Avec des traitements salariaux qu’ils jugent dérisoires, les conseillers, les conseillers spéciaux et les ministres-conseillers à la présidence de la République sont en rogne. Après une tentative de revalorisation salariale initiée par Aminata Tall, Macky Sall a opposé un niet catégorique.
C’est une grogne en sourdine qui couve dans les coursives de la présidence de la République. Les conseillers sont fortement indisposés par leur traitement salarial qu’ils jugent dérisoire eu égard à leur rang et statut. Cette grille de traitement est ainsi faite : les ministres-conseillers perçoivent 1 million de francs Cfa par mois, les conseillers spéciaux émargent à 800 000 francs Cfa et les conseillers simples pointent à seulement 500 000 francs Cfa. «Des broutilles» tranchent-ils. Toujours obligés d’ajuster leurs émoluments au coût renchérissant de la vie ajouté aux pesanteurs sociales, les conseillers peinent souvent à joindre les deux bouts et à titiller le standing de vie qui sied à leur statut.
Ils sont d’autant plus remontés qu’ils jugent ces salaires très en deçà de ceux des directeurs de sociétés et des présidents de conseil d’administration. Or, dans l’ordre protocolaire, ces derniers passent bien après eux. Aminata Tall, Secrétaire générale de la présidence de la République, touchée par cette situation, a tenté de convoquer l’équité et plaidé une revalorisation salariale suivant une grille nettement plus avantageuse et plus soucieuse de la condition de ses collaborateurs. Dans sa proposition, les conseillers spéciaux devraient percevoir 1 500 000 francs et les simples conseillers devraient atteindre la barre du million. Seulement, le président de la République, Macky Sall, qui tient les cordons de la bourse et à qui revient le dernier mot, refuse la proposition en convoquant le plan d’austérité qui est de mise ainsi que la réduction du train de vie de l’Etat. Finalement, les conseillers continuent de jongler avec leur traitement salarial, se contentant d’un maigre lot de consolation avec l’avantage d’être logés et d’avoir un véhicule de fonction.
Pourtant, cette grille de traitement ne date pas d’aujourd’hui. Au contraire, le corps du délit est un document qui remonte à l’époque du Président Abdou Diouf. Jugée aujourd’hui «obsolète et inopportune», cette grille de traitement n’a jamais été mise à jour et réadaptée aux évolutions depuis.
Aujourd’hui, elle fait des conseillers à la présidence de la République d’éternels laissés-pour-compte et crée une situation anachronique. Cet état des choses finit par rendre la présidence de la République moins attrayante pour les collaborateurs de Macky Sall.
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