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Façon taxi jaune-noir

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C’est le marronnier de la presse. En langage journalistique, un marronnier est un sujet récurrent comme faire le marché aux premiers jours du ramadan, le ngalax le vendredi saint, ou la gare routière un jour de Magal ou de Gamou.

Le Xessal (ou plus exactement la dépigmentation) est depuis des décennies le marronnier par excellence de notre presse. Pas un mois sans que des quotidiens, des hebdos, des mensuels et des émissions de télé ne se saisissent de ce glissant problème, qui chaque fois qu’on a pensé en avoir fait le tour, resurgit de plus belle, ou de plus moche d’ailleurs.

De quoi s’agit-il encore ? Il y eut de cela quelques mois une campagne publicitaire vantant un produit éclaircissant, « Khess Petch » (complètement clair) pour ne pas lui faire de pub, vu qu’on va dans cette chronique le descendre en …femmes. Ce produit était incarné par une jolie jeune fille d’un teint de pêche, qui en fait n’était juste que capverdienne, ceci expliquant cela. Il faut reconnaître au marketing de ce produit nocif, un certain impact du fait de la simplicité de son message. « Khess Petch !!! ».

Là-dessus, une femme, médecin et dermatologue de son état, s’est émue et a tiré la sonnette d’alarme sur la dangerosité de ce produit dont elle voyait dans le secret de son cabinet, les indescriptibles méfaits aux conséquences parfois dramatiques. Ces conséquences dangereuses du Xessal, il y a des décennies qu’on les a rabâchées sur tous les tons, sous toutes les formes, et rien n’y a fait. Les sénégalais se sont émus, il y a de cela une quinzaine d’années, d’un reportage de France 2, dans un fameux « Envoyé Spécial » qui avait fait scandale sur la dépigmentation au Sénégal. Ils avaient parlé de racisme de la chaîne, trahis par l’œil étranger sur leurs mœurs en déliquescence, alors que cela aurait dû être le fait d’une chaîne de télé sénégalaise de produire un tel reportage.

Il est choquant que sous la férule de Madame Ly, cette dermatologue scandalisée par ce phénomène, la réaction soit venue de l’association de personnages de la communication qui ont en leur sein des personnes de race blanche et qui ont créé la riposte en inventant le mot « Nuul Kuukk » (noir débène) et précisant « fière de l’être !!! Même si on n’a pas à être fier d’être noir ou blanc puisqu’on est ce qu’on est dans le fond. Passons. Un site web fut dédié à cette initiative qui eut un franc succès, mais pas assez fort pour emporter les pratiques nocives liées à la dépigmentation.

Celles-ci sont bien installées. D’abord dans notre espace médiatique où toutes les femmes présentatrices à l’exception de quelques unes sont transparentes à force de s’être dépigmentées. La vulgarité leur tient lieu de popularité et leur mise est au diapason, devant s’habiller flashy et se maquiller avec outrance et ressembler à des voitures volées.

Il y a ensuite le fait que l’exemple venant de haut, les épouses d’hommes politiques, de marabouts et des femmes politiques elles-mêmes, soignent leurs effets en s’éclaircissant la peau.

Aïssatou Diop Fall invitée sur le plateau de la Tfm, dimanche dernier, n’a pas été brillante. Et félicitons Adja Sy au passage, elle qui apporté un peu plus de lumière sur cette chaîne culturelle, en nous changeant un peu de « Dakar ne dort pas« , en ayant traité un sujet oh combien important, oh combien d’utilité publique ! Chapeau Adja, mais revenons quant même sur le cas Aîssatou Diop Fall qui était prise dans un exercice difficile, cherchant à justifier sa métamorphose cutanée par le fait qu’elle est « libre dans sa tête« , que la dépigmentation « n’est une affaire d’intello ou pas« .

Autant elle avait démonté avec brio, Awa Guèye, la première vice-présidente de l’Assemblée, lorsque dans son émission, cette dernière avait osé justifier les perdiems remis aux reporters ; autant là franchement sur ce coup là, ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’elle se tire une balle dans le pied et ne sert pas la cause du public. Peut-on défendre tout et n’importe quoi, lorsqu’on est leader d’opinion. Le rôle du journaliste, c’est aussi d’éduquer, pas juste d’amuser la galerie ou avoir des prises de position qui pourraient traduire une opinion libre. Mais quelle opinion ?

La liberté ne peut être convoquée pour expliquer ces outrages, car l’état paye les graves conséquences de ce mal qui devient de fait un problème de santé publique.

Enfin, il y a nous autres les mâles sénégalais qui lorsqu’ils décrivent leurs dernières conquêtes la décrivent souvent en trois mots-clés aussi lapidaires qu’instructifs : « Xess Fess Nekh ». Dans le désordre !!! Cela donne : « Claire, Pleine, et Bonne ». On cherche en vain le qualificatif d’intelligente. Les hommes sénégalais doivent d’abord se départir du complexe des filles claires. Mais heureusement qu’ils ne sont pas tous concernés.

N’est-ce pas d’ailleurs en sachant cela qu’Idrissa Seck, en plus d’avoir voulu jouer sur l’effet Condelizza Rice, avait aussi misé sur la couleur de pêche de Léna Sène pour nous séduire électoralement ? C’est vrai qu’elle était agréable à regarder et suscitait moult commentaires. mais bon sang, elle était naturelle à mourir. Sans ajout de produit façon taxi jaune noir : noire le lundi, teint marron mardi et teint clair mercredi !

On ne saurait terminer cette chronique sans un conseil au même Idrissa Seck, concernant un autre type de transformation, celle plus insidieuse d’une de ses nouvelles recrues, la pétulante Marie Thérèse Diédhiou qui a encore retourné sa djellaba, en draguant vulgairement celui qu’elle avait copieusement injurié en plus de le trahir.

Ne cautionnez pas, Monsieur Idrissa Seck ce qui demeure le plus odieux dans notre paysage politique et qui est à l’encontre des valeurs que vous prônez, celles de fidélité surtout, en acceptant dans vos rangs une telle icône du volte-face en guise de pratique politique. Car dans ce domaine aussi, il y a du pain sur la planche.

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