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Sept mois à la tete du ministere de la culture et du tourisme: Les acteurs culturels partagés entre la lenteur de Youssou Ndour et un jugement hâtif

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Sept mois après la nomination d’un des leurs, Youssou Ndour, au poste de ministre de la Culture et du Tourisme, les acteurs culturels s’impatientent. Certains pensent que c’est un jugement hâtif, d’autres se demandent si Youssou Ndour est l’homme de la situation et penchent pour une séparation de la Culture et du Tourisme.

Les avis divergent chez les acteurs culturels sur les compétences de Youssou Ndour au ministère de la Culture et du Tourisme, sept mois après sa nomination. Les acteurs de ce domaine ne sont pas tout à fait convaincus du travail accompli. Et, certains d’entre eux s’impatientent tandis que d’autres demeurent perplexes. «Parfois, j’oublie même que nous avons un ministre de la Culture, c’est comme une pierre posée dans un coin et qui n’y bouge. Je ne sens pas le ministre de la Culture et cela nous touche. Surtout nous, rappeurs, qui n’avons jamais compté sur ce ministère pour nos activités », décrie Kilifeu.

Kilifeu: «La culture va mal, nous attendons des résultats»
Le membre de Keurgui de Kaolack de poursuivre: «Ce sont juste des postes comme cela, des titres, mais que cela soit Youssou Ndour ou un autre, c’est la même chose. Ils ne f… rien du tout». «Nous n’avons rien à lui suggérer parce qu’il connaît ce milieu aussi bien que nous. La culture va mal et nous attendons de lui des résultats. C’est tout», lance Kilifeu. Pour le professeur et conteur Massamba Guèye, juger le ministre de la Culture Youssou Ndour, c’est aller vite en besogne. Car, indique-t-il, «c’est trop tôt». Mais, il reconnaît que le ministre n’a rien fait pour eux jusque-là. «Ce que je peux lui dire, ce serait de travailler pour une politique de subventionnement claire de la Culture et de demander au Président Macky Sall de détacher le Tourisme de la Culture pour que ses services soient moins dispersés. Il faudrait aussi que le ministre de la Culture fasse un peu moins dans la représentation pour aller vers une action structurante du secteur», clame M. Guèye.

Du temps avant de juger Youssou Ndour
Le comédien Lamine Ndiaye est lui d’avis que ce débat n’est pas encore à l’ordre du jour. «Si on a pas encore voté le budget, le ministre ne pourra pas faire convenablement son travail. Il a déjà eu des réunions et il a parlé aux acteurs culturels. Il est nouveau dans ce département, alors laissons lui au moins un an avant de juger son action. Ne faisons pas comme les politiciens en lui mettant des bâtons dans les roues», assène le comédien. Pour lui, on doit plutôt se demander si les deux départements que gère Youssou Ndour vont de paire. «Est-il capable de gérer les deux ministères réunis en un, c’est cela la question. Parce qu’on pense que le tourisme et la culture vont de paire, alors ce n’est pas la même chose. Chaque département a ses réalités, ses problèmes», dit-il.

La culture au Sénégal, une mer sans écume
Pour sa part, le président de l’Association des métiers de la musique du Sénégal, Guissé Pène, estime que le problème de la Culture est l’absence d’une politique alors qu’elle contribue au développement économique et social. «En sept mois de gouvernance, la Culture au Sénégal est encore assimilable à une mer sans écume. Et aucun effort n’est engagé pour donner des prémices de volonté tendant aux changements attendus pour redonner à cette culture son rayonnement d’antan», argumente-t-il. L’écrivain Elie Charles Moreau est lui persuadé que Youssou Ndour est le meilleur produit culturel sénégalais aux postes frontières, mais qu’il ne devrait pas être ministre. «Sa renommée d’artiste mondialement connu et reconnu n’en fait pas forcément un ministre et singulièrement de la Culture. Il pourrait se suffire d’une posture d’ambassadeur et de commisvoyageur pour «vendre» le Sénégal comme destination et aussi être une aire de positives représentations de nos patrimoines. Cela me paraît moins stressant que de s’occuper de maroquin. Mais, peut-on être plus royaliste que le roi?», s’interroge M. Moreau selon qui, «malgré une synthèse de sept mois de gestion de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, on en est encore et tous les jours à guetter les signaux des ruptures que les corps et corporations attendent légitimement».
Oumou Sidya DRAME

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