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OUMAR SARR: «Nous allons contraindre Macky à arrêter sa machine haineuse»

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Les poursuites dont font l’objet les responsables du Parti démocratique sénégalais (Pds) ne sont dictées que par une volonté clairement affirmée, selon l’ancien ministre Oumar Sall, coordonnateur de cette formation : casser le Pds pour s’assurer la victoire aux prochaines élections.

On note que depuis votre perte du pouvoir vous êtes immédiatement entrés dans une opposition systématique. Pourquoi cette posture ?
Nous ne sommes pas en réalité dans une opposition systématique. C’est le régime de Macky Sall qui, en se fixant pour objectif principal de détruire le Pds (Parti démocratique sénégalais, opposition, ndlr), a fait de nous une opposition que vous qualifiez de systématique. Parce que quand même il y a la question de la survie du Pds. Et, comme vous le savez, nous sommes le premier parti au Sénégal du point de vue des suffrages puisque nous avons eu un pourcentage important aux élections législatives. Benno Bokk Yaakaar, une coalition de partis, a eu à peu près 55 % des sièges, là où nous avons 15 %. Donc, vous voyez que quand même par le pourcentage, par la présence dans le pays, nous sommes de très loin le premier parti du Sénégal. Qu’on puisse gagner contre nous par une coalition ou par divers procédés relève du possible. Mais en termes de présence, de militants, d’organisation, nous sommes non seulement le premier parti de l’opposition, mais aussi le premier parti du Sénégal. Ce qui fait que bien sûr celui qui veut s’attaquer à l’opposition s’attaque d’abord à nous ; celui qui veut s’attaquer aux libertés s’attaque d’abord à nous. C’est pourquoi nous sommes aujourd’hui mobilisés pour faire face. C’est ce que vous appelez l’opposition systématique mais nous sommes mobilisés pour faire face parce que de l’autre côté nous sommes systématiquement agressés. Toutes les convocations liées à l’enrichissement illicite, liées aux audits, toutes les tracasseries liées à la gestion du pouvoir… tout cela est la preuve que nous devons nous mobiliser pour survivre. Au fond, Macky est dans une logique des élections futures.

Vous pensez que Macky Sall veut casser le Pds parce qu’il prépare les élections prochaines ?

Macky a deux problèmes : il a les élections locales et il a les élections présidentielles à venir dans quatre ans pratiquement. Tout le monde sait pourquoi il a finalement annulé les élections sénatoriales. Ce n’est pas des questions de politique politicienne ; C’est parce que s’il s’était engagé avec nous au niveau des élections sénatoriales, on allait le battre. Tout le monde le savait, nous avons fait tous les calculs, toutes les simulations et on allait le battre. Donc il a reculé sur les élections sénatoriales ; mais en même temps il s’est dit que s’il ne faisait pas attention avec ce Pds là, il aurait des problèmes dans la gestion du pays ; donc il faudrait affaiblir le parti, ternir l’image de ses dirigeants… C’est ce qu’il a commencé à faire avec son Procureur spécial. Ils ont réactivé la loi non pas pour poursuivre les uns et les autres, mais pour poursuivre les dirigeants du Pds. Et vous voyez : toutes les personnes qui quittent le Pds ou se rapprochent du régime de Macky Sall sont tout de suite effacées de la liste. Vous-mêmes, journalistes, avez noté cela.

Le 6 décembre, jour où Karim Wade doit encore se rendre à la gendarmerie, vous allez occuper la place de l’Obélisque. Que cherchez-vous réellement ?

Il s’agit simplement pour nous de faire en sorte que Macky Sall, en tant que chef de l’Etat, arrête sa machine haineuse. Nous avons, et nous aurons de plus en plus le peuple avec nous. Avant de rencontrer la fédération de Dakar, j’ai rencontré des militants engagés de l’Apr (Alliance pour le République, au pouvoir, ndlr), qui disent qu’ils ne sont pas d’accord avec la direction prise par Macky Sall. Il y a des gens de la société civile, il y a des syndicats, il y a d’autres partis. Il y a quand même le début d’une mobilisation générale contre le régime, mais cela est dû, disons le vraiment, à l’attaque systématique du régime de Macky contre le Pds. Et après cela contre tous les autres partis.

Vous êtes en contact permanent avec le président Abdoulaye Wade, quel est son niveau d’implication dans votre combat ?

Le président Abdoulaye Wade est le Secrétaire général de notre parti. Donc, il est bien sûr informé de toutes les activités de notre parti. Il n’est pas à l’Exécutif, puisque c’est moi, en tant que coordonnateur, qui convoque les différentes réunions, qui anime en relation avec les différents responsables le parti. Il est informé, il suit ce qui se passe, et à un moment donné il a même failli venir lui-même pour s’engager et diriger la lutte contre le régime de Macky. Ce retour a été retardé suite à des interventions extérieures. Cela étant dit, nous au niveau interne, au niveau du pays, la mobilisation reste intacte. Nous allons mobiliser, à Dakar et mobiliser dans toutes les régions. Le président Wade suit de près la situation ; je suis tenu de l’informer parce que c’est lui le Secrétaire général national.

Quels genres de conseils ou quelles directives vous donne-t-il ?

En général, il nous laisse faire. Il nous conseille parce qu’il a une expérience que même nous n’avons pas. Il a fait vingt-six ans d’opposition, et douze ans de pouvoir ; il a un certain âge qui lui permet de comprendre certaines situations donc ses conseils sont très utiles pour nous tous.

Quels conseils ?

Je ne peux pas le dire ici

Il sera là le 6 décembre ?

Il ne sera pas là pour le 6 décembre, mais il sera là à un autre moment. Le 6 décembre nous serons là, nous allons organiser comme s’il était là. Donc c’est clair qu’il y aura une forte mobilisation dans la région de Dakar ; nous allons également mobiliser dans l’ensemble des régions du pays pour faire face.

Et si Macky ne recule pas malgré votre mobilisation ?

Nous attendons bien sûr la réaction du régime de Macky. S’il doit persister, nous allons analyser la nouvelle situation et prendre les mesures idoines. De toutes façons nous ne nous laisserons pas faire, parce qu’il y va de la survie de notre parti, et, au-delà, de la démocratie dans ce pays-là.

Vous indexez le président Macky Sall alors que les audits sont, dit-il, une exigence du peuple…

Macky me fait rire quand il dit cela ; parce qu’en réalité, même s’il a fait sa déclaration de patrimoine, il aurait dû expliquer sa richesse estimée à huit milliards. Il y a la situation de ses différents comptes bancaires qui étaient quand même assez importants ; il y a son patrimoine personnel. Il devait expliquer au moins l’origine licite de ses biens. Et s’il l’avait fait, tout le monde aurait applaudi. Dire que c’est le peuple qui réclame les audits, c’est se moquer du monde. C’est vraiment lui Macky Sall qui, pour ses propres intérêts, a décidé de poursuivre et d’essayer d’en finir avec le Pds.

Pourquoi ne l’aviez-vous pas «cassé» quand il a quitté le Pds et qu’il était en pleine ascension ? Vous en aviez quand même l’occasion…

Nous, nous sommes pour la démocratie. Nous aurions pu réactiver cette loi, nous aurions pu le poursuivre, mais cette loi sur l’enrichissement illicite est anticonstitutionnelle. On ne peut pas, comme ça poursuivre les gens et leur demander de prouver qu’ils ne sont pas des criminels. Quand on dit que quelqu’un est un criminel, on doit avoir des éléments précis pour pouvoir le poursuivre. Donc nous allons lutter. Le président Macky Sall pense que cette loi-là peut l’aider à attaquer le Pds ; nous allons poursuivre la bataille judiciaire.

A votre arrivée au pouvoir en 2000, vous aviez convoqué certains dignitaires du Parti socialiste qui ont déféré sans tambour ni trompette…

Quand Abdou Diouf est parti nous n’avons pas réactivé la loi sur l’enrichissement illicite. Il y a eu des audits précis, les personnes ont répondu par rapport aux audits. Il y a peut-être un dossier un peu spécial, c’est le dossier sur la pêche avec des détournements importants. Mais cela étant dit, le président Abdoulaye Wade avait dit qu’il n’allait pas poursuivre Abdou Diouf et sa famille. Et comme vous le savez, Tanor a immédiatement dit que tout ce qu’il a fait c’était sur instruction d’Abdou Diouf ; et c’est comme ça que les procédures ont été arrêtées. Donc il n’y a pas eu de poursuites de dirigeants, sauf des audits. D’ailleurs, concernant ces audits-là, c’est Moustapha Niasse, alors Premier ministre, qui insistait souvent par rapport à ses anciens camarades socialistes. Mais le régime de Wade n’a pas poursuivi grand monde. Si on avait poursuivi ces responsables-là, le Sénégal serait différent.

Pape Diop, ancien président du Sénat, vient de créer son parti. Quelles réflexions cela vous inspire?

Je n’ai pas de réflexions particulières. Il a bien sûr quitté notre parti, le Pds, dans des conditions que tout le monde connait aujourd’hui ; il est allé aux élections législatives en dirigeant une liste avec certains responsables du parti. Mais aujourd’hui tous ces responsables du parti ont décidé de ne pas le suivre. Dans son parti vous n’avez ni Mamadou Seck, ni Ousmane Masseck, ni d’autres responsables, ni Abdoulaye Baldé qui a créé son parti. Donc c’est Pape Diop le principal responsable, avec peut-être Thierno Lô qui est resté dans ce parti. C’est son choix. Nous pensons qu’après les élections, on aurait pu travailler ensemble, mais depuis qu’il s’est lié avec Macky Sall pour voter la loi portant suppression du Sénat et du Conseil économique et social, il est passé de l’autre côté de la barrière. C’est objectivement qu’il est allé créer son parti de contribution comme il le dit, sans doute pour échapper aux poursuites sur l’enrichissement illicite, contrairement à Abdoulaye Baldé qui est dans l’opposition et qui est poursuivi comme nous. Cela dit, sur le plan personnel, Pape Diop est un grand-frère. On a toujours eu des relations très amicales, très fraternelles, mais sur le plan politique il est passé de l’autre côté de la barrière. Nous ne sommes pas du même bord. Source : La Tribune

4 Commentaires

  1. Un Etat bien organisé ne doit pas avoir de grandes difficultés à retrouver des milliards qui auraient quitté le pays, par quelque moyen que ce soit, pour attérir dans des compte à l’étranger! Si, au bout de deux mois encore, rien de concret n’est constaté dans l’identification d’éventuels prévaricateurs, le peuple va entamer une révolte pour ficher dehors ceux qui nous ont tenus en haleine pendant tous ces mois ! Le Sénégal est presque endormi et en même temps agité sur quelques aspects économico-Sociaux, et il nous faudra au moins douze mois encore pour tout resctifuer et c’est déplorable ! Le Président doit inciter ces « gendarmes » à aller plus vite afin qu’on en finisse ! Si ceux qui sont indexés le sont à tort, qu’on leur fiche la paix, si au contraire ils nous auraient volé, qu’on les mettent au gniouf, c’est aussi simple que cela !

  2. Vraiment Oumar Sarr nous fait rigoler! Demandez aux gens de Dagana qui est ce Monsieur? Quelqu’en soit le coût vous rendrez une partie bonne partie des sous. vous nous parler de la volonté de casser le PDS puis de haine. Ce n’est pas cohérent. Vous n’avez rien fait soyez zen; mais vous ne pouvez l’être car l’argent que vous distribuez vient-il d’un arbre planté à la maison du PDS? Vous (les activistes du PDS) frisez le ridicule en pensant que le peuple vous suit alors que ce même peuple s’est inquiété de votre richesse subite et votre arrogance.

  3. Macky SALL va continuer son travail en toute sérénité.

    Ce sont les 65% de Sénégalais qui ont voté pour lui que vous allez trouver sur votre chemin.
    Vos dégats sont tellement monstrueux qui nous fermerons toutes les portes de sortie pour que vous payiez vos CRIMES ignobles contre ce peuple pacifique et calme sauf contre les arrogants. Au lieu de la fermer vous faites les grandes gueules.
    Vous ne perdez rien pour attendre.
    Nous vous attendons de pieds fermes
    Salut

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