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Wade-Macky : Le combat de la revanche

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Au sortir de la plénière du Congrès du Parlement d’aujourd’hui, le Sénat, la vice-présidence de la République et le Conseil économique et social mis en place par le régime libéral n’existeront plus. La majorité mécanique sera passée par là. Mais le combat de Macky Sall et son camp, c’est comment gagner avec la manière. Pour y parvenir, tout a été mis en branle par le camp présidentiel depuis ces dernières 24 h pour ramener les sénateurs rebelles à la raison.

Après avoir été recalé par le Sénat, le Congrès qui réunit les deux Chambres va se prononcer aujourd’hui en arbitre sur la révision constitutionnelle initiée par le chef de l’Etat. L’enjeu pour le camp présidentiel, n’est plus la finalité du texte. Il est évident qu’avec la majorité mécanique dont il dispose à l’Assemblée nationale, Macky Sall n’a pas trop de soucis à se faire. Seulement, la farouche opposition affichée par les Sénateurs lors du passage du texte, donne le tournis au pouvoir qui sent toujours la présence du défunt régime. Macky Sall veut remporter ce combat ultime contre Wade avec la manière. Et pour y parvenir, tout a été mis en branle depuis ces dernières 24 heures. L’objectif est de réduire au strict minimum le nombre de députés et de sénateurs qui vont s’opposer aujourd’hui à la révision constitutionnelle. Ainsi pour ce qui est du Sénat, le pouvoir a décidé de plus passer par le désormais ex-futur président Pape Diop qui a fini de prouver qu’il ne contrôle plus rien.

Macky Sall et ses hommes ont donc pris les choses en main. «Depuis lundi, des sénateurs reçoivent des appels téléphoniques les invitant à revenir à de meilleurs sentiments et à voter pour la suppression du Sénat. A certains, on promet des récompenses, à d’autres, une audience avec le président de la République», informe un membre du Bureau du Sénat. Mais ce qui est surtout contraire à la morale, ajoute-t-il, «c’est quand on appelle des sénateurs individuellement pour leur faire croire que tous les autres collègues avaient rangé les armes et que demain (aujourd’hui, Ndlr), le texte sera adopté à l’unanimité. C’est faux. Au pire des cas, certains proches du chef de l’Etat disent être assurés de pouvoir compter sur 180 parlementaires sur les 250 pour faire passer le texte».

Et pour contrecarrer ces manœuvres du camp présidentiel, le Pds majoritaire au Sénat, a décidé d’user de la même méthode en rappelant, individuellement, à chacun, «le devoir de s’opposer à cette révision constitutionnelle qui n’est rien d’autre qu’une volonté d’effacer tout ce que Wade a fait en usant de justifications fallacieuses». C’est dire que ce ne sera pas facile pour la majorité qui risque de rencontrer la même détermination des sénateurs lors du Congrès prévu aujourd’hui. «Qu’importe que la loi passe. Nous sénateurs, nous nous opposons par principe à cette réforme aux relents politiciens. Ceux qui évoquent les inondations ne sont pas plus Sénégalais que nous.

Si on s’oppose à ce projet de loi, c’est parce que les arguments avancés ne sont pas honnêtes encore moins convaincants. Le camp présidentiel est même obligé de procéder à des manœuvres pour éviter un camouflet lors de ce Congrès. Leur objectif, c’est de n’avoir que deux à trois parlementaires à s’opposer à leur texte. Mais ils se trompent lourdement», avertit un sénateur qui révèle avoir été approché depuis ce lundi par un proche du chef de l’Etat lui promettant une audience avec ce dernier le plus tôt possible. Les parlementaires se prononceront aujourd’hui et il faut une majorité de 3/5 pour que le projet passe.

Georges Nesta DIOP

walf.sn

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