Les dernières élections présidentielles ont fini de mettre le rideau sur le régime libéral même si de facto les conséquences d leur gestion vont continuer à se faire ressentir dans la bonne marche du pays.
Jusqu’à présent l’on continue à se demande dans le camp libéral comment, le pape du Sopi a fait pour perdre les élections. Son entourage arrogant et le travail de désinformation des faucons, l’âge, le ras-le-bol des sénégalais et surtout des jeunes (mouvement m3) ont fini par avoir raison de ce régime, parti pour réaliser de grandes œuvres et qui a fini par décevoir des millions de sénégalais.
Après un deuxième tour qui s’est déroulé dans le plus grand calme et la maturité exceptionnelle du peuple sénégalais, le président Macky SALL est arrivé aux destinés de ce pays. Il a eu le courage d’opérer une rupture avec son ancien mentor Abdoulaye WADE, contrairement à M Idrissa SECK dont le jeu de Yoyo avec son père adoptif a fini par installer un climat de méfiance entre les sénégalais et lui, beaucoup pense qu’il joue un peu trop au plus fin. Les feuilletons du film Lui et moi ont fini par lasser les sénégalais préoccupés par des problèmes urgents qui ont pour nom : santé, éducation, travail des jeunes, amélioration du panier de la ménagère etc.
Macky Sall porté par le Yoonu Yookuté et ses alliés arrivent au pouvoir. Il tente comme il peut de monter un gouvernement de « conciliation » où chacun se retrouve, nomme un premier ministre connu pour sa compétence et sa discrétion.
Toutefois, les sénégalais ont été habitué par la président Wade à banaliser les institutions. Il est courant d’entendre à la radio » si le Président ne nous reçoit pas, nous allons des cendre sur la rue », en réalité, le manteau de l’homme qui peut tout faire qu’avait enfilé Wade avait fini par tuer la fonction de ministre, de député et même de sénateur.
Le respect des institutions et la responsabilisation effective du gouvernement est un premier défi du président.
Dans cette même lancée, cette dichotomie cultivée entre « la déclaration de politique générale et la position du président est assez surprenante. Le premier ministre ne fait que décliner une politique gouvernementale qui met en œuvre la vision du chef de l’Etat. Leurs responsabilités à tous les deux sont engagées, de même que celles des ministres et députés, ceci à différents niveaux bien entendu.
De la nécessité de donner du temps au temps
Il est important pour le sénégalais d’accepter qu’aussi compétent que l’on puisse être, il est impossible pour le nouveau gouvernement de redresser le pays en 6 mois ! Il faut comprendre qu’il faut une situation de référence ou faire l’état des lieux de la situation exacte du pays. Le Sénégal a beaucoup souffert de scandales financiers et de pots d vins de toutes sortes qui expliquent l’urgence des audits. Sans compter certains errements du régime libéral dont les conséquences se font encore sentir sur les populations. C’est ainsi qu’il faut comprendre la déclaration de Ousmane Tanor DIENG qui attribue le désastre des inondations au régime libéral.
En effet, s’il y a des urgences auxquels le nouveau régime peut s’attaquer d’ores et déjà, il y en a d’autres qui devront nécessairement prendre du temps car liés aux conséquences des agissements du gouvernement Wade, en exemple, on peut citer l’épineuse question énergétique au Sénégal.
De la nécessité de sortir des illusions politiciennes pour répondre à la forte demande sociale
L’un des plus grands défis du régime actuel est de sortir de la distraction occasionnée par une « opposition » cherchant des marques ou des attaques presque personnalisées des déçus de Wade. Il est actuellement très prématuré de pouvoir poser des critiques objectives sur un régime embryonnaire de 06 mois !
Par contre, des priorités se posent sur l’éducation, la santé, l’agriculture et l’amélioration des conditions de vie des populations.
S’agissant de l’éducation, nous avons tous assisté à un bras de fer presque incompréhensible entre le Ministre Kalidou DIALLO et les syndicats de l’enseignement, si l’année a été sauvée in extremis, force est de reconnaitre que les questions de l’enseignement sénégalais nécessitent de réelles assises, un diagnostic profond pour débloquer un malaise qui dure depuis bien des années. Même si 40% du budget national était alloué à l’éducation, le déroulement de l’année scolaire (en cours) et les conséquences que continuent de subir élèves et étudiants montrent bien qu’il s’agit pas seulement d’une question financière. Par ailleurs, plus de la moitié de la population continue à souffrir de la l’analphabétisme.
La santé est plus qu’une priorité au Sénégal (heureusement que le premier ministre l’a clairement dit dans sa déclaration de politique générale) . L’état de délabrement des hôpitaux et autres structures de santé est la première source de désolation. Il s’en suit la faiblesse du personnel. La détresse des malades fait peine à voir partagés qu’ils sont entre l’analphabétisme, l’ignorance et l’incapacité de payer les soins sanitaires et les médicaments qui sont souvent hors de la portée de leur portée. Le manque d’hygiène et d’entretien, les moustiques, la faiblesse de l’effectif du personnel, le coût élevé des médicaments posent de réels problèmes de santé. S’agissant du 3e âge, le plan sésame a fini de montrer ses limites après les fortes notes laissées par l’Etat aux hôpitaux, ce qui fait qu’à l’âge de la retraite et au moment où les ressources financières se font le plus rares, les personnes âgées ne bénéficient d’aucun soin en particulier.
C’est une répétition que de dire que les conditions de vie des sénégalais se sont fortement dégradées au cours de ces dernières années, alors que les denrées de premières nécessités ont tous augmenté, la création des richesses a plus que baissée. Aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain.
S’agissant de l’agriculture, plus de la moitié de la population vit en milieu rural, mais chaque année des problèmes récurrents touchant à la disponibilité de l’engrais et des semences, la forte dépendance à la pluviométrie, la vétusté et la rareté du matériel agricole appauvrissent les paysans. Leur dénuement est parfois complet alors que les terres sont encore disponibles ne demandant qu’à être valorisées.
Ainsi, il est urgent pour les sénégalais que l’Etat s’attaque aux priorités en refusant toute forme de distraction d’origine politico-politicienne.
De même, le retour des deniers publics au peuple sénégalais est un défi pour ce nouveau régime. A la lumière de l’expérience, l’arrogance et la suffisance n’ont jamais rien donné de bon, le régime de Wade l’a su à ses dépends.
En attendant cher compatriotes et si on laissait le président Macky SALL travailler ?
Aminata NDIAYE
Sociologue
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