Le 25 mars dernier, le peuple sénégalais, par une majorité écrasante, a porté Macky Sall à la magistrature suprême, avec 65% des suffrages.
Jamais dans l’histoire politique du Sénégal, un leader d’un parti en construction n’avait réussi une telle prouesse. Mais, il faut relever que c’est la fameuse loi «Sada Ndiaye», qui avait été assimilée à une «forfaiture» à l’époque par nombre de démocrates, qui a ouvert la voie royale à l’actuel président de la République du Sénégal. Le jeudi 9 octobre 2008, la loi «Sada Ndiaye» est votée en «urgence», pour débarquer Macky Sall de la tête de l’Assemblée nationale. Cette loi modifie l’article 62 de la Constitution et ramène de 5 ans à un an le mandat du président de l’Assemblée nationale. Le 21 octobre 2008, Me Wade signait le dernier acte de destitution de Macky Sall, en promulguant la fameuse loi. Il faut souligner que l’actuel locataire du Palais n’a pas attendu l’aboutissement de la procédure de destitution intentée contre lui par ses «frères» libéraux pour démissionner, après une farouche résistance (ndlr : il a plusieurs fois refusé de rendre le tablier sur demande de Me Wade). Dans la soirée même du 9 novembre 2008, entouré de ses amis et sympathisants, à son domicile, il se décharge de tous les postes qu’il occupait, au nom du Pds. Non sans lâcher : «Qu’il faille me renier pour survivre, je dis non». Le 1er décembre 2008, il crée l’Alliance pour la République (Apr).
Macky Sall, payait ainsi, au prix fort, le fait d’avoir commis, aux yeux de Me Wade et de ses thuriféraires, un crime de lèse-majesté, pour avoir convoqué Karim Wade à l’Assemblée nationale, pour une audition sur les travaux de l’Agence nationale de l’Organisation de la Conférence islamique (Anoci). Conscients que le leader de l’Apr pouvait être un adversaire politique de taille à la présidentielle de 2012, Me Wade et son régime l’accusent de blanchiment d’argent. Une montagne qui allait accoucher d’une souris. Aux élections locales de 2009, les Fatikois le portent à la mairie et sa Coalition «Dekkal ngor» obtient des conseillers dans plusieurs autres localités. Loin de s’arrêter en si bon chemin, Macky Sall a en ligne de mire la Présidentielle de 2012. Il multiplie les tournées à l’intérieur du pays. Le 25 mars 2012, il devient le premier président du Sénégal, né après les indépendances.
Moustapha BA
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