Le président du Parti pour le Progrès et la Citoyenneté, Me Mbaye Jacques Diop, abhorre la transhumance. Avec le président Macky Sall qui «n’est pas bien encadré», il dit être dans une relation de «partenariat». Entretien.
Président, comment se porte le Ppc ?
Le Ppc se porte bien. Vous savez, le Ppc est né en mai 2000. On a donc douze ans d’existence, même s’il y a la parenthèse de la fusion entre le Ppc et la Pds. Le parti est donc né après l’alternance du 19 mars 2000. Il est né de la volonté d’hommes et de femmes qui m’ont accompagné lors de ma démission du Ps le 12 mars 2000. J’ai quitté le Ps où j’ai fais 46 ans et où j’ai eu des hauts et des bas, avec plus de hauts que de bas. C’est le parti où Senghor m’a entrainé. Senghor a été pour moi un père et un tuteur, et je me comporte encore comme un «Senghoriste». Pourquoi avoir quitté le Ps après 40 ans ? C’est trop long à expliquer ; retenez seulement que j’ai eu des déboires dans ce parti et que finalement c’était le ras-le-bol. On a quittés le Ps entre deux tours, non pas parce qu’on savait qu’Abdoulaye Wade allait gagner. Nous croyions même c’est Diouf (Abdou Diouf, ancien chef de l’Etat, Ndlr) qui allait gagner. Parce qu’il avait 42% des suffrages contre 25% pour Abdoulaye Wade Il a fallu l’apport de Moustapha Niasse et de moi-même pour qu’Abdoulaye Wade gagne. Lors de cette campagne, le premier meeting du deuxième tour s’est tenu devant chez moi. C’était un grand événement.
Vous aviez sauté du navire parce que la défaite de Diouf était inévitable…
Comme Moustapha Niasse, et Djibo Kâ, nous avions démissionné quelques mois avant la chute du président Diouf. Je vous assure qu’en démissionnant du Ps, nous nous sommes dit que c’était «sans gagnant, sans perte». Voilà l’expression que nous avions employée.
En fait, vous aviez transhumé par anticipation sur…
(Il coupe net). Non, au contraire : on se disait qu’on allait sûrement perdre parce qu’Abdou Diouf allait gagner. Vous me faites une mauvaise querelle et une mauvaise réputation. Je vous assure que je suis un homme d’honneur. Je n’ai jamais retourné ma veste. Quand on fait 46 ans dans un parti, c’est parce qu’on est endurant.
En 1958, vous étiez porteur de pancarte. Aujourd’hui, en 2012, vous êtes toujours là, en tant que chef de parti. N’est-il pas temps de vous retirer ?
Pourquoi ? (il se répété). Tant que Dieu me donne vigueur et bonne santé dans ma tête et dans mon corps, je continuerai à faire de la politique. Parce que je veux servir mon pays et ma ville. Moi je n’ai pas d’âge, comme disent les chinois.
C’est pourquoi vous vous teignez les cheveux ?
Le Président Alassane Ouattara a les cheveux noirs ; le Président Sassou Nguessou également, de même que le Président Idriss Déby. Cela participe de l’esthétique. Il s’agit de vouloir s’occuper de son corps. Un homme comme une femme, doit accorder beaucoup de soin à son corps. Moi je me lave deux fois par jour : le matin et le soir avant de me coucher ; je fais du sport. Je fais beaucoup de natation. Je marche, je fais de la gymnastique. Et c’est parce que Dieu même nous a demandés de nous occuper de notre corps. Par conséquent, qu’on ne m’en veuille pas de m’occuper de mon corps, d’en prendre soin et de l’aimer.
Vous n’êtes pas dans la logique de rejoindre un autre parti, mais que pensez-vous de ceux qu’on nomme les transhumants ?
Je condamne la transhumance. J’ai dit et répété que transhumer veut dire, attendre que le camp de X gagne, pour aller le rejoindre. C’est cela transhumer. Et ça, je ne l’ai jamais fais et je ne le ferai jamais. Si en 2000, quand je démissionnais, le Parti socialiste avait gagné, j’aurais subi la galère. Ousmane Tanor Dieng avait dit : «on répondra à Mbaye Jacques Diop après l’élection» parce que j’avais écrit à Abdou Diou pour lui dire qu’on devait changer l’orientation du Directoire et je lui avais expliqué comment je voyais les choses. Le journal Sud Quotidien avait, à l’époque, publié l’intégralité de la lettre. Mais je n’ai pas été entendu ni écouté. Je sais qu’il (Ousmane Tanor Dieng, Ndlr) m’a fait partir. J’étais dans le Directoire et je voyais comment les choses se passaient. On m’a snobé. C’est ce qui m’a fait partir du Ps. Donc moi je condamne la transhumance. Parce que c’est attendre que quelqu’un finit de préparer son repas, avec toutes les peines qu’il a eues, pour venir s’assoir à sa table. Ce n’est pas digne et ce n’est pas normal. C’est pour cela que j’ai écarté la transhumance dans mon cheminement politique.
Que répondriez-vous au Président Macky Sall s’il vous demandait d’intégrer son Gouvernement ?
J’ai dépassé l’âge d’entrer dans un Gouvernement. Cela est exclu. Même dans le Ps, je n’ai jamais demandé à entrer dans un gouvernement. J’ai toujours eu le sacerdoce d’être un homme politique…
A quel niveau pensez-vous pouvoir apporter quelque chose à Macky ?
J’ai une équipe de jeunes avec moi. Ils sont à Foudiougne, Sokone, Kaolack, Kolda, Rufisque… Ils sont un peu partout. Ce sont des jeunes que j’encadre et que j’aide à aller de l’avant pour l’émergence du Sénégal. Je suis prêt à partager mon expérience d’encadreur, mais je ne suis plus candidat à un poste quelconque. J’ai dépassé l’âge de quémander un poste.
Vous affirmez être plutôt dans une relation de «partenariat» avec l’Alliance pour la République du chef de l’Etat. Quels sont termes de ce «partenariat» ?
C’est pour les élections à venir, j’en ai parlé avec le Président Macky Sall pour les locales d’abord, ici à Dakar. J’ai des amis, des jeunes, des sections du Ppc. Aux locales, on verra bien quels seront ceux que le Ppc va nous allons investir, et quels seront ceux que l’Apr va investir dans le cadre d’une liste commune. En ce qui nous concerne, nous sommes très puissants à Rufisque.
Qui a démarché qui pour le «partenariat» ?
Il n’y a pas eu de démarchage. C’est quand le Président Macky Sall m’a reçu et qu’on a parlé de la vie politique nationale, qu’on a eu à envisager les élections locales à venir. Il m’a dit lui-même que quand nous arriverons à cette étape-là, on pourra bien avoir un partenariat. C’est de là qu’est sorti le mot partenariat. Mais entendons-nous bien : Mbaye Jacques Diop n’a jamais été un transhumant et il ne le sera jamais. Une anecdote. En 2000, quand le journaliste, Yoro Dia, a annoncé sur les ondes d’une radio de la place, la démission du Ps de Mbaye Jacques Diop, Pape Diop, l’ancien Président du Sénat, a dit qu’il était dans sa voiture avec Pape Samba Mboup, sur la route de Mbour. Quand le journaliste a annoncé la nouvelle, dit-il, il a freiné et a dit : «ça y est, nous allons gagner». C’est pour vous dire l’apport inestimable que j’ai donné à la victoire du Fal (Front pour l’alternance), en 2000. J’ai signé un chèque de deux millions 800 mille Franc Cfa pour assurer les besoins de cette campagne à Rufisque. Quand Farba Senghor a apporté la contribution de son parti (le Pds, Ndlr), 75 millions, on lui a dit que Mbaye Jacques Diop a déjà tout réglé. Je ne suis donc pas un transhumant.
Avez-vous foi au Président Macky Sall ?
Je n’ai foi en personne. Je lui souhaite du succès, car son succès sera celui du Sénégal. Mais il n’a pas encore l’équipe et l’encadrement qu’il lui faut. Sa coalition est hétérogène, hétéroclite. Elle peut se fissurer à tout moment. J’aurais souhaité que Macky ait un autre point d’appui.
Que pensez-vous des audits en cours ? Le président Macky Sall dit que c’est une exigence du peuple, le Pds dit que cela relève d’une stratégie de liquidation politique…
Je souhaite vivement que l’argent détourné et qui, dit-on, se trouve en France, soit rapatrié. Mais je ne crois pas aux montants avancés par-ci, par-là, par exemple deux mille milliards de francs Cfa. Cela me parait exagéré, voire utopique. Du reste, la bonne gouvernance ce n’est pas seulement traquer des délinquants ; c’est aussi pour le Gouvernement d’assurer une justice équitable et le bien-être des populations. Il faut donc savoir raison garder ; il ne faut pas faire rêver les Sénégalais, il faut les faire travailler. Il faut, par ailleurs, éviter que par des procédures punitives, on incrimine des innocents désarmés face à la complexité du système mis en place.
Président, il y a une chose que vous n’avez pas faite en tant qu’ancien Maire de Rufisque : débarrasser votre commune de la saleté.
Chacun fait ce qu’il a à faire et à chacun sa part. J’ai été maire pendant 17 ans. J’ai fais ce qu’aucun maire n’a fait au Sénégal : j’ai fait neuf mille parcelles de lotissement que j’ai donné à 50 mille Francs. Aujourd’hui, la parcelle vaut entre six à dix millions. J’ai construit l’hôpital Youssou Mbargane Diop de Rufisque. J’ai fais la voierie, l’éclairage publique, une digue de protection contre l’avancée de la mer, j’ai refait le stade Galandou Diouf, j’ai fais la caserne de Sapeur pompier, le quai de pêche, la gare routière Alioune Badara Mbengue, j’ai donné des bourses à des centaines de jeunes sénégalais, j’ai offert des emplois, j’ai accompagné la jeunesse, le sport…
La salubrité de la ville de Rufisque avec ses canaux à ciel ouvert n’était donc pas une priorité pour vous ?
Etant député, j’ai refusé de voter le budget de Mamadou Faye, alors ministre de l’Hydraulique, parce qu’il n’a pas pris en compte la préoccupation des rufisquois, c’est-à-dire le règlement des canaux à ciel ouvert. En 2002, quand je partais de la Mairie, on avait un projet déjà ficelé avec la ville de Nantes. Le financement aurait sûrement été acquis avec l’Union Européenne. Mais j’ai quitté la Mairie suite au fameux amendement Moussa Sy. Mais je suis conscient, comme tout bon rufisquois, qu’il y a un problème de salubrité à Rufisque. Source : La Tribune
WADE ETAIT BIEN ENCADRé LUI!!!!!
QUEL CON CE MONSIEUR
Mbaye Jacques Diop dêl russ! luko fi jarr? Tu veux que Macky Sall chasse ses alliés avec qui il a gagné pour faire un partenariat avec ton parti. Il faut arrêter! Dieu n’aime pas les menteurs, car le fait de dire « Comme Moustapha Niasse, et Djibo Kâ, nous avions démissionné quelques mois avant la chute du président Diouf » est un mensonge. Avec ton âge, tu devais penser à autre chose au lieu d’être là à dénigrer vos vainqueurs pour revenir aux affaires. Le PPC est un parti rufisquois, en dehors de cette ville, qui connait ce parti? Démal sawi té tëddi!
Au moins ACD vous avez relevé des incohérences et en voici encore: »Nous croyions même c’est Diouf (Abdou Diouf, ancien chef de l’Etat, Ndlr) qui allait gagner. Parce qu’il avait 42% des suffrages contre 25% pour Abdoulaye Wade Il a fallu l’apport de Moustapha Niasse et de moi-même pour qu’Abdoulaye Wade gagne », « J’ai dit et répété que transhumer veut dire, attendre que le camp de X gagne, pour aller le rejoindre. C’est cela transhumer. Et ça, je ne l’ai jamais fais et je ne le ferai jamais ».etc.
Allez comprendre!
Je dirai comme notre cher vieux Madia (paix à son âme) Mon woué!
Macky attention au weur ndom (encerclement en ouoloff) des socialistes.
Dans tous les cas le peuple veille au grain. Plus de PDS ni de PS. Wa salam.
Qu’il se taise. Les sénégalais ne sont pas amnésiques.
Attention président, ce vieux 80 ans aux cheveux noirs est dangereux.
Mon oncle M’baye Jacques Diop, compagnons de lutte de ma défunte mère depuis bientôt cinquante ans, ignore que les cimetières du monde entier sont remplis de gens qui se croyaient indispensables dans le fonctionnement de leurs pays ! Même Dieu n’a pas passé son temps à travailler, il se repose en ce moment jusqu’au jugement dernier, après nous avoir dotés d’une intelligence hors normes !
Coquille : Compagnon de lutte § AVANT QUE LES PURISTES NE ME TAPENT SUR LES DOIGTS, eux qui ne comprennent pas les fautes de frappe !