L’appel du Premier ministre à l’endroit des maquisards du mouvement des Forces démocratiques de la Casamance (MFDC) a fait sortir les rebelles de leur mutisme. Aujourd’hui, les deux chefs rebelles que sont César Atoute Badiatte de l’aile sud et Salif Sadio de l’aile nord. Ces deux chefs rebelles interrogés par notre confrère de la Rfm ont reconnu la nécessité d’aller à la table de négociation. Pour cela, ils estiment que ces négociations avec le Gouvernement doivent passer par des assises inter-MFDC. Nous vous livrons in extenso successivement les interviews de Salif Sadio et de César Atoute Badiatte. Entretiens….
Dans ce premier entretien, Salif Sadio contrairement à César est d’accord pour des négociations sur les territoires sénégalais conformément à l’exigence du Gouvernement.
Le Gouvernement veut négocier avec le MFDC. Etes-vous prêts pour négocier ?
Salif Sadio : Nous avons décidé d’aller à la table pour des négociations pour le retour de la paix définitive en Casamance.
Comment doivent se faire les négociations selon vous ?
César et moi sommes en phase. Nous allons envoyer des émissaires comme Emile Zola et son groupe en présence du journaliste, Charles Faye.
Le gouvernement dit que les négociations ne doivent pas se passer hors du Sénégal. Est-ce que vous ne pensez pas que négocier ici entre fils du Sénégal, c’est une condition pour la réussite de ces négociations ?
Oui, les négociations peuvent se faire à l’intérieur du Sénégal. Tout ce que vous voulez savoir, il faut le demander à nos émissaires, Emile et son groupe.
Est-ce qu’aujourd’hui, vous êtes prêts à déposer les armes et à continuer à négocier parce qu’il y a eu beaucoup de morts dans ce conflit ?
Oui, absolument ! On est d’accord. Nous serons à la table des négociations qui permettront la paix définitive.
César Badiatte, même prêt pour les négociations, les veut hors du pays parce qu’estime-t-il le conflit est international.
Etes-vous en phase avec Salif Sadio qui dit être d’accord pour aller à la table de négociation avec le Gouvernement ?
Oui je confirme l’idée de négociations pour une paix définitive en Casamance ; une paix transparente comme l’a dit Salif Sadio.
Comment comptez-vous aller vers cette paix ?
Nous allons commencer par une assise inter-MFDC avant de rencontrer le Gouvernement.
Quel est le délai que vous donnez pour faire des assises inter-MFDC ?
Nous attendons le retour de nos mandataires.
Le Gouvernement ne veut pas des négociations à l’extérieur du Sénégal. Etes-vous d’accord que les négociations se fassent au Sénégal ?
Non ! Moi je ne suis pas d’accord que les négociations se fassent au Sénégal parce que ce n’est pas un problème national. Le problème a assez duré et on doit négocier dans un pays neutre, qui n’est pas le Sénégal. Parce qu’actuellement c’est un problème international.
Vous pensez à quel pays ?
Ce n’est pas à moi de choisir le pays. C’est le MFDC qui doit décider.
Il y a beaucoup de morts dans ce conflit qui dure depuis plus de trente ans. Aujourd’hui, qu’est-ce qui vous a poussé à aller aux négociations pour une paix définitive et transparente ?
Parce que je peux dire que la majeure partie des morts sont des innocents. C’est pourquoi nous voulons mettre fin à ce problème.
Est-ce que vous êtes en phase avec Salif Sadio avec l’aile militaire ?
Je peux vous confirmer que le maquis est uni avec un seul chef que je suis, aujourd’hui.
L’aile dite politique parle souvent aussi au nom du MFDC. Est-ce que vous la reconnaissez ou est-ce qu’elle est disqualifiée ?
C’est au moment des assises que le MFDC pourra savoir.
Est-ce que vous êtes en phase avec ceux qui se disent de l’aile politique ?
Nous ne rejetons personne.
Qu’est-ce que vous pensez que le Gouvernement doit faire pour que les négociations aillent vite ?
Le Gouvernement doit respecter nos mandataires sur les démarches qu’ils sont en train de faire.
Qui sont vos mandataires ?
C’est des gens comme Emile Coly. C’est lui qui est en train de démarcher ces négociations.
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