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SENEGAL – COTE D’IVOIRE – Au révélateur d’une société malade Par Vieux Savane

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Ce qui est arrivé samedi dernier, lors du match opposant les « Lions»du Sénégal aux « Eléphants » de Côte d’Ivoire ne ressemble ni au Sénégal, ni aux Sénégalais, entend-t-on dire. Prenant le contre-pied d’une vision empreinte d’un atavisme confortable, d’aucuns de se demander si la violence aux allures d’hooliganisme qui s’est exprimée au stade Léopold Sédar Senghor ne reflète pas tout simplement ce que le Sénégalais est devenu. Même si, ont-ils précisé, il n’est nullement dans leur intention, de procéder à une quelconque généralisation loin de rendre compte d’une réalité beaucoup plus contrastée.

A bien considérer, il demeure toutefois que ce que nous rapportent quotidiennement les médias donnent froid dans le dos. Ils nous renvoient en effet l’image d’une société en perte de repères, en proie à une violence innommable qui prend de plus en plus ses quartiers. C’est ainsi qu’il est fait cas d’agressions, de viols, de bagarres à l’arme blanche pouvant aller jusqu’à des pertes en vies humaines.

En même temps se développent les actes d’incivisme. De la place de l’Indépendance, en plein centre-ville, au plus petit bouge d’un quartier populaire, Dakar est devenue une pissotière à ciel ouvert.

Ses rues et ses trottoirs qui baignent dans la saleté sont colonisés par les étals des commerçants et autres marchands ambulants. Quand vous faites une remarque à quelqu’un, il vous rabroue, vous traite de tous les noms d’oiseau. Tout un chacun pense que la loi se résume à ses desiderata et que, par conséquent, il lui est loisible de faire tout ce qu’il veut, comme il veut.

Aussi, assiste-t-on parfois à des comportements qui en disent long sur l’irresponsabilité de leurs auteurs. Il en ainsi de ce chauffeur de car rapide qui disputait la priorité à son homologue au volant d’une voiture particulière. Et voilà qu’il lui lance tout de go : «Tu sais qu’on n’a pas de frein et tu fonces, c’est comme ça qu’il des accidents et après vous râlez ». Délirant !

En réalité ce qui s’est passé samedi dernier sur les gradins du stade Léopold Sédar Senghor reflète quelque part la réalité sociale délétère dans laquelle le Sénégal est plongée depuis ces vingt dernières années et qui s’exprime de plus en plus par un incivisme musclé et dévastateur. En atteste le drapeau national qui a été brûlé rappelant de triste mémoire un précédent.

C’était à Kébemer et les auteurs protestaient contre le limogeage de « leur ministre ». C’est dire !
A l’évidence, il s’exprime trop de comportements déviants qui laissent penser que nous avons affaire à une société malade et qui a besoin d’être promptement soignée. C’est un truisme que de dire que le Sénégal s’est installé depuis quelques années dans un laisser-aller et un laisser faire qui sont source de déstabilisation de la cohésion sociale.

Une situation qui est accentuée par le fait que l’école républicaine joue de moins en moins son rôle d’éducation et d’ascenseur social, et que l’excellence et le mérite sont de moins en moins promus. Il s’y ajoute que ces dernières années les modèles proposés aux jeunes sont des lutteurs et des délinquants à col blanc. Comment alors s’étonner d’être en face d’une société ou l’enrichissement sans cause a été célébré par un ancien président qui s’est targué d’avoir fait des milliardaires. Par sa seule volonté. L’effort et le travail n’étant nullement pas magnifiés comme des valeurs créatrices de richesses pour une nation.

On a plutôt laissé prospérer des inepties faisant croire que c’est en confiant sa destinée aux « xons », aux forces occultes, aux voyants et autres marchands d’illusions qu’on y arrivera. Ce qui n’est ni plus ni moins qu’une démission n’épargne aucun secteur. Même pas le temple du savoir si l’on se souvient que l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a dû se délester de l’écrasante majorité de ses pensionnaires sous la coupe réglée des prédictions d’une obscure dame à qui il était prêté des pouvoirs extraordinaires.

En somme, aussi douloureux soit-il, ce qui s’est passé samedi dernier nous ressemble tant il reflète l’image d’une société qui marche sur la tête depuis plusieurs années et qui tarde à être remis sur ses pieds. Aussi n’y a-t-il à justifier l’injustifiable. Même pas «l’énergie du désespoir», comme dirait Fou Malade. Brûler le drapeau national, faire courir des risques à des supporters, voilà des actes qui sont en contradiction flagrante avec l’esprit sportif. En tant que tels, ils sont inacceptables et méritent d’être sanctionnés.
Quand on est en démocratie, on se doit de ne pas verser dans des amalgames.

Quand on en a marre de chômer, de tirer le diable par la queue, il y a des voies plus appropriées pour expliciter son ras-le-bol. L’image de supporters ivoiriens regroupés au rond central du terrain du stade Léopold Sédar Senghor pour se prémunir contre une possible violence des supporters sénégalais est terrible et inadmissible. Aucune « énergie du désespoir » ne saurait le justifier.

sudonline.sn

3 Commentaires

  1. Depuis Senghor, il n’y a plus d’ETAT au Sénégal. Qui se rappelle le match AS POLICE / Enugu Rangers à l’issue duquel, pour se venger du comportement sauvage des nigérians, à l’aller, le service d’ordre composé de policiers ! avait laisser une troisième mi-temps aux supporters pour faire la fête aux visiteurs. Le grand Okala avait même été blessé à l’issue de cette troisième mi-temps. Décision de Senghor : retrait du Sénégal de toutes les compétitions internationales, avant la sanction de la CAF. Autre décision de l’ETAT (qui existait en ce moment): le service d’ordre des matches de l’AS POLICE est assuré par les GENDARMES ! Mais avec les pouvoirs successifs qui ne pensent qu’à LEUR REELECTION : il n’aura plus JAMAIS d’ETAT ! Si on a joute les radios et télés qui ne pensent qu’à LEUR ADIMAT ! c’est désespérant !

  2. C’est le resultat de l’hypocrisie des senegalais et particuliérement du wolof qui est fonciérement mechant et l’a toujours demontré mais on fait semblant de ne pas le voir. On se couve de senegal pays de teranga.
    La mechanceté verbal même au niveua des responsables politiques dans les medias avec des grossiéretes et des vulgarités propres au senegalais et particuliérement le wolof .Osez toucher le vrai probléme.

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