Souleymane Ndéné Ndiaye a obtenu, hier, du Président Yaya Jammeh qu’il renonce à tuer les 38 autres personnes condamnées à mort et dont l’exécution était prévue pour mi-septembre. L’ancien Premier ministre sénégalais a fait plier le maître de Banjul au bout d’une rencontre de cinq heures.
Me Souleymane Ndéné Ndiaye n’a pas été hier, au tribunal pour la défense de son client, le journaliste Cheikh Yérim Seck. L’avocat était à des centaines de kilomètres de Dakar, en train de plaider une autre cause : celle des 38 personnes condamnées à mort en Gambie et dont l’exécution était annoncée pour mi-septembre, après celle de 9 condamnés, le 26 août dernier dont 2 Sénégalais (Tabara Samba et Djibril Bâ). Et au bout d’une rencontre de cinq heures, il a pu obtenir du «juge» Jammeh qu’il casse sa décision de fusiller ces détenus parmi lesquels le Sénégalais Saliou Niang, un Bissau-guinéen, deux Maliens et deux Nigérians.
Un engagement du Président Jammeh pris en présence des ministres gambiens des Affaires étrangères et de la Justice. Aussi, le chef de l’Etat gambien s’est engagé à prendre à témoin l’opinion publique.
Les autorités sénégalaises ont été informées de cette rencontre, car avant de quitter Dakar, l’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye a informé le ministre des Affaires étrangères Alioune Badara Cissé de l’objet de son déplacement en Gambie. A charge pour M. Cissé d’informer le Président Macky Sall.
L’exécution des premiers condamnés avait jeté un coup de froid entre Dakar et Banjul, car ils ont été fusillés en toute violation de leurs droits, mais surtout en toute méprise des autorités sénégalaises qui avaient sollicité la clémence pour nos ressortissants. Pire, le Président Jammeh avait refusé de recevoir l’émissaire du Sénégal, en la personne du ministre sénégalais de l’Economie et des Finances.
Autre regret, les familles des victimes n’ont été informées de leur mort par fusillade qu’à la télévision gambienne où a été lu le lundi 27 août 2012, un communiqué du ministère de l’Intérieur de la Gambie informant de l’exécution, la veille, de 9 condamnés. Pire les familles, n’ont pu récupérer les corps des victimes qui seraient enterrées dans une fosse commune, sans le rituel musulman souhaité par leurs proches.
Ailleurs dans le monde, des manifestations ont été organisées aux Etats-Unis, et en Europe, en parti-culier à Copenhague où il y a eu une marche de protestation dirigée par Lykke Faye, épouse d’un des condamnés, Batch Faye. Mme Faye tenait à faire réagir son pays afin de «garantir les droits de (ses) enfants (citoyens danois) pour leur père !».
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