Le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Kane, a révélé vendredi à Dakar que l’Etat du Sénégal traîne une dette globale qui s’élève à 3.041 milliards de francs, soit une dette intérieure de 759 milliards et une dette extérieure de 2.282 milliards.
‘’A ce jour, cette dette de 3.041 milliards doit être comparée à ce qu’elle était en 2006, c’est-à-dire 1.200 milliards. Donc nous avons quasiment triplé cette dette entre 2006 et 2012’’, s’est désolé M. Kane, lors d’une intervention à la 11-ème session du Conseil présidentiel de l’investissement (CPI).
Selon lui, cette situation a mis l’Etat »en fragilité totale, parce que le Sénégal reste en dessous de 70% de son Produit intérieur brut (PIB) ».
Ce qui »a extrêmement préoccupé le président de la République, c’est la vitesse avec laquelle s’est constituée cette dette », a fait savoir Amadou Kane.
‘’Le Sénégal se retrouve aujourd’hui à un niveau d’avant l’annulation de cette dette dont il a bénéficié en 2006’’, a encore souligné le ministre de l’Economie et des Finances.
Il a déploré »la manière insupportable et la rapidité » avec laquelle la dette s’est reconstituée. Selon lui, c’est »en dehors des normes admises ».
Pour étayer ses propos, Amadou Kane a dit que que juste après l’annulation de la dette en 2006, le service de la dette était de l’ordre de 76 milliards. A ce jour, a-t-il relevé, ‘’nous en sommes à 603 milliards qui représentent plus de 40 % de nos recettes fiscales’’.
LTF/AD
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DECLARATION
NON A LA REPRESSION SELECTIVE. POUR DES AUDITS SOUS LE CONTROLE CITOYEN
Le magistère du président Wade est jalonné de scandales financiers. Les tenants du pouvoir se sont accusés les uns et les autres de distraction ou de détournements de deniers publics. En effet, à la suite du président, le premier ministre Macky SALL avait accusé son prédécesseur devant un parterre de diplomates .Celui- ci n’avait –il pas à son tour interpellé son successeur sur les origines, les manipulations et les utilisations de ce qu’on appelle communément les « fonds Taiwanais » ? Le président n’avait-il pas indexé publiquement ses adversaires de la présidentielle de 2007 comme des prédateurs de deniers publics ?
Les hommes politiques, qui nous dirigent, parlent-ils avec une légèreté outrancière ou y ‘a-t-il anguille sous roche ?
C’est pourquoi, consécutivement à l’élection présidentielle de 2007 et les déclarations publiques du président WADE, le CIMAC l’avait, dans une lettre en date du 14 /03/2007, interpellé dans ces termes :
« Monsieur le président, vos récentes déclarations sur l’existence de scandales financiers confortent le CIMAC dans sa requête pour l’audit de tous les scandales financiers et la soumission de tous ces audits au contrôle citoyen.
Si, au regard des lois et des règlements du Sénégal, l’existence de biens mal acquis est prouvée, les populations et les pouvoirs publics seraient en droit d’exiger leur restitutions ».
Par ailleurs, dans la lettre ouverte adressée aux candidats à l’élection présidentielle de 2007, le CIMAC proclamait :
« Les citoyens ont le droit de savoir et de réclamer qu’on leur rende compte .C’est pourquoi le CIMAC exige l’audit de la dette multilatérale ».
En vérité, la dette multilatérale de la plupart des pays africains a été amplifiée et aggravée par le prélèvement de prébendes par les gouvernants, les détournements de deniers publics et le placement de ces fonds dans les banques du nord et les paradis fiscaux. C’est ainsi que souvent les gouvernants et leurs complices se retrouvent avec des fortunes énormes et suspectes alors que les populations croupissent dans la misère et manquent de tout. Le Sénégal n’est pas une exception.
C’est pourquoi, le CIMAC estime que les ruptures nécessitent la reddition des comptes, de tous les comptes.
Ainsi le CIMAC récuse en l’occurrence l’orientation sélective, politicienne, revancharde des pouvoirs publics et se démarque du soutien sans réserve qui leur est accordé par le comité national de pilotage (C N P) des Assises nationales dans un communiqué du 08 décembre 2012.
Par contre, le CIMAC exige :
? La transmission à la justice de tous les dossiers d’audits effectués sous le régime de WADE.
? L’ouverture immédiate, sous le contrôle citoyen, de l’audit des politiques publiques, des services et agences de 2000 à 2012.
? L’engagement de l’audit de la dette multilatérale du Sénégal.
Le CIMAC réaffirme son adhésion à la charte de gouvernance démocratique des Assises.
Un autre Sénégal est possible
Le Bureau Exécutif
13/12/2012