Après Babacar Fall et Mouhamadou Daff qui ont démissionné de leur poste de responsable du parti, Moussa Sow, chargé de Communication et directeur de Cabinet Politique de AJ/Pads quitte définitivement le le navire. Une seconde crise de croissance latente ?
Aj/Pads en eaux troubles ? Depuis quelques jours, les interrogations se transforment de plus en plus en certitudes. Si Mouhamadou Daff, jusque-là numéro 2 de And Jef/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj/Pads) et Babacar Fall, spécialiste des élections ont démissionné de leurs postes de responsabilité sans abandonner le navire, Moussa Sow quitte définitivement le parti. Chargé de Communication et directeur de cabinet politique de AJ/Pads, le départ de Moussa Sow a été précipité par quelques désaccords profonds que les deux parties n’ont pas réussi à surmonter pour poursuivre ensemble leur compagnonnage. Dans un communiqué, il explicite les raisons de sa démission après des contradictions exprimées lors de la réunion du bureau politique tenu les 10 et 11 novembre 2012. Ce jour-là, les leaders du parti débattent des performances, de la vie du parti qui doit aussi penser à consolider ses acquis. Ce jour-là, ils étalent à grand jour leurs divergences de vue sur plusieurs aspects. Moussa Sow, directeur de cabinet politique, constate amer : «J’ai estimé en tant que directeur de cabinet politique, directeur de campagne et responsable de la communication du parti, que contrairement aux arguments avancés par «Decroix», que notre score de 0.8 % est un échec. Le Secrétaire Général du parti lui parle de «victoire historique», là où le parti n’a obtenu qu’un député par la grâce du plus fort reste, loin derrière des organisations qui viennent juste d’intégrer le champ politique.» Le management est le second accroc qui a précipité cette rupture construire depuis plusieurs décennies.
Nouveau chemin «Decroix»
Au-delà des répercussions négatives «de notre compagnonnage avec l’ancien Président Wade sur les résultats obtenus», Moussa Sow a essayé de remettre en cause les méthodes de gestion du parti par Mamadou Diop «Decroix». «J’ai aussi fait état de problèmes liés au management du parti, qui ont sans nul doute plombé le développement et la stabilité du parti. Enfin, il m’est apparu, qu’étant le premier responsable de cet échec, le SG Mamadou Diop «Decroix» devrait en tirer toutes les conséquences politiques en prenant un recul et en laissant le soin à une nouvelle équipe de présider aux destinées du parti pour le sortir du gouffre», dit-il. En d’autres termes, il réclame le départ de Mamadou Diop «Decroix». Cette demande a évidement fait ressurgir les démons liés à l’implosion de Aj dirigé à l’époque par Landing Savané. «C’est cette même posture que j’avais adoptée en 2007 vis-à-vis de Landing Savané qui avait eu 2% à l’élection présidentielle. C’est cette même posture que Mamadou Diop «Decroix» alors adjoint de Landing Savané avait adopté. J’ai constaté là également une divergence politique avec «Decroix» qui n’entend nullement prendre du recul par rapport à la direction pratique du parti. Au nom des principes d’équité et de justice, je ne saurais cautionner un tel comportement politique», ajoute-t-il. Estimant que les «griefs sont nombreux et tout ne pouvant être évoqué», Moussa Sow a «décidé de mettre fin à ses activités politiques dans AJ après 32 années de combat politique ininterrompu dans cette organisation. Je pars en ayant le sentiment d’avoir tout donné à AJ depuis ma tendre jeunesse, d’avoir servi loyalement et efficacement mon pays quand j’ai eu à assurer les charges de directeur de Cabinet du ministre du Commerce.»
Aujourd’hui, la vie de Aj ne se conjugue plus au plus-que-parfait. Interpellé, Mamadou Diop «Decroix» préfère rester prudent sur ces dossiers dont les développements pourraient provoquer d’autres convulsions au sein du parti qui a perdu sa stabilité et sa notoriété après des querelles électoralistes internes. Il confirme en même temps ces informations qui troublent l’ordre de Aj. «Nous allons en parler lors de la prochaine conférence de presse parce que nous ne voulons pas évoquer les problèmes de Mouhamdou Daff et Babacar Fall comme ça (au téléphone), même s’ils restent encore des militants du parti. Nous avons aussi reçu la lettre de démission de Moussa Sow. On attend de voir parce que les choses sont très mouvantes dans ce pays. Nous ne pouvons rien dire, mais nous avons pris acte», précise l’ancien ministre du Commerce.
lequotidien.sn