Le Bureau sénégalais du droit d’auteur (BSDA) a collecté 84 millions de francs CFA en trois mois et se fixe pour objectif d’atteindre cinq milliards à l’horizon 2013, rapporte jeudi le quotidien privé L’As, citant le directeur général dudit bureau, Mounirou Sy.
Le journal indique que »la collecte est passée de 57 millions [de francs CFA] à 84 millions, avec un apport de plus de 16 millions provenant de l’Europe, où la Société française des auteurs compositeurs et éditeurs de musique travaille avec le BSDA ».
Citant Mounirou Sy, L’As précise que »de 20 à 25% de recouvrement pour les années passées, on est à plus de 50% cette année ». Pour expliquer cette performance, il précise que le directeur du BSDA »s’est entouré de personnels dévoués ».
Mais, le journal parle de »mystère » au sujet de la répartition des fonds recouvrés, se bornant à dire que »la plus forte somme encaissée avoisine huit millions » de francs CFA.
Pour l’horizon 2013, L’As indique que le BSDA vise une collecte de cinq milliards de francs CFA, ce qui »implique la création des délégations régionales du BSDA », qui permettront de »collecter le maximum au profit des créateurs ».
A cet égard, il signale que le BSDA envisage de »recruter plusieurs jeunes pour la collecte des droits d’auteur ». Des recrues qui, selon L’As, »vont sillonner le pays, visiter les cantines qui détiennent des téléviseurs à usage public, des radios, pour collecter, à l’image des percepteurs municipaux appelés +duty men+ ».
Dans le même temps, le journal prévient que »les chaînes de télévision et les radios devront s’acquitter normalement des droits d’auteur », tout en indiquant que »le BSDA ne veut pas de contentieux, selon son directeur ».
»Nous ne transigerons pas sur le principe. Le respect du principe est non négociable. On peut discuter des modalités de payement », a précisé M. Sy.
»Actuellement sur tout le marché Sandaga, seuls quatre cantines payent les droits d’auteur, soit 29.400 francs par cantine et par an. Admettons qu’il y ait au moins 300 mille cantines au Sénégal. Si chacun paye 100 francs par jour, nous pourrons atteindre le chiffre de cinq milliards [en une année], alors que le budget du BSDA est de seulement 800 millions », a-t-il indiqué.
Il a annoncé l’intensification des descentes et la traque contre les auteurs de contrefaçon, mais aussi la sensibilisation des citoyens sur le caractère délictuel de l’achat de CD piratés.
Les cybercafés sont aussi dans le viseur du directeur général du BSDA qui »entend s’attaquer au téléchargement payant ».
»Le Bureau sénégalais du droit d’auteur a été crée en 1972 par la Loi 72-40 du 08 mai 1972 conformément à la politique de nationalisation entreprise par le président Léopold Sédar Senghor, pour être substitué au Bureau africain des gens de lettres et auteurs de conférences institué par l’ordonnance du 14 avril 1943 », précise le site de la structure.
Le BSDA est notamment »chargé de garantir le respect et d’assurer la mise en œuvre des droits conférés aux créateurs en délivrant les autorisations préalables et formelles requises avant toute diffusion publique des œuvres du répertoire protégé ».
aps.sn
