19,8% des travailleurs du sexe ainsi que des camionneurs, pêcheurs, policiers et homosexuels. Si rien n’est fait, ils risquent de porter un sacré coup à la politique initiée par le ministère de la Santé, dans le cadre de la mise en œuvre du plan stratégique national de lutte contre le Sida, pour 2007-2011.
Si les homosexuels sont identifiés, au point de permettre une consultation pour 794 d’entre eux, il reste que, pour les autres catégories socioprofessionnelles comme les camionneurs, pêcheurs, orpailleurs provenant de pays voisins… la tâche est loin d’être facile pour les hommes en charge du programme vih/sida. D’après les résultats issus de la revue à mi-parcours 2007-2009 et publiés hier, même si le chiffre des homosexuels n’a pas connu une évolution majeure entre 2006 (21,5 %) et 2008 (21,8), les responsables du ministère pensent savoir qu’il va falloir agir, et vite. Il va falloir, à leur avis, réorienter, intensifier les interventions dans les régions les plus touchées comme Ziguinchor, Kolda, Sédhiou et Kédougou. Au besoin, exiger une meilleure implication et appropriation des interventions allant dans le sens de rechercher un dispositif opérationnel, pour accompagner la stratégie de renforcement du système sanitaire ainsi que la surveillance du taux de prévalence. Des contraintes dans la mise en œuvre du plan, il y en a eu. Il s’agit, essentiellement, de la non-maîtrise de l’environnement pour les groupes vulnérables, de la faiblesse du système sanitaire et de l’insuffisance en ressources humaines.
Modou Diagne Fada promet de rectifier
À côté de ces impairs, Modou Diagne Fada dit être très satisfait du bilan à mi-parcours. À l’analyse, se félicite -t-il, « nous nous rendons compte que nous avons dépassé tous les objectifs que nous nous étions fixés à mi-parcours. Pour certains indicateurs même, nous avons atteint l’objectif final qui était demandé pour 2011. Et nous avons noté de nets progrès presque dans tous les domaines. Aucune transmission due au sang. Plus de 490 personnes dépistées. Plus de 322.000 femmes enceintes volontairement dépistées. La prise en charge aussi est en marche. Plus de 12.000 personnes sont prises en charge. Plus de 60 % des patients pris en charge à l’intérieur du pays ».
Seulement, s’empresse-t-il de dire, « il va falloir, pour ce qui est du plan 2011 travailler à mieux atteindre certains groupes sociaux, certains groupes vulnérables. Les homosexuels, certaines catégories socioprofessionnelles…. Ensuite, certaines régions du pays, notamment la région de Ziguinchor et la région de Kolda. Pour ce qui est du reste du programme, nous mettrons l’accent sur ces régions ».
Madou MBODJ
lasquotidien.info