Alors que l’Arizona, Etat voisin du Mexique, vient de légiférer sur le délit de faciès, deux hommes politiques américains de premier plan déclarent que les Etats-Unis doivent ouvrir leurs frontières.
The Atlantic rapporte les propos de l’ancien Président Bill Clinton qui pense que le Congrès devrait «voter quelque chose».
La valeur de ce pays, ce que n’ont pas la Chine ou l’Inde, c’est que nous avons des personnes de partout dans le monde ici, et qu’ils font du bon travail.
Chez les républicains aussi, certains demandent plus d’immigrés. Mike Bloomberg, le maire de New York réprouve la loi votée en Arizona, une «invitation au harcèlement», selon lui.
Il y a environ 12 millions d’immigrés illégaux ici. Nous n’allons pas les expulser. Donnons-leur un statut. Il ne faut pas leur donner la citoyenneté, à moins qu’ils ne réussissent les tests, mais donnons-leur un statut permanent et tout ira bien.
Pour certains Américains, la présence d’immigrés illégaux est une bonne chose pour les Etats-Unis: ils acceptent les jobs dont personne ne veut et à un salaire défiant toute concurrence.
Le maire de New York a ainsi annoncé qu’il soutiendrait «à 100%» Obama, si le Président décidait de revoir les lois sur l’immigration.
Un projet de l’administration Obama devrait être présenté à l’été. Il prévoit de permettre aux immigrés illégaux d’obtenir des papiers après un certain délai sur le sol américain. Selon le New York Times, Barack Obama devrait prendre la parole sur le sujet courant mai.
Ce projet est une promesse de campagne du candidat Obama aux Hispaniques. En ouvrant le débat cette année, le Président tiendrait parole. Mais dans son camp, beaucoup craignent que le moment soit mal choisi. L’argument selon lequel les immigrés «prennent le travail des Américains» est agité par certains républicains en cette période de crise. George W. Bush s’était déjà cassé sur les dents sur un projet similaire en 2007. Obama veut donc mettre en avant deux éléments: les clandestins qui pourraient être régularisés ont déjà un emploi. Et, contrairement aux prévisions, la crise n’a pas provoqué de reflux des clandestins vers les pays d’origine.
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