AG Présidentielle de 2017 : Abdoulaye Baldé annonce sa candidature

Abdoulaye Baldé annonce la couleur. Le leader de l’Union centriste du Sénégal sera candidat à la Présidentielle de 2017, déclaration faite lors de l’Assemblée générale de son parti. L’ancien libéral, devenu député sous la bannière Bokk gis gis, exclut tout rapprochement avec l’Apr ou le Pds.
Aux premières heures de la matinée, parents, amis et adhérents ont pris d’assaut la salle de conférence qui doit abriter l’Assemblée générale de l’Union centriste du Sé-négal (Ucs). Pour faire patienter tout ce beau monde, de la musique douce est distillée à partir de hauts parleurs interrompus de temps à autre par les voix graves des troubadours mobilisés pour la circonstance. Soudain, une forte clameur s’empare de la salle. L’ar­rivée du leader de l’Ucs, Ab­dou­laye Baldé, est imminente. Une voix et un geste simultanément invitent le public à se lever. Le titre rappelle celui prestigieux qui accueille les chefs d’Etat. «M. le Président !». Ha­billé en costume cravate de couleur bleue, l’ancien ministre sous Wade a tout l’air de se départir de son étiquette de «fonctionnaire froid et austère». La salle archicomble chauffe aux cris de «Baldé, avec Baldé, jusqu’à la mort !» Seule réponse : le sourire et le tour de la main à ses sympathisants.
«Nous sommes fin prêts pour aller au charbon»
Le maire de Ziguinchor, dopé par les acclamations et les slogans, dit : «Je me réjouis de la forte mobilisation et votre attachement à ma mo­deste personne et aux valeurs du centrisme. Beaucoup d’entre vous sont venus de l’intérieur du pays et cela témoigne de votre engagement.» Pour une ambiance qui prenait les allures d’un congrès d’investiture à une Présidentielle, il fallait préciser. «L’objet de la manifestation, c’est de lancer de manière officielle les activités du parti et de dire que nous sommes fin prêts pour aller au charbon. Le parti est sur les rails et, très rapidement, nous allons dérouler un programme en deux temps : un forum pour les femmes à Mbour et un autre pour les jeunes. Après quoi nous allons tenir notre congrès au cours duquel nous allons installer toutes les structures de notre parti», indique M. Baldé.
Dans la foulée, il annonce qu’il est en discussions très avancées avec d’autres partis en vue de constituer une coalition «la plus large possible». Mais d’ores et déjà, le patron des Centristes du Sénégal exclut toute alliance avec l’actuel pouvoir et le Pds, son ancienne formation. «Ce n’est pas à l’ordre du jour», affirme-t-il. Baldé assigne à cette future coalition un double objectif : aller aux élections locales de 2014 et surtout constituer une alternative pour la Présidentielle de 2017. Seulement, il ne veut pas faire, dit-il, comme la coalition au pouvoir, Benno bokk yaakaar (Bby) en ne procédant pas «par objectifs». Pour lui, Macky Sall et ses alliés n’avaient pour objectif que cellui de faire partir Wade. «Leur programme c’est juste un mélange du programme de Yoonu yokkuté et celui des Assises (nationales). Or nous, c’est tout à fait le contraire puisque nous avançons sur la base d’un programme», propose-t-il.

«Si nous ne sommes pas les rois nous allons être les faiseurs de roi»
Parlant d’élection, Abdoulaye Bal­dé assure qu’il n’y va pas pour faire de la figuration. «L’objectif de tout hom­me politique c’est de gagner des élections. En ce qui me concerne, il s’agira d’abord de participer au scrutin, puis d’arriver 1er ou alors imposer au Président actuel un second tour», promet-il encore. En tout état de cause, le président de l’Ucs est convaincu d’une chose : «Si nous ne sommes pas les rois nous allons être les faiseurs de roi.» Il dit cela par rapport au «sinistre bilan de la coalition soup kandja, comme l’a dit mon ami Khalifa Sall», et au «vrai désastre so­cial» que Macky Sall va laisser. D’après lui, l’avènement de Macky Sall coïncide avec «la montée des périls» et de «phénomènes inimaginables comme la profanation des cimetières chrétiens». Par conséquent, alerte-t-il, «si on n’y prend pas garde cela pourrait coûter cher à l’unité nationale». Baldé a donc élevé le ton.
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