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Réduction des fonds alloués à la Primature : Macky Sall met Abdoul Mbaye dans la dèche – Le Président le gratifie «quelquefois d’une dizaine de millions» – Rubrique Aide et Secours : Sur les 600 millions, plus de 400 déjà consommés par l’ex-Premier ministre

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Le budget de l’Etat du Sénégal ne prévoit pas de rubrique «fonds politiques» à la disposition du Premier ministre. Seul le Président de la République, selon son bon vouloir, fournit des appuis financiers à son chef de Gouvernement. A ce jeu, Abdoul Mbaye passe pour être le parent pauvre.
Les amis et proches du Premier ministre Abdoul Mbaye vont devoir déchanter. Le chef du Gouvernement ne dispose pas de ressources pour, comme certains de ses prédécesseurs, entretenir une clientèle ou faire des largesses à des amis et soutiens politiques. Le locataire du 9e étage du building administratif fonctionne pratiquement sur «fonds propres». Un haut fonctionnaire des finances renseigne qu’à part son salaire mensuel de 4 millions de francs, le Premier ministre ne dispose pas, dans la nomenclature budgétaire, d’une ligne de crédit du genre «fonds politiques», comme c’est le cas pour, notamment, la présidence de la République, l’Assemblée nationale et le Sénat. Le dernier Premier ministre de Ab-doulaye Wade, Souleymane Ndéné Ndiaye, confirme : «Le Premier ministre ne dispose pas de fonds politiques comme d’aucuns peuvent le croire. Tout ce qu’il possède en dehors de sa rémunération lui est donné de manière discrétionnaire par le président de la République.» Il reste que le Président Wade traîne la réputation de «gâter» son monde, a fortiori ses Premiers ministres.
Souleymane Ndéné Ndiaye : «Les 500 millions du Pm étaient tirés des fonds politiques du Président»
Souleymane Ndéné Ndiaye se garde d’avancer un quelconque montant, mais des proches de l’ancien chef de l’Etat confient que «sous Wade, les Premiers ministres recevaient au bas mot la bagatelle de 500 millions de francs par an, tirés des fonds politiques du Chef de l’Etat». Abdoul Mbaye ne bénéficie pas encore d’une telle largesse. Un de ses proches de souffler : «Le Pré­sident Macky Sall a eu, quelquefois, à le gratifier d’une dizaine de millions de francs pour lui venir en aide. Vous savez, en raison des réalités sociales de notre pays, un Premier ministre fait l’objet de diverses et multiples sollicitations de tous ordres. Rares sont ceux qui comprennent qu’un Premier ministre ne peut satisfaire toutes les demandes.» La diète à laquelle Macky Sall soumet son Premier ministre serait délibérée. Elle ne semble pas non plus indisposer Abdoul Mbaye. Un de ses amis explique qu’«une telle façon de faire est en droite ligne du slogan d’une ‘’gestion sobre et vertueuse’’ prônée par le chef de l’Etat. Il s’y ajoute qu’il a clairement demandé à son Premier ministre de se tenir éloigné de toutes les questions et affaires politiques. Qu’il n’a pas à gérer une clientèle politique».

«Il ne devrait pas en rester grand-chose»
Il reste que les services du Premier ministre ne sont pas si dépourvus que cela pour pouvoir distribuer quelques appuis et soutiens. Une ligne figure dans le budget du cabinet du chef du gouvernement intitulé «Aides et secours» dotée d’un montant de 600 millions de francs par an. Souley­mane Ndéné Ndiaye explique que «le Premier ministre ne peut prendre un franc de ce fonds. Il sert plutôt à faire des subventions à des organisations comme le Mouvement Navétane, à octroyer à l’Union des magistrats sénégalais (Ums) une aide annuelle qui était de 50 millions, à des associations comme celle des inspecteurs du trésor, des administrateurs civils et autres ainsi que des appuis à des chefs religieux à l’occasion de certaines manifestations». Combien resterait-il dans cette rubrique au départ du gouvernement du Président Abdoulaye Wade ? Ni Souleymane Ndéné Ndiaye ni les services du Premier ministre Abdoul Mbaye ne semblent vouloir avancer un montant précis. On consent simplement à lâcher comme une certitude : «Il ne devrait pas en rester grand-chose à ce niveau d’exécution du budget de l’Etat.» Le Quotidien a tout de même appris, de source proche des finances publiques, que sur les 600 millions, plus de 406 millions ont été déjà consommés sous l’ancien régime.
La question de l’absence de fonds politiques officiels à la disposition du Premier ministre constitue un sujet de discussion pour les techniciens du ministère des Finances qui préconiseraient qu’une dotation soit, par exemple, prélevée des fonds politiques du président de la République qui se chiffrent à 8 milliards présentement, pour l’affecter au chef du Gouvernement. Dans des pays comme la France, l’essentiel des fonds politiques et fonds secrets sont logés au cabinet du Premier ministre. Cette réforme avait été instaurée par Lionel Jospin qui, dans la foulée, a rendu obligatoire le contrôle par la Cour des comptes de l’utilisation des fonds secrets et fonds politiques.

lequotidien.sn

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