Pour sa première allocution publique depuis qu’il est rentré de Washington après sa réélection, le président américain, Barack Obama, a souligné, vendredi 9 novembre, qu’il était indispensable que « les Américains les plus riches paient un peu plus d’impôt » pour parvenir à une réduction du déficit.
M. Obama a aussi annoncé qu’il allait inviter les chefs de file démocrates et républicains du Congrès à des discussions la semaine prochaine pour trouver les moyens de sortir de l’impasse budgétaire, soulignant que les Américains avaient voté pour des actes concrets sur l’emploi et pas pour de la « politique politicienne ».
Tout en affirmant qu’un « compromis » était nécessaire, M. Obama a fait preuve de fermeté à l’orée de la bataille à venir avec ses adversaires. « Nous ne pouvons pas simplement couper dans les dépenses pour revenir à la prospérité. Si nous voulons sérieusement réduire le déficit, il nous faut combiner des coupes avec des recettes, cela veut dire qu’il faut que les Américains les plus riches paient un peu plus d’impôts« , a-t-il insisté.
« JE SUIS OUVERT AUX COMPROMIS »
Nettement réélu mardi face au républicain Mitt Romney, M. Obama, lors de cette intervention courte et énergique dans la salle d’apparat de la Maison Blanche, a estimé que les Américains avaient soutenu sa conception de la lutte contre les déficits et la dette.
« Cela a été un débat central pendant cette élection, cela a été débattu à l’envi. Mardi soir, il s’est avéré que la majorité des Américains étaient d’accord avec mon approche », a affirmé le président. « Que ce soit clair. Je ne suis pas attaché à tous les détails de mon projet. Je suis ouvert aux compromis. Je suis ouvert aux nouvelles idées« , a assuré M. Obama. Mais « je refuse toute approche qui ne serait pas équilibrée » entre baisse des dépenses et hausse des recettes, a-t-il expliqué.
Reprenant ses arguments de campagne, il a indiqué qu’il refuserait de « demander aux étudiants et à la classe moyenne de rembourser tout le déficit alors que des gens comme moi, qui gagnent plus de 250 000 dollars (par an) ne se voient pasdemander de payer un sou d’impôt de plus. Ça, je ne le ferai pas ».
NÉGOCIATIONS SUR LE « MUR BUDGÉTAIRE »
Plus tôt vendredi, le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, avait réitéré son opposition à toute hausse d’impôt sur les ménages les plus aisés, estimant qu’« augmenter les impôts ralentira notre capacité à créer les emplois que tout le monde veut créer ».
Exécutif démocrate et républicains du Congrès vont entamer des négociations sur le « mur budgétaire » de janvier 2013, qui doit voir l’entrée en vigueur automatique de coupes budgétaires et de hausses d’impôt pour tous les ménages, une disposition légale mais que les deux partis souhaitent éviter. Bien qu’opposé à des hausses des taux d’imposition, le républicain a toutefois souligné qu’il était favorable à une refonte du code fiscal qui pourrait permettre un élargissement de l’assiette fiscale et la suppression de niches.