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Mali: nouveaux combats dans le Nord, les drones « Predators » entrent en action

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De nouveaux combats ont opposé samedi des rebelles touareg alliés aux forces françaises et un groupe armé dans le nord du Mali, où la traque des jihadistes se poursuit dans le massif des Ifoghas, avec l’appui désormais des redoutables drones américains « Predators ».

Des combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) ont affronté samedi matin les hommes d’un groupe armé à In-Khalil, localité proche de Tessalit et de la frontière avec l’Algérie, selon des sources sécuritaires régionale et malienne.

La source sécuritaire malienne a évoqué « des combattants arabes » affrontant le MNLA, sans plus de détails.

Le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA, autonomiste, créé en mars 2012), a affirmé à l’AFP avoir attaqué samedi vers 04H00 (locales et GMT) le MNLA en représailles à des violences contre des Arabes dans la zone.

Les affrontements se poursuivaient samedi après-midi mais avaient « baissé d’intensité », selon un responsable du MAA, Boubacar Taleb, qui n’a pas fourni de bilan.

Mohamed Ibrahim Ag Assaleh, responsable du MNLA basé à Ouagadougou, a assuré que les assaillants sont des « terroristes » menés par Omar Ould Hamaha, du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des groupes islamistes ayant occupé le nord du Mali en 2012 et qui a revendiqué un attentat-suicide commis vendredi à In-Khalil contre le MNLA.

Selon M. Ag Assaleh, le MNLA a repoussé « les jihadistes à 10 km plus loin au nord-ouest d’In-Khalil », sans enregistrer de victimes dans ses rangs. « Nos forces ont trouvé trois corps de jihadistes et un véhicule incendié », a-t-il affirmé.

In-Khalil est à plus de 175 km au nord de Kidal. Les forces françaises ont repris fin janvier le contrôle de l’aéroport de Kidal avec quelque 1.800 soldats, qui sécurisent la ville, contrôlée depuis peu par des islamistes se disant « modérés » et le MNLA qui y refuse la présence de soldats maliens mais assure collaborer avec la France.

La région de Kidal abrite aussi l’Adrar des Ifoghas, zone montagneuse entre Tessalit et Kidal-ville (1.500 km de Bamako) considérée par certains Touareg comme leur berceau et où se sont réfugiés de nombreux islamistes armés liés à Al-Qaïda traqués par l’armée française.

Le Tchad a annoncé vendredi soir y avoir tué 65 jihadistes, mais avoir
aussi enregistré 13 morts dans ses rangs. Il s’agit des pertes connus les plus
lourdes subies par les forces soutenant le Mali.

Le président français François Hollande a salué samedi l’action de l’armée
tchadienne, qui « témoigne de la solidarité africaine à l’égard du Mali ».

« Ces combats vont se poursuivre », a estimé M. Hollande. « C’est vraiment,
là, la dernière phase du processus puisque que c’est dans ce massif-là que
sont sans doute regroupées les forces d’Aqmi » (Al-Qaïda au Maghreb islamique).

Un légionnaire français avait été tué cette semaine lors d’une opération
dans cette région montagneuse des Ifoghas, à une cinquantaine de kilomètres au
sud de Tessalit.

Predators US sur le champ de bataille

Les troupes françaises, maliennes et africaines bénéficient désormais sur
le champ de bataille du soutien de drones américains Predators.

Les Etats-Unis ont déployé plusieurs de ces redoutables engins au Niger
voisin, sur une base de Niamey, d’où ils décolleront pour effectuer des vols
de reconnaissance sur le Nord malien, a annoncé vendredi un responsable
américain.

Ces drones ne ne feront pas usage des missiles dont ils sont équipés, mais
seront seulement utilisés pour espionner les combattants islamistes au Mali,
selon Washington.

Au total, une centaine de personnels militaires américains seront déployés
au Niger pour l’intervention de ces drones.

A 350 km au sud-ouest de Kidal, Gao, la plus grande ville du nord du Mali,
l’armée malienne poursuivait des opérations de « ratissage » samedi, au
lendemain de combats avec des islamistes infiltrés.

Vendredi, des soldats maliens avaient combattu les jihadistes à l’arme
lourde – notamment contre la mairie de Gao, où s’étaient retranchés certains
d’entre eux portant des ceintures explosives – avec l’appui de l’armée
française.

A la mairie, les islamistes ont été « neutralisés » par les forces maliennes,
« un élément du génie français est intervenu afin de désamorcer les charges
explosives. Au cours de cette action, deux soldats français ont été très
légèrement blessés », a indiqué l’état-major de l’armée française dans un
communiqué.

De même source, une dizaine de jihadistes ayant tenté de fuir par le fleuve
Niger ont aussi été « neutralisés ».

Le Mujao, qui a annoncé récemment avoir envoyé des combattants à Gao, a
réitéré samedi ses menaces d’attaques dans le Nord malien et évoqué des
attentats programmés par les jihadistes à Bamako, mais aussi Ouagadougou et
Niamey, capitales du Burkina Faso et du Niger voisins dont des troupes
participent à la force africaine déployée au Mali.

Après l’enlèvement mardi dans l’extrême-nord du Cameroun d’une famille de
sept français, dont quatre enfants, la France a mis en garde contre des
risques d’attentat ou d’enlèvement au Bénin, où l’engagement français au Mali
est « susceptible d’avoir des répercussions » sur la sécurité des ressortissants
français.

Samedi, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a estimé que la
situation au Mali mettait en danger la sécurité de son pays.

bur-cs/hba/sba

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