Anniversaire de «Stop Tonton Sai Sai» Contre les abus sexuels sur les enfants

Un an, ça se fête, et les membres de l’association « stop tonton saïsaï » n’ont pas manqué de sacrifier à la tradition. Ils ont convié amis et défenseurs de la cause des enfants pour lier l’utile à l’agréable, sensibiliser sur les abus sexuels contre les enfants et fêter le premier anniversaire de l’association, le 02 novembre 2012, dans l’enceinte du British Council. De nombreux artistes ont rehaussé de leur présence la soirée anniversaire organisée en partenariat avec le VSlam, Onu femmes et le British Council de Dakar.

C’est dans une ambiance conviviale que les membres, amis et sympathisants de l’association « stop tonton saisai » se sont retrouvés pour échanger sur la question des abus sexuels sur les enfants. Parents et enfants étaient ainsi présents pour apprécier les prestations et écouter les messages des rappeurs Keyti et Simon, du Collectif Vendredi Slam, des groupes Bidew bu Bess et Takeifa, entre autres artistes qui ont tenu à soutenir la cause.

La chargée de communication pour la région Afrique de l’Ouest de ONU femmes, Mariam Kamara Diop, a salué l’initiative de l’association qu’elle juge pertinente. Le programme entre en droite ligne avec les objectifs de l’organisation qui est la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes. « Nous sommes ici parce que nous sommes entrain d’engager un appui et un partenariat avec l’association « Stop tonton SaïSaï » et le collectif Vslam », a dit Mme Kamara. Ce partenariat entre dans le cadre de la campagne de sensibilisation annuelle sur les violences basées sur le genre et les violences faites aux femmes qui sera lancée le 25 novembre, journée de l’élimination des violences faites aux femmes. Pour Mme Kamara, il est important de travailler avec les forces des mouvements de jeunesse, les énergies créatrices qui utilisent leur savoir-faire et leur art.

Maa Khoudia Keita, bassiste du groupe Takeifa, a tenu à apporter son soutien à la soirée en raison de l’ampleur des abus sexuels sur mineurs. Elle a appelé à briser le silence et à parler du phénomène. De l’avis de la jeune musicienne, « plus on en parle, plus les gens vont prêter attention au problème et plus des solutions vont émerger ».

Briser les tabous

Le rappeur Keity abonde dans le même sens. Pour lui, il est important de mettre en place de telles initiatives pour poser le débat car les choses liées à la sexualité sont très tabous. « C’est par la parole seulement qu’on peut guérir ». Il ajoute que le débat est le préalable à la mise en œuvre de mesures concrètes. Keity est en outre concernée car il est papa d’une petite fille. Le rappeur entend par ce soutien apporter sa contribution à l’amélioration de la société sénégalaise.
Pour les membres de l’association, les abus sexuels sur mineur tendent dangereusement à se banaliser. Pour faire face, ils se sont constitués en groupes de sensibilisation auprès des parents, enfants et autres leaders d’opinions.

En une année d’existence, de nombreuses actions ont été menées, notamment des campagnes de sensibilisation et la mise à profit des réseaux sociaux pour impliquer des artistes et leaders d’opinion. Les membres ont déjà été formés à l’écoute active des enfants victimes d’abus. L’association a tenu des rencontres avec des experts des droits de l’enfant et porte également un plaidoyer auprès des pouvoirs publics, des organismes internationaux et des acteurs locaux. L’objectif affiché est de contribuer à la lutte contre les violences et abus sexuels sur les enfants à travers l’information et la sensibilisation. «Stop tonton saï saï» s’inscrit ainsi en droite ligne des recommandations de la Convention sur les Droits de l’Enfant (CDE) et compte organiser à cet effet une marche, le 19 novembre prochain, jour commémoratif de la CDE.

sudonline.sn