La Guinée-bissau sera représentée à l’Assemblé Générale des nations unies par deux Présidents de la République. L’un est Raimundo Pereira ex Président intérimaire dont le Premier ministre Carlos Gomes Junior s’adressera à l’AG le 28 septembre, l’autre est Manuel Serifo Nhamadjo actuel Président de transition dont l’invitation a été officiellement envoyé de New York. Nhamadjo qui sera le 8e orateur, s’adressera à l’AG le 28 septembre aussi, « pour expliquer au monde la transition dans son pays »( selon le communiqué de la Présidence). Curieux non ?.
Nous savons que pareil scénario avait eu lieu, entre Ravalomanana et Anjoli, tous deux avaient été invités. Mais aucun d’eux n’a fait de discours. Va-t-on s’attendre au même scénario pour la Guinée-bissau ?
Cette situation met à jour encore une fois, les faiblesses de l’ONU, à trancher certaines crises ou problèmes concernant les pays africains. Nul n’ignore que seul les pays membres de l’ONU sont invités à l’AG. Ceux-ci doivent auparavant s’adresser au Secrétariat de l’ONU, à travers leur mission diplomatique. C’est un comité de protocole et d’accréditation mis en place par les pays membres qui s’occupe des participations. C’est également ce comité qui décide de la participation ou non d’un pays. La Guinée-bissau est victime d’une querelle politique depuis le coup d’Etat du 12 avril 2012, entre la communauté économique des Etats d’Afrique Occidentale (cedeao) et la Communauté des pays de langue portugaise (cplp). L’Union Africaine semble même dépassée par le problème, elle doit être le recours La Cedeao soutient le gouvernement de transition qu’elle a aidé à mettre en place, tandis que la CPLP roule pour le Président intérimaire déchu Raimundo Pereira. Au moment où j’écris ce texte, ce dernier et son Premier ministre Carlos Gomes Junior sont déjà à New York. Le Président Nhamadjo dont le ministre des Affaires Etrangères Faustino Imbali est également dans la capitale Américaine, quitte Bissau le 26 septembre.
L’ONU peine à mettre dans la même logique, la CPLP, la CEDEAO et L’Union Afrique à propos de la crise en Guinée-bissau. Cette situation se reflète directement sur la vie politique guinéenne, avec d’un côté des partis politiques considérés comme des pro-putschistes et un front de refus à l’accession au pouvoir par la force dénommé FRENAGOLP. Même le PAIGC le parti de l’ancien Premier ministre Carlos Gomes Junior n’a pas échappé à la division. Le Président de transition est de cette famille politique. Le pays est divisé, même les mamans au marché sont divisées pour reprendre la chanson du Rastaman ivoirien, porte flambeau de la génération consciente Tiken Jah Fakoly