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Filigrane. Quand des journalistes s’autocensurent !

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Mais bon sang, qu’est-ce qui arrive à la presse qui censure une information avant de s’autocensurer ? Un double pêché commis sous l’autel de prétendues pressions venues de Touba. Lesquelles pressions ont malheureusement payé, puisque certains de nos confrères ont choisi de priver leurs auditeurs et téléspectateurs d’une information, pourtant sue dans la ville sainte et que Le Quotidien a naturellement publiée dans sa livraison du weekend.
A la lecture de l’attitude d’une partie de nos confrères, ce samedi, à propos de l’évacuation sanitaire du Khalife général des mourides à Dakar, il y a de quoi se poser des questions sur la pratique du journalisme au Sénégal. Les confrères de certaines radios et télévisions de la place doivent demander pardon au public car, ce public a droit à un minimum d’égard, quelles que soient les circonstances, pour la confiance qu’il manifeste à notre égard. Cette information du public est sacrée. Elle doit se faire dans les règles de l’art, c’est-à-dire en respectant les règles d’éthique et de déontologie de la profession. Et, c’est ce que doit comprendre Serigne Bassirou Mbacké Abdoul Khadre, porte-parole du Khalife général des Mourides, qui a fait hier une sortie «pour remercier les journalistes qui ont tu cette information». Le Quotidien a mesuré l’importance de cette information et a tu volontairement le nom de l’épouse du khalife, incriminée par des talibés fanatiques, et celui de la clinique où le marabout était en observation. Ces deux éléments d’information étant sensibles, car pouvant susciter une ruée de talibés soit vers la structure sanitaire ou vers des proches de la dame.
Serigne Bara Mbacké étant une personnalité religieuse très respectée dans ce pays et au-delà des frontières sénégalaises, par conséquent tout ce qui le concerne de près ou de loin intéresse le public.
Quant à l’histoire d’empoisonnement, elle émane de Touba, de la part de talibés qui ont tiré des conclusions hâtives sans avoir les outils nécessaires. Fort heureusement, le procureur près le tribunal régional de Diourbel avec l’appui de certains fils du marabout, a pu gérer sereinement la situation. Ce que le département de la Justice n’a pas infirmé.
Disons-le, hic et nunc, il n’est pas question de jeter l’anathème sur nos confrères, encore moins de qualifier leur attitude ! On peut néanmoins, légitimement, avoir un regard critique sur le mutisme des uns et des autres à propos de cette affaire. Personne ne peut réinventer le journalisme ! Soit on l’exerce de façon pleine et entière, soit on s’oriente ailleurs.
Ce qui fait le plus mal dans cette affaire, c’est la malhonnêteté manifeste dont certains confrères ont fait montre, durant leur «revue de presse». Sans gêne. A part les radios Sud Fm et Océan Fm à qui, au passage, on tire le chapeau, aucune autre radio ou télévision n’a osé dire que Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké (à qui nous souhaitons sincèrement un prompt rétablissement et une excellente santé) a été hospitalisé ! Simplement. Ils l’avaient pourtant entre leurs mains, nos confrères spécialisés en revue de presse !
Est-on encore dans le professionnalisme du métier de journaliste, lorsque l’on choisit délibérément de ne pas informer son public en toute vérité ?
Pourtant, c’est dans cette même presse que les Sénégalais ont appris, il y a quelques mois, l’hospitalisation au Maroc du Khalife général des tidjanes. Qu’est-ce qui s’en est suivi ? Absolument rien ! Il ne s’agit pas de faire des comparaisons autour de questions qui touchent des confréries, il s’agit juste de rappeler que lorsqu’on prend le pari d’informer, il devient difficile de sélectionner ses sujets d’information en vertu de la tête du client. Au risque de tomber dans le ridicule !
Une chose est certaine, si ces confrères boycotteurs d’informations avaient eu vent d’un malaise du chef de l’Etat au Palais ou dans un autre pays, ils ne se feraient pas prier pour livrer l’information, l’agrémentant de commentaires et d’analyses osés. Aux animateurs d’émissions destinées à la critique des médias, vous avez de la matière. A vos critiques…

Aly FALL –

lequotidien.sn

1 COMMENTAIRE

  1. Le journalisme n’obéit pas à des règles universelles. Dans chaque pays il existe des sujets que les journalistes censurent volontairement. Au Sénégal, le khalif général des mourides n’a pas une charge administrative ou officielle. Et puisque sa confrérie a fait de la discrétion (sur les maladies et les décès) une tradition de par son caractère sensible, il fallait respecter cette règle. Les risques étaient gros, connaissant surtout cette communauté.

    Vous avez tort LEQUOTIDIEN!

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