Deux pirogues viennent de chavirer au large du Maroc, précisément au large de Nador ville portuaire du Maroc. Bilan : 72 morts dont 31 sénégalais. Trois femmes sont parmi les victimes et une femme enceinte parmi les rescapés. L’une d’elle est de Médina Gounass à Pikine. Elle laisse endeuillées, deux orphelines âgées de 13 et 11 ans… Pourtant, le 9 octobre dernier, le Coordonnateur de la plateforme de Pêche Migration, par ailleurs, Altermondialiste, M. Mamadou Diop Thioune tirait la sonnette d’alarme au point de susciter le courroux des pêcheurs de Kayar. Il avait averti les autorités pour qu’elles prennent leurs responsabilités face au retour de l’immigration clandestine, jadis dénommée « Barça wala Barsakh » (Barcelone ou la mort).
Une pirogue pleinement chargée de personnes à la quête de l’eldorado européen s’est renversée au large de Nador, à l’entrée du Maroc. Selon les organes locaux, ce drame s’est déroulé dans la nuit du vendredi au samedi dernier. Pourtant, le 9 octobre dernier le Coordonnateur de la plateforme de pêche migration, par ailleurs, altermondialiste, M. Mamadou Diop Thioune tirait la sonnette d’alarme… Ferloo rafraîchit la mémoire aux autorités, en publiant cette sortie de M. Thioune, un homme très au fait de ce qui se passe dans la mer, parue dans notre confrère Rewmi.com.
« Il y a des gens qui sont tentés de retourner en mer pour migrer vers les pays du Nord. Cette fois-ci, le départ se font à partir des côtes mauritaniennes, à Kayar ou à Saint-Louis », disait-il récemment.
A l’en croire : « ce sont des étrangers qui sont derrière tout ça. Ils se sont installés dans les zones de tentation de migration, les zones maritimes. Ils ont conçu des pirogues spéciales, équipées et sécurisées. Ils ont pris des dispositions nécessaires pour mener à bout leur projet. Ils ont créé les moyens de rejoindre les côtes espagnoles ».
Pour Thioune : « la tentation est si grande chez les jeunes que les recruteurs n’auront aucun problème à trouver des candidats. Les jeunes sont désespérés. Ils se sentent inutiles pour et dans leur société. C’est dur pour eux d’être sans emplois et de devoir mourir sans emplois ».
« Ce qui est le plus grave, selon M. Diop. C’est que ceux qui avaient tenté l’aventure autrefois seront animés par le désir de reprendre la mer ». Et d’ajouter : « ils sont doublement victimes. Premièrement, ils n’ont pas pu atteindre leur objectif qui était de rejoindre les côtes espagnoles. Et deuxièmement, ils n’ont pas bénéficié des retombées de leur tentative. L’argent qui leur avait été consacré a été détourné par l’Etat. C’est la raison pour laquelle, j’interpelle l’Etat du Sénégal pour parer à l’éventualité du retour de l’immigration clandestine ».
« L’idée est là. Et notre devoir, c’est de prévenir l’Etat. Nous savons ce que c’est perdre quelqu’un en mer. En 2005, on a usé de tous les moyens pour dénoncer ce qui se passait. On a tout dit et rien n’a été fait. L’Etat doit prendre les choses en main. Il doit agir en mettant une réelle politique d’insertion », conclut Mamadou Diop Thioune.
Ferloo