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Dernier tour des éliminatoires de la Can 2013, Sénégal-Côte d’Ivoire 0-2 : La grosse désillusion !

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En match joué samedi au stade Léopold Sédar Senghor et comptant pour le dernier tour retour des éliminatoires de la 29e Coupe d’Afrique des nations de football « Afsud 2013 », le Sénégal s’est incliné devant la Côte d’Ivoire 0-2 ; match arrêté à la 74e minute. Buts : Didier Drogba aux 50e puis 69e mn sur pénalty. Stade plein, pelouse en excellent état, temps chaud. Arbitrage de Jedidi Slim (Tunisie), assisté d’Hassan Béchir (Tunisie) et de Sherif Hassan (Egypte). Avertissements : Zargo Touré (39e) pour le Sénégal. Yaya Touré (58e) et Siaka Tiéné (63e) pour la Côte d’Ivoire.
Les équipes : Sénégal : Ousmane Mané, Zargo Touré, Lamine Sané, Cheikhou Kouyaté, Pape Ndiaye Souaré, Mohamed Diamé, Idrissa Gana Guèye puis Ricardo Faty (33e), Moussa Sow puis Moussa Konaté (55e), Dame Ndoye, Demba Bâ puis Sadio Mané (53e), Papiss Demba Cissé (cap). Entraîneur : Joseph Koto
Côte d’Ivoire : Copa Barry, Emmanuel Eboué, Kolo Touré, Didier Zokora, Yaya Touré, Cheikh Tioté, Gervais Kouassi dit « Gervinho », Didier Drogba (cap), Bamba Souleymane, Max Gradel, Siaka Tiéné. Entraîneur : Sabri Lamouchi
Deux buts encaissés sur balles arrêtées (un sur coup franc et un autre sur pénalty) en l’espace de vingt minutes, et une attaque sénégalaise incapable d’inquiéter sérieusement une défense ivoirienne. Voilà la piètre figure montrée par les « Lions » face aux « Eléphants » de Côte d’Ivoire, samedi, au stade L. S. Senghor, lors du dernier tour des éliminatoires de la Can 2013. Si on y ajoute les incidents qui ont suivi le second but ivoirien et qui ont conduit l’arbitre tunisien à arrêter, purement et simplement, le match, on peut dire que ce n’était vraiment pas le jour du Sénégal qui est passé complètement à côté de son sujet, ne montrant des signes d’espoirs qu’en première mi-temps. Parce que dès le début de la partie, les « Lions » se montraient menaçants donnant l’impression de pouvoir s’imposer. Mais le tir canon de Moussa Sow renvoyé des deux poings par le gardien Copa Barry (2e) et la tentative ratée de Dame Ndoye qui chipait le cuir à Bamba Souleymane pour croiser un tir qui passait à côté (5e) n’inquiétaient pas, outre mesure, le camp adverse. Gervinho répliquera en échappant lui aussi à Zargo Touré mais échouait sur Ousmane Mané sorti à sa rencontre (16e). Dernier acte de cette première période, le retourné acrobatique de Moussa Sow que Copa Barry déviait en corner (41e).
Passé le feu de paille sénégalais, les Ivoiriens prenaient les opérations en mains, avec Gervinho qui semait la panique dans le camp sénégalais qui se dégagera finalement (47e). Ce n’était cependant que partie remise car trois minutes plus tard (50e), Yaya Touré attaquait de front la défense sénégalaise qui le fauchait à l’entrée de la surface. Didier Drogba jusque-là transparent exécutait imparablement le coup franc qui perforait le mur sénégalais pour se loger dans la cage d’Ousmane Mané. Stupeur dans les gradins. Malgré tout le public continuait à croire que les « Lions » pouvaient toujours marquer trois buts pour se qualifier à la prochaine Can. La désillusion n’en fut que plus grande lorsque, sur une offensive ivoirienne, Cheikhou Kouyaté qui était à la lutte avec Yaya Touré, tombe et touche le ballon de la main. Pénalty ! Siffla l’arbitre tunisien. Drogba revint pour marquer le second but (69e). C’en était trop pour le public excédé de voir son équipe incapable de faire la différence et qui se mit à balancer toutes sortes d’objets (pierres, bouteilles d’eau, bâtons) à partir des tribunes. L’atmosphère devint irrespirable. Les arbitres durent interrompre la rencontre le temps d’y voir plus clair. Mais la situation ne fit qu’empirer. Ils se résolurent alors à arrêter définitivement la partie.

C. F. KEITA

Le fait du match : Le penalty de trop ?
Encore une histoire de penalty ! Comme à Kampala contre l’Ouganda, en éliminatoires de la Coupe du monde (1-1), le 9 juin dernier, et à Abidjan, le 8 septembre (4-2), lors du match aller, des penalties litigieux ont été sifflés par les arbitres qui présentent la particularité d’être des Maghrébins. Samedi, quand l’arbitre tunisien, Jedidi Slim siffla le penalty (68e), la réaction du très nombreux public fut immédiate. Des jets de projectiles fusèrent de partout, en particulier de la tribune découverte. La sanction consécutive à une main du défenseur Cheikhou Kouyaté sur une action confuse en pleine surface de réparation, sur l’une des rares offensives des Ivoiriens, fut très mal accueillie par un public préparé à la qualification. La peine jugée sévère par le public compromet la suite de la partie. A ce score de 2 -0, la cause semble entendue même si tout était encore possible dans les 20 dernières minutes. Et la situation de s’empirer les minutes qui suivent, contraignant ainsi l’arbitre tunisien à suspendre la partie cinq minutes après le penalty (73e), le temps de laisser passer l’orage. Mais en vain, puisque les choses iront de mal en pis. En plus de cette déception de revenir au score et de renverser la tendance, les supporters n’ont pu digérer les déchets techniques et notamment le manque de concentration et de lucidité dans les derniers gestes des attaquants sénégalais. Ainsi, le public préparé à la victoire et à la qualification commence à perdre espoir et le contrôle des ses nerfs. La tribune découverte se transforme en brasier par endroits. Les autres tribunes prennent le relais, rendant ainsi la situation intenable malgré la forte présence des forces de l’ordre. La loge officielle n’était pas épargnée.

L’homme du match : Drogba, défenseur par moments
L’option des Ivoiriens était claire. Forts d’une confortable avance de deux buts, les « Eléphants » avaient verrouillé derrière et profité des rares contres pour inquiéter les « Lions ». Même Didier Drogba était plus … défenseur qu’attaquant. Le capitaine des pachydermes ivoiriens a même sauvé son équipe sur un tir sénégalais qu’il a repoussé sur sa ligne de but, alors que son gardien de but était archi battu. Sur les corners et autres balles arrêtées dans la zone ivoirienne, l’ancien attaquant de Chelsea n’hésitait pas à descendre pour prêter main forte à ses partenaires défenseurs, laissant le front à ses coéquipiers, Gervinho et Max Gradel. Tenu en échec dans les duels par Lamine Sané et Cheikhou Kouyaté, tous deux auteurs d’un sans faute dans l’axe sénégalais, Drogba a cependant fait la différence sur les coups de pieds arrêtés. D’abord sur le coup franc (50e), ensuite le pénalty.

Ansoumana SAMBOU

Conséquences du grabuge : Amende et matches sur terrain neutre au-dessus de la tête des « Lions »
Après le spectacle désolant offert par ses supporters samedi dernier au stade L.S. Senghor, le Sénégal doit se préparer à subir des foudres de la Caf. Et pour cause, le Code disciplinaire de l’instance dirigeante du football africain prévoit de lourdes sanctions en cas de manquements aux dispositions sécuritaires en cours de rencontre. En sa Section 10, intitulée « Responsabilité des associations nationales », le texte stipule expressément en son article 151 (« Sécurité lors de l’organisation de matches ») alinéa 2 que « l’association nationale répond du comportement de ses supporters (notamment jet de projectiles et envahissement de terrain)… ». Plus haut, à l’alinéa 1 b), il est mentionné qu’il est également du ressort de la fédération nationale de « respecter et mettre en œuvre les règles de sécurité existantes (Réglementation de la Fifa et de la Caf, lois nationales et internationales) et prendre toutes les autres mesures de sécurité exigées par les circonstances, que ce soit avant, pendant ou après le match, ainsi que lors de la survenance d’incidents ».
Et à la lumière de ce qui s’est passé samedi au stade L.S. Senghor, il ne fait aucun doute que la Fsf a fauté sur toute la ligne. Et donc commis « l’infraction grave » dont il est question à l’article 153 consacré aux « Manquements ». Ce qui, outre l’amende dont la fédération va écoper, devrait « obliger (l’équipe sénégalaise) à jouer en terrain neutre ». C’est-à-dire, selon l’article 101 du Code disciplinaire, signifie « aller jouer dans un pays tiers ou dans une autre région du même pays ». Autant dire que les « Lions » peuvent désormais se préparer à recevoir leurs hôtes, lors de leurs prochaines sorties à domicile, bien loin du cimetière de leurs illusions qu’est le stade L.S. SenghorB. K. N.
Les excuses de Macky Sall à la Côte d’Ivoire
Kinshasa (RD Congo) : Le président de la République a regretté les événements qui se sont déroulés samedi, au stade de Léopold Sédar Senghor, au cours du match Sénégal-Côte d’Ivoire, marqué par des incidents après le second but des visiteurs. « C’est inadmissible.
Rien ne justifie de tels actes », a martelé Macky Sall en recevant les Sénégalais de la RD Congo, du Congo Brazzaville et d’Angola, dans un hôtel de Kinshasa où il prend part au sommet de la Francophonie. Se référant à la solidarité qui a marqué les dernières inondations, le président Sall a soutenu que « nous avons un grand peuple et nous ne devons pas accepter qu’on ternisse l’image du pays ». « Je présente mes excuses à la Côte d’ivoire, à la Caf et à tous les sportifs. Aussi je vous garantis que toutes les mesures seront prises pour que parelle situation ne se reproduise plus », a dit le chef de l’Etat.

E. H. Abdoulaye THIAM (envoyé spécial)

Ce n’est pas ce qu’ils avaient promis…
« Ce que les Ivoiriens ont fait chez eux, on peut le réussir chez nous. Si nous sommes parvenus à marquer deux buts chez eux et à les faire douter, cela veut dire que nous pouvons faire plus chez nous. Le match de Dakar est celui de la vie. Ce match n’est pas celui des joueurs seulement, mais celui de tout le peuple sénégalais ». Si on devait énumérer ici les déclarations guerrières des « Lions », depuis le début du regroupement jusqu’au match de samedi, on n’en finirait pas. La vérité est qu’on a tous été emballés avant même d’avoir disputé ce match contre la Côte d’Ivoire.
Les joueurs et le staff technique croyaient à la qualification, les supporters et le peuple aussi. Comme si la Côte d’Ivoire ne voulait pas de cette qualification, comme si la Côte d’Ivoire se présenterait en victime expiatoire. Mais on avait oublié, ou fait semblant d’oublier, que cette équipe ivoirienne, très expérimentée du reste, n’était pas pour rien vice-championne d’Afrique il n’y a même pas un an. Ce match était celui des joueurs, c’est vrai, c’était également celui des supporters et du peuple sénégalais tout entier qui devaient les accompagner par des prières et des soutiens dans les gradins. De tout cela, rien !
Le « 12e Gaïndé »qui avait sonné la mobilisation était resté muet dans les gradins. Pendant ce temps, les joueurs dont c’était le match, les techniciens qui avaient en charge de mettre en place la stratégie de jeu, n’arrivaient pas à trouver la clé de la réussite. Les « Lions » de samedi dernier étaient incapables de tenir la comparaison face à un adversaire qui n’avait même pas forcé sur le talent, hormis les quelques éclairs de Gervinho.
Du coup, on revient presque vingt (20) ans en arrière, à la mémorable raclée subie contre le Maroc dans ce même stade Léopold Sédar Senghor en éliminatoires du Mondial 94 (Usa). Cette année-là également, les Sénégalais se voyaient déjà au Mondial américain avant d’affronter les Marocains. Avant de se rendre à l’évidence. Comme avant-hier contre la Côte d’Ivoire qui marque enfin à Dakar et gagne enfin à Dakar.

C. F. KEITA
lesoleil.sn

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