Le président de la République entend défendre crânement les intérêts du Sénégal. Telle est la raison qui sous-tend ses brouilles avec Bara Tall et Youssou Ndour.
Youssou Ndour et Bara Tall se sont invités à la traditionnelle remise de cahiers de doléances des travailleurs à l’occasion de la fête internationale du travail. En réponse aux interpellations des syndicalistes sur les deux cas précités, le chef de l’Etat a donné les raisons de la position du gouvernement. Ainsi, on en sait un peu plus sur les raisons qui ont poussé l’Etat à ester Bara Tall en justice pour le pousser à refaire le tronçon Fatick-Kaolack. Selon Me Abdoulaye Wade, c’est sur injonction de la Banque islamique de développement (Bid), bailleur dudit ouvrage, que le gouvernement du Sénégal a attrait l’entreprise Jean Lefebvre devant les tribunaux. Sinon, le chef de l’Etat dit n’avoir aucune raison d’en vouloir à un quelconque Sénégalais, de quelque bord qu’il soit. Avant de rappeler que le gouvernement du Sénégal avait porté plainte par le biais de l’Agence autonome des travaux routiers (Aatr) contre l’entreprise Jean Lefebvre, dirigée par Bara Tall, pour travaux mal exécutés. Des travaux de près de 10 milliards de francs Cfa, livrés en 2004, et qui avaient connu des dégradations avancées dès le premier hivernage.
Le jeudi 10 décembre 2009, la deuxième Chambre civile et commerciale de la Cour d’appel de Dakar avait condamné l’entreprise Jean Lefebvre à procéder à la réparation des malfaçons et dégradations du tronçon Dakar-Kaolack sous astreinte de 20 000 000 francs Cfa par jour de retard à compter de la date de signification de l’arrêt. L’arrêt de la Cour d’appel précisait que les sommes réclamées par l’entreprise Jean Lefebvre ne lui seront payées qu’après réparation et réhabilitation de la route. Après cette condamnation, l’Agence autonome des travaux routiers (Aatr) avait saisi le tribunal des référés pour qu’il l’autorise à faire réparer le tronçon Fatick-Kaolack aux dépens de l’entrepreneur.
Dans sa décision, le juge des référés permettait à l’Aatr de réaliser la réparation des dégradations et malfaçons dudit tronçon avec l’entreprise de son choix, sans préjudice de l’astreinte. C’est ainsi que l’Aatr a confisqué les cautions que Bara Tall avait déposées pour les différents travaux effectués au nom de l’Etat.
Pour le cas de Youssou Ndour, Me Abdoulaye Wade lie son veto à l’autorisation de la Télévision futurs média (Tfm) d’émettre à sa volonté d’échapper à tout conditionnement de sa politique par des étrangers.
Le chef de l’Etat ne veut pas que des étrangers conditionnent la politique du Sénégal. ‘Nous ne l’accepterons pas. Je n’ai aucune raison d’en vouloir à Youssou Ndour ou à un autre Sénégalais’, soutient-il. Et non sans rappeler que la règle au Sénégal est qu’un promoteur de télévision doit avoir les moyens et les prouver. A l’en croire toujours, jusqu’à présent, on ne l’a pas encore prouvé à l’Etat du Sénégal. ‘Nous savons qu’il y a une société qui a perdu des marchés et qui voudrait faire une autre politique et ça, nous ne l’accepterons pas’, s’emporte Me Wade qui fait ainsi allusion au Groupe français Bolloré qui a perdu le marché de la gestion du terminal à conteneurs du Port autonome de Dakar au profit du groupe émirati Dubaï port word (Dpw).
Ibrahima DIAW
walf.sn