Au moment où le navire Sénégal est à la dérive, le capitaine Papiss Demba Cissé a préféré aller sans donner de nouvelles, à l’occasion du match amical contre le Mena Niger. Cette rencontre aurait permis aux Lions de se redonner le plein de confiance, après leur élimination de la CAN 2013, dans des conditions que l’on connait.
L’attaquant de Newcastle (D1 anglaise), assidu dans la Tanière, avait mal pris son éviction de la liste de l’équipe nationale olympique, après la décision des dirigeants de son club de ne pas lâcher. Cette fois-ci, il a préféré se cacher.
Comme plusieurs autres attaquants de l’équipe nationale, dans un passé pas très lointain, il a fait l’impasse sur la sélection pour cette période de vache maigre dans la chaleur du stade Seyni Kountché de Niamey, loin des caméras occidentales.
Déclaré blessé par son club, l’ancien attaquant de Metz et de Fribourg (D1 allemande) fait partie des joueurs régulièrement retenus depuis l’intérim de l’ancien directeur technique national (DTN), Amsatou Fall, en 2008. Cette fois-ci, il est parmi les abonnés absents.
Comment peut-il en être autrement pour un attaquant en plein doute dont l’investissement en équipe nationale et en club tarde à donner des fruits en ce début de saison 2012-2013 ?
S’il a marqué le second but lors de la manche aller contre la Côte d’Ivoire (2-4), l’ancien joueur du FC Metz est loin d’être transcendant depuis qu’on lui a noué le brassard autour du bras.
Papiss Demba Cissé a essayé de pousser ses partenaires mais il n’a pas encore su franchir le cap qui lui aurait permis de porter son équipe nationale à bout de bras et de pouvoir secouer les troupes dans les moments difficiles.
Il a scoré contre l’Ouganda à Kampala (1-1 en éliminatoire de la coupe du monde). Mais cette réalisation n’a pas permis aux Lions de revenir avec le gain de la victoire qui aurait permis d’asseoir davantage son autorité dans une Tanière marquée par le changement fréquent des effectifs.
Sans aller jusqu’à dire, à l’image de Diomansy Kamara, que c’était une erreur de l’avoir donné le capitanat, il reste que le natif de Sédhiou (sud) n’avait pas eu le temps de se forger une carapace de cadre quand il a hérité du brassard.
Attaquant parmi les autres à la CAN 2012, l’ancien buteur attitré de Fribourg (D1 allemande) était, comme la majorité de ses partenaires, passé à côté de sa première grande compétition continentale.
Par la suite, il a brillé de mille feux dans la Premiership (13 buts en 14 journées de championnat) devenant un buteur reconnu dans l’un des meilleurs championnats du monde avec Newcastle. Il lui restait cependant la confirmation qui devait arriver cette saison.
Les journées se suivent mais la confirmation tarde à venir, malgré deux buts (un en championnat et un autre en Ligue Europa) qui sont une misère comparée à sa grande réussite lors de la deuxième moitié de la saison dernière.
Pour un attaquant, ça commence à faire beaucoup. Et cette absence du match amical contre le Niger doit être comprise dans ce sens en lieu et place d’un ‘’manque de respect’’ au maillot national.
En plein doute aussi bien en sélection qu’en club, Papiss Demba Cissé dont l’éclosion de Fribourg à Newcastle a surpris plus d’un a plus besoin de soutien que de vindicte populaire.
Comme pour paraphraser le célèbre titre d’un film, ‘’il faut sauver le soldat »…Papiss Demba Cissé.
SD/AD