Le président du Conseil national du patronat (CNP), Baïdy Agne, a invité mercredi à Dakar, l’Etat sénégalais à prendre en compte et à intégrer la préférence nationale dans le système de passation des marchés publics et dans les délégations de service public.
« Il faut le faire, car c’est précisément là que nous parlons d’instruments et de leviers aussi bien de compétitivité que de présence du secteur privé national sur le marché intérieur’’, a expliqué M. Agne à l’ouverture des Assises de l’entreprise organisées par le CNP.
Il a cependant précisé que ‘’le CNP dit que parler de patriotisme économique, ce n’est pas faire n’importe quoi, ni soutenir n’importe quoi…’’.
‘’Lorsqu’il faut préserver ses entreprises et ses emplois face à la mondialisation, lorsque l’on tient à sa souveraineté économique, la mise en place d’une stratégie de défense et de promotion +made in…+ est un minimum’’, selon Baïdy Agne.
Donnant en exemple le secteur des BTP, il a souligné que les entreprises sénégalaises font face à une concurrence selon lui déloyale de sociétés chinoises et de pays européens en crise (Portugal, Grèce, Espagne, Italie…) qui sont subventionnées et bénéficient de soutiens importants de leurs Etats respectifs.
Sur cette base, l’entreprise sénégalaise des BTP est favorable à ‘’une révision des critères d’éligibilité des appels d’offres, aussi bien sur les marchés financés par la Budget consolidé de l’Etat (BCI) qu’avec l’aide des partenaires au développement ».
« La coopération bilatérale et multilatérale que le CNP veut pour le Sénégal, c’est avant tout celle qui renforce notre capacité nationale d’offres de biens et services et non celle qui renforce notre dépendance vis-à-vis de l’extérieur », a soutenu Baïdy Agne.
Devant le Premier ministre sénégalais, Abdoul Mbaye, venu présider l’ouverture des Assises, le président du CNP a en outre soutenu que les grandes réformes engagées sur l’environnement des entreprises sont quasi-inachevées ou en cours d’élaboration. Le président du CNP a ainsi invité l’Etat à ‘’mieux sécuriser l’environnement juridique et judiciaire de nos entreprises ».
Les questions de la réciprocité des visas, décidée par l’Etat à partir de 2013, qui risque d’être négative pour le secteur du tourisme, la frontière terrestre sénégalo-malienne avec quotidiennement des conteneurs bloqués, ont été également été évoqués par Baïdy Agne.
« Notre région a besoin de stabilité politique et de paix sociale pour l’amélioration des conditions de vie de nos populations’’, a encore soutenu le président du CNP.
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