sénégal seront dotées de stades régionaux ou nationaux. Il y aura aussi des régions qui auront, en plus des stades régionaux, d’autres nationaux comme Ziguinchor, avec le stade Néma-Jules François Bocandé qui sera érigé en stade régional. Nous voulons aussi accompagné le développement du sport à la base par la construction d’un Palais des sports. Dans notre pays, les sports comme le karaté, le taekwondo ont des salles d’entraînement pas dignes de ces noms, comme celle de Ziguinchor que j’ai visitée récemment. 14 Palais des sports seront construits sur l’ensemble du territoire national concernant ce programme « Horizon 2022 ». Le Palais des sports est un complexe sportif qui dispose d’une piscine, d’un auditorium, de salles, de cafétérias, qui peut accueillir toutes les autres disciplines. Ces 14 Palais des sports pourront permettre à toutes les disciplines individuelles d’avoir des infrastructures. Nous avons aussi prévu de faire 4 centres de développement sportif où on cultive les sportifs de demain. Dans ce cadre, nous voulons donner au Cneps de Thiès toute la place qui lui revient, pour la valorisation, la promotion et le développement des sportifs de haut niveau et de l’élite sportive de demain. Nous venons de participer aux Jeux olympiques où nous n’avons pas récolté de médailles. Nous voulons, de manière irréversible, régler la participation de notre pays dans les joutes internationales. Le souhait du président de la République est de tout faire pour que le Cneps soit comme le centre Clairefontaine de France et qui accueille l’élite sportive de demain. Nous allons doter le Cneps de moyens assez substantiels et reconstruire le stade afin de nous donner les moyens de ses ambitions. Le Cneps sera accompagné par 3 autres centres satellites et polyvalents, à Tambacounda, Fatick et Ziguinchor. Sur le plan de la formation, la région sud a donné beaucoup de lettres de noblesse à notre sport, surtout individuel. Nous voulons commencer ce programme l’année prochaine, avec 100 élèves dans trois disciplines : le football, le basket et l’athlétisme.

Can Juniors 2015 Can seniors 2019

Le crédo du programme « Horizon 2022 » est constitué du triptyque : infrastructures, formation et développement. Ce programme va démarrer maintenant et jusqu’en 2022. Sur dix ans, le Sénégal devrait régler l’essentiel des questions. Pour cela, nous allons organiser, sous la direction de la Fédération sénégalaise de football, la Can Juniors de 2015 qui va être abritée par la région de Dakar et de Thiès avec les stades Caroline Faye de Mbour et Lat Dior de Thiès. Nous voulons aussi organiser la Coupe d’Afrique des nations de 2019. J’ai entamé, avec le président de la Fédération sénégalaise de football, des discussions avec le président Hayatou. Nous espérons que le Sénégal, qui n’a pas organisé de Can depuis 1992, peut, aujourd’hui, valablement revendiquer l’organisation d’une telle compétition. Ce que nous voulons c’est au-delà 2022, que le Sénégal soit en mesure d’organiser toutes les compétitions à caractère international, même la Coupe du monde. Il suffit d’avoir des infrastructures, des stades, et le Sénégal, en résorbant son déficit, va contribuer à rendre visible sa place dans le sport mondial. Nous allons accompagner cela par un programme de formation- développement à la base, assez soutenu, pour permettre à l’élite sportive sénégalaise de rivaliser avec les grandes nations de sport. C’est cela le substrat de la volonté politique fortement exprimée par le président de la République qui, durant la campagne électorale, a accepté d’accorder 1 % du budget national au sport, et cela se fera progressivement. Toujours dans le cadre de la formation, il y a l’installation, à Dakar, de l’Université des sports, qui sera le condensé de ce qui ce fait à l’Inseps et à l’Université de Dakar. La maintenance de ces infrastructures sera aussi un point central de ce programme. Elle est une conséquence de cette politique des infrastructures. Nous ne pouvons pas construire des stades de ce niveau, dépenser des milliards du contribuable sénégalais et ne pas assurer la maintenance de ces infrastructures. A notre niveau, nous avons mis en place un programme pour maintenir en bon état les stades déjà existants et nous ne voulons plus voir des stades en état de délabrement avancé. Nous ne pouvons pas avoir un programme aussi ambitieux et ne pas penser à la maintenance. S’agissant du stade Assane Diouf, nous avons trouvé une situation où l’ancien régime a quasiment donner le stade à une entreprise chinoise. Ce qui a engendré des conflits avec les populations. Dans les prochaines semaines, nous allons entamer, sous la direction du président de la République, des discussions avec les populations et l’entreprise chinoise. Le stade est voulu par les populations et le président de la République souhaite réaliser les ambitions des populations. Des discussions seront engagées entre les parties pour trouver un consensus dans l’un ou l’autre sens, étant entendu que ce sont les ambitions des populations qui priment sur toute autre décision.

Participation du Sénégal aux Jeux olympiques

« C’est pour avoir compris que la place du Sénégal en Afrique et dans le monde, en sports, n’est pas celle occupée à ces JO que nous avons pensé, en amont déjà, à redimensionner le sport sénégalais et à créer le programme « Horizon 2022 ». Un programme qui devra, s’il est réalisé, régler les problèmes en matière de participation, de qualification et surtout de conquête de titres en Afrique et dans le monde ; c’est cela notre ambition. Pour cette participation, nous avons trouvé, après les élections, que le Sénégal avait entamé la phase de la préparation ».
« A notre arrivée, au ministère, le président de la République nous a demandé de tout faire pour une participation de qualité. Il fallait donc faire en sorte que, dans différentes disciplines, nous ayons des qualifiés ; et sur ce point, le Gouvernement n’a ménagé aucun effort pour accompagner les efforts du Cnoss et des fédérations pour aider les athlètes qui cherchaient la qualification à ces Jeux. C’est la raison pour laquelle la taille de la délégation était très importante. Nous avons donc réussi à avoir une qualification en football et dans huit autres disciplines. Cela veut dire que le gouvernement du Sénégal a accompagné le Comité national olympique et sportif sénégalais dans la phase de qualification à ces Jeux : ce qui a été un énorme succès. Ensuite, il fallait participer, et sur ce point, l’Etat et le Cnoss ont dépensé plus de 500 millions pour mettre les athlètes dans les conditions appropriées de participation. Nous avions conscience des limites que nous avions quant aux résultats escomptés. Comme on le dit, si on n’a pas une bonne préparation ou bien des athlètes de haut niveau, on ne peut pas prétendre des conquêtes au niveau mondial. Mais nous voulons régler ce problème avec une politique sportive car c’est ce qui a manqué à ce pays : une politique sportive en phase, avec des conséquences évaluées qui doivent nous conduire, à terme, à avoir des athlètes compétitifs sur le plan international. Nous allons donc régler ce problème avec le programme « Horizon 2022 » et j’espère qu’avec la préparation que nous allons dérouler à partir de l’année prochaine, le remembrement du Cneps et la reconfiguration de notre sport national, nous pourrons prétendre, en 2016, avoir, à Rio, une ou des médailles dans telle ou telle autre discipline. Une participation de qualité et même plus, à partir de 2018. C’est le lieu pour nous de féliciter le Cnoss qui a collaboré étroitement avec le ministère des Sports pour avoir la taille de la délégation que nous avons eue.
Le mois prochain, nous allons faire une évaluation de la participation sénégalaise avec le Cnoss pour savoir les conséquences que nous allons tirer de cette absence de résultats. Le Sénégal a des athlètes de haut niveau qui, mis dans de bonnes conditions, peuvent nous valoir des satisfactions à ce niveau. C’est la haute compétition et il faut se préparer ; ce que disait Amadou Dia Ba qui soutient qu’il lui a fallu bien se préparer, avec un très grand programme, avec le président Lamine Diack, pour gagner sa médaille olympique. Il disait qu’il lui fallait participer à beaucoup de compétitions internationales avant les Jeux. Pour ce qui est des bourses, c’est quelque chose de supplémentaire pour permettre à l’athlète de pouvoir se frotter aux autres sur le plan international. Tout ceci est inclus dans le programme « Horizon 2022 ».

Lutte : Arène nationale

L’arène nationale constitue une sur-priorité pour le président de la République qui souhaite que ce projet soit réalisé assez rapidement. Déjà les plans architecturaux sont terminés et le financement presque acquis grâce notamment à la coopération chinoise. Le président de la République devrait annoncer d’ailleurs la nouvelle d’ici quelques mois quand nous aurons fini de parapher les accords avec la partie chinoise. De toute façon, ces accords sont sur le principe acquis. Le site a été déjà retenu et je suis persuadé que dans les prochains mois, nous allons poser la première pierre pour construire cette arène nationale tant attendue par les acteurs. Vous savez, il y a eu beaucoup de promesses qui ont été faites concernant l’arène. C’est pourquoi le président Macky Sall et son gouvernement sont en train de tout faire pour régler définitivement cette question. Nous sommes actuellement dans un processus de financement avec la partie chinoise. A ce niveau, il faut souligner que les négociations sont très avancées. Je préfère cependant laisser au président l’exclusivité de l’annonce du démarrage des travaux. L’arène nationale n’est pas une promesse, c’est une ambition fortement exprimée que nous allons réaliser. Et dans les prochains jours, nous allons faire une annonce très forte concernant la pose de la première pierre. En ce qui concerne le site, nous avons retenu le technopôle. Je crois que les gens ne connaissent pas bien ce site. C’est une partie qui n’est pas inondée. C’est seulement une petite partie qui se trouve dans les marécages. C’est un site approprié. Les architectes le savent. Ainsi nous avons tranché le débat sur le site. Car tant qu’on n’a pas réglé cette question, on va continuer à tirer à hue et à dia et finalement l’arène nationale ne sera jamais réalisée. Nous avons comme je l’ai dit tantôt, adopté les plans architecturaux qui vont être remembrés avec la partie chinoise.

Différends entre les acteurs

Je voudrais d’abord rendre hommage aux promoteurs de lutte dans la mesure où ils sont le substrat par lequel la lutte sénégalaise s’est développée. Je voudrais également remercier le Cng pour les efforts inlassables accomplis pour le rayonnement et la promotion de la lutte sénégalaise. Je crois que le Cng et les promoteurs sont obligés de s’entendre. Nous sommes dans une famille et mon rôle et ma mission consistent à aplanir les différends entre les acteurs. C’est ainsi que nous entendons réunir le Cng et les promoteurs autour d’une table afin d’impulser une dynamique de dialogue et de concertation. Nous allons entamer la nouvelle saison sur la base de nouvelles règles. Dans tous les cas, j’ai instruit, avant-hier, le Cng d’arrêter toute forme de programmation pour l’année prochaine et de finaliser des rencontres avec les promoteurs, les managers, les lutteurs et les anciennes gloires. Au terme de ces consultations, nous allons accomplir de nouvelles réformes sur la base desquelles nous allons démarrer l’année prochaine.

Violence et coups de poings

Au delà des coups que les lutteurs se donnent sur la tête, on se demande pourquoi quand ils se tiennent ils se tapent si violemment. J’ai demandé au Cng de mettre en place un comité scientifique à même de réfléchir sur un nouveau règlement, parce qu’il y a beaucoup de contestations et de sang dans l’arène. Cela devrait également permettre de prendre en compte les valeurs d’éthique et de fair-play très importantes dans le sport. Notre objectif est de faire en sorte que les amateurs puissent aussi librement assister aux combats de lutte. Ce qui est aujourd’hui très difficile à cause des agressions, de la haine, la guéguerre entre les écuries et de la violence.

Dopage

Les visites médicales seront davantage respectées ainsi que les contrôles à postériori. Et dans la nouvelle réglementation, nous comptons sauvegarder le caractère sportif de cette discipline. Nous n’allons pas nous presser, pour démarrer cette saison. Avec toute la violence qui a gangréné la fin de l’année dernière, les contestations, le fait de frapper sur la tête, les quatre appuis, tout cela mérite réflexion. Je suis persuadé d’ailleurs que la lutte aura un visage beaucoup plus humain à même d’assurer son attractivité au grand service des amateurs et du peuple sénégalais.

Risque d’une année sabbatique

Il n’y aura pas d’année sabbatique ! Comme je l’ai dit tantôt la lutte est une grande famille. Certes souvent il y a des difficultés, mais elles seront vite aplanies. Je crois qu’assez rapidement, nous allons pouvoir nous entendre sur le nouveau règlement et les réformes, qui vont rendre la lutte beaucoup plus attractive et d’être d’avantage au service des populations. Les Sénégalais souhaitent voir des combats de lutte. Les lutteurs aussi assurent un peu la promotion économique de leur famille. Donc tout le monde a intérêt à ce que la saison de la lutte démarre le plus rapidement possible. En ce qui concerne la fin du CNP et Cng, tout dépendra du processus de discussion que le comité national va entamer avec les composantes de la lutte. Si au terme de cette discussion les composantes expriment leur souhait de mettre en place une fédération, l’Etat du Sénégal ne pourra pas s’y opposer
A suivre (Uassu & Navétane)

Propos recueillis par Diégane SARR, Absa NDONG, Wahany J. SAMBOU, François MENDY et Ousseynou POUYE (avec la rédaction)

Le match le plus difficile…

« Un homme du sérail » ! L’expression a été sortie à chaque fois qu’un ministre des Sports, issu du milieu, avait été nommé. Et l’on s’en félicitait peut-être un peu trop vite. Car les réalisations n’ont pas toujours été à la hauteur des nombreuses attentes. C’est que, trop souvent, cette bonne connaissance du milieu s’est trouvée être un couteau à double tranchant que le nouveau responsable a eu du mal à utiliser à bon escient. En effet, la grosse tendance a été de se présenter en « M. Connaît tout » qui laisse peu d’initiatives aux acteurs directs de la chose sportive et qui annonce des solutions avant même que les problèmes soient énoncés.
Comme certains de ses devanciers au poste, El Hadji Malick Gakou a le profil de l’emploi. Ancien président de club et ancien membre du comité directeur de la Fsf, en plus d’être un féru de lutte et un passionné d’athlétisme, il dispose de la culture nécessaire pour « gagner son match ». Peut-être le plus difficile qu’un ministre des Sports ait jamais eu à livrer, et le projet sportif le plus ambitieux jamais décliné sous nos cieux : le programme « Sénégal Horizon 2022 ». A entendre M. Gakou parler de cet immense chantier, on sent cette passion sans laquelle rien de grand ne se bâtit. C’est qu’adossé à la très forte volonté du chef de l’Etat de mener à bien ce projet qui permettra au Sénégal de résorber définitivement son retard en termes d’infrastructures, de formation et de développement, le ministre des Sports peut se permettre d’être euphorique. Car il est vrai aussi que jusqu’ici, il a bien su gérer les dossiers chauds qui ont atterri sur sa table. Comme les contentieux entre la Fsf et l’ancien sélectionneur national de foot, d’une part, et entre le Cng de lutte et certains promoteurs, d’autre part.
Mais le chemin est encore long avant de réaliser ce rêve d’un de ses prédécesseurs au poste qui, il y a une vingtaine d’années, entendait faire « des Sénégalais qui sont un peuple de sportifs, un peuple de champions». Peut-être qu’avec « Sénégal Horizon 2022 »… En tout cas, pour le ministre des Sports, il ne s’agit point là de « promesses » (qui n’engagent que ceux qui y croient, semble-t-il), mais d’un « engagement » (qu’on est tenu d’honorer). La course de fond donc est lancée et la famille du sport se fera un devoir d’évaluer et d’apprécier les temps de passage. En attendant l’apothéose annoncée…

LE SOLEIL B. Khalifa NDIAYE

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