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Abdoulaye Wilane (ps), aux deputes «Un discours de politique générale, ce n’estpas un moment de campagne électorale»

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Le porte-parole adjoint du Parti socialiste,Abdoulaye Wilane, n’a pas aimé le comportement de certains députés lors de ladéclaration de politique générale du Premier ministre, Abdoul Mbaye. Dans cetentretien, Wilane relève qu’un discours de politique générale n’est pas unmoment de campagne électorale.

Quelle lecture faites-vous de la déclarationde politique générale du Premier ministre, Abdoul Mbaye ?

Il fautdire que nous sommes dans un contexte de départ nouveau pour un Sénégalnouveau. Ce qui suppose des réformes, des ruptures qu’il va falloir engager envue de garantir un développement dans la durabilité. Est-ce qu’après coup, lesSénégalais sont confiants par rapport à ce qui va se faire, est-ce qu’ils seretrouvent dans ce que le gouvernement veut faire ? Il ne m’appartient pasde donner la réponse. C’est aux Sénégalais de dire si oui ou non ils ontressenti quelque chose, s’ils se sentent disposés à être mobilisés par rapportà la pertinence et au caractère rassurant de ce que le Premier ministre a dit. Ondoit se demander si les députés ont été à la hauteur. Sur ce rapport-là,également, je ne peux pas donner de réponse de manière péremptoire. Mais je vousinvite à apprécier l’exercice sur cet angle-là. Enfin, est-ce qu’un discours depolitique générale où on n’est pas dans un régime parlementaire, devait prendreautant de temps, autant de passion ? Là, aussi, je vous invite à vous rappelerqu’on est dans un régime présidentialiste et que tout ce qui a été fait devaitl’être sous l’angle strict d’un régime présidentiel où un Premier ministrevient juste rappeler les principes généraux en attendant que le débats lors desétudes de budgets pour voir les choses en profondeur.

Quelles doivent être alors les priorités deslégislateurs dans les prochains jours ?

Tout cequi va dans le sens de faire des réformes : réformes du systèmeinstitutionnel, du mode de gouvernance, de gestion qui rappelle aux citoyensque nous sommes dans une ère nouvelle qui impose la transparence et latraçabilité dans la gestion des deniers publics. Maintenant, il va s’en direque les réformes ne doivent pas reléguer au second plan les urgences.

Quelles sont-elles ?

Lesurgences sont de l’ordre des priorités de la santé, de l’éducation. Vous saveztrès bien que cette année, il a fallu de l’imagination et du patriotisme poursauver l’année scolaire et décaler l’organisation des examens et concours. Là,aussi, il faut vous préparer à avoir une bonne rentrée des classes. Et pourcela, il faut discuter d’ores et déjà avec les partenaires sociaux en vued’avoir une rentrée stable et de prévoir dans le budget de l’Etat les moyensqu’il faut pour ne pas avoir à faire face à des revendications qu’on ne peutpas régler. Sur le plan de la santé, souvenez-vous que nous sommes dans uncontexte des inondations avec son cortège de conséquences sur la santépublique. Je pense qu’il faut tirer les conséquences de cela et faire en sorteque pour cette année, les secteurs de la santé et de l’éducation soientprivilégiés et soient érigées en super sur-priorité pour garantir lasatisfaction des besoins des Sénégalais.

C’est tout ?

A celas’ajoutent les problèmes liés à tout ce qui garantit l’efficacitééconomique : l’agriculture, l’énergie, les voies de communication et lagouvernance sereine. Il faut une gouvernance sereine. Et elle ne peut existerque lorsque les gouvernants restent inextricables aux attentes du peuple.

On a parlé de rupture, mais avant-hier certains députés n’ont pas rassuré à travers leurs attitudes.

Justement, je pense qu’il faut une remise encause individuelle ou collective des acteurs du jeu politique allant dans lesens de convaincre que nous avons appris de ce que nous avons vécu. Un discoursde politique générale, ce n’est pas un moment de campagne électorale. Lesélections sont derrière nous. Les compétitions sont derrière nous. Maintenant,il doit commencer      au Sénégal l’èred’une gouvernance sereine. Que tout ce qui concerne et cerne la vie de lanation nous mette ensemble en tenant compte, bien sûr, des différences et desdivergences tant sur le plan du style que sur le plan des objectifs. Je pensequ’il n’y a plus de contentieux qui doivent justifier de quolibets, desattaques crypto-personnelles.

Est-ce que cela ne doit pas nous amener àcraindre pour la suite à cause de la majorité écrasante de Benno ?

Il n’ya pas de majorité écrasante dans ce pays. Nous avons une majorité plurielle.Vous vous rendrez compte à l’épreuve du temps et des réalités. Chacun viendraavec son style, son éducation et sa manière de voir et d’entreprendre leschoses.

Tanor reconduit à son poste àl’Internationale socialiste, ça veut dire que ceux qui réclament sa tête ausein du Ps perdent leur temps ?

Nousallons organiser le renouvellement des instances de base et de direction, ducomité jusqu’au secrétariat général du parti. Tous les postes sont encompétition. Et nous allons le faire dans la plus grande sérénité mais enmontrant aux Sénégalais qu’en matière de démocratie interne le Ps donnel’exemple tant au Sénégal qu’en Afrique. Si Tanor Dieng a été conduit à la têtede l’Is au niveau africain comme au niveau européen, c’est parce qu’il estresté collé à des valeurs à des principes qui font que c’est un grandsocialiste, célébré à travers le monde. Aujourd’hui que Tanor soit contesté, çane lui cause pas de problème. Parce qu’être contesté, c’est être constaté. Cequi est important, c’est que dans l’Histoire, quand il ne sera plus auxresponsabilités ou en vie, que les Sénégalais se disent au fond : ce futun grand homme qui a apporté quelque chose à l’Afrique par le Sénégal et àtravers le monde.

Cette responsabilisation au sein de l’Internationalesocialiste n’aura-t-elle pas de conséquences au sein du Parti socialiste ?

Je nesais pas. Je ne suis un homme qui a l’habitude d’insulter l’avenir. En toutétat de cause, pour l’instant, c‘est lui le secrétaire général du Ps et noussommes fiers de lui.  Nous sommessolidairement comptables de ce qui est arrivé au Ps pendant ces 12 ans. Au Ps,seul le parti est la seule constance. Même les idées et les principes peuventchanger en fonction du temps et de l’Histoire.

C’est cela qui est à l’origine de l’«exclusion»de Malick Noël Seck qui a demandé le départ de Tanor Dieng du parti ?

MalickNoël Seck est un garçon qui semble se plaire à faire des attaques tous azimutscontre le secrétaire du parti ou contre le parti. Je lui rappelle seulementqu’on ne salit pas un symbole. Si c’est un militant, il doit avoir du respectpour ses camarades, son parti parce que personne d’entre nous n’aurait eu cetteexistence-là en dehors du Ps. S’il ne s’était pas réclamé socialiste, iln’aurait, peut-être, pas eu l’intérêt et l’attractivité qu’il a aujourd’hui. Jetrouve que c’est un parricide que de procéder comme il fait ou alors unedémarche «camaradicide». Je l’invite à savoir et à se rappeler, partant de monvécu et de celui de certains de mes devanciers, que la meilleure façon demarquer l’Histoire, ce n’est pas de porter le combat d’autrui ou de s’ériger enporte-flingue pour tirer à tout bout de champ, tel un tireur embusqué. Lameilleure façon de s’illustrer et de prospérer en politique, c’est de porter lecombat qui relève de ses propres convictions.

Pourtant, il n’est pas le seul. Le socialiste, Sanou Dione, responsable à l’organisation de la coordination Ps deParis, a, ouvertement, demandé le départ de Tanor.

Comparaisonn’est pas raison. Je pense que Sanou Dione avec qui j’ai milité au Ps n’ira pasjusqu’à faire ce que Malick Seck à fait. Seck a le droit d’avoir des ambitionsy compris d’être l’incarnation de ce qu’on appelle le complexe d’Œdipe mais,c’est un garçon qui gagnerait à mettre en profit le temps des contestationsqu’il est en train de faire et les feed-back qui lui proviennent de ses commanditairespour se bonifier et apprendre à devenir plus sage.

Comme Malick Seck, Sanou Dione a réclamé ledépart de Tanor.

Mais ily en aura toujours. Je pense que le changement, c’est le propre de la vie.Donc, c’est normal que des gens dans le parti expriment un réel besoin dechangement. Mais pour changer dans un parti, notamment socialiste, il faut serappeler que le cordon ombilical doit être la solidarité. Et ensuite, se direque le meilleur changement, ce n’est pas celui qui se fait dans la querelle, ladispute, l’injure ou l’invective. Mais, celui qui se fait dans la sérénité parle collectif. C’est celui-là, qui peut nous amener à soulever des montagnes…

Vous semblez ne pas trop prendre au sérieux les soucis de Sanou Dione…

Je disque je ne suis pas un homme influençable par des questions qui relèvent dusubjectif ou de l’émotion. Je me veux froid dans l’analyse mais objectif dansla prise de position. Je répète : l’attitude de Seck est puérile. Ça sonnel’ingratitude.

Et celle de Sanou Dione ?

En ce qui concerne Sanou, c’est de la folie et de la fumisterie.

Source : La Tribune

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