Cinq jours après le lancement de l’opération Serval au Mali, le 16 janvier, le président tchadien Idriss Déby annonçait l’envoi d’un contingent de l’Armée nationale tchadienne (ANT) pour combattre les groupes djihadistes au Mali, en coordination avec les forces de la Misma (Mission internationale de soutien au Mali). Bien que non membre de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), le Tchad a envoyé le plus gros contingent africain dans le pays. Quelque 2 400 soldats, placés sous le commandement du fils du président, le général Mahamat Idriss Déby Itno, sont aujourd’hui déployés dans le pays.
Montés à bord de colonnes de chars et de 4 x 4 surmontés d’auto-mitrailleuses, les premiers soldats tchadiens sont arrivés au Mali, le 26 janvier, depuis le Niger voisin. De Gao, à Kidal, jusque dans le massif des Ifoghas, à l’extrême nord-est du pays, les troupes du général Déby Itno ont appuyé la progression des forces françaises. Avec pour seule et unique mission, selon ses termes, de « combattre le terrorisme et de l’éradiquer de la région. »
COMBATS À « TRÈS COURTE DISTANCE »
Aux côtés de l’armée française, les soldats tchadiens sont en première ligne de la « seconde phase » de l’opération Serval lancée il y a quatre semaines pour protéger Bamako d’une offensive djihadiste, et débarrasser le nord du Mali des groupes armés islamistes. Alors que les autres contingents africains sont principalement stationnés dans le sud du Mali, plus de 2 500 soldats venus du Tchad et du Niger appuient 4 000 militaires français (forces spéciales, unités parachutistes, légionnaires) dans leur avancée contre les groupes djihadistes retranchés dans le massif des Ifoghas, une zone désertique et montagneuse dans le nord-est du Mali.
Dans cette zone, et plus particulièrement dans la vallée d’Ametettai, qui semble être l’épicentre des combats, ils traquent les djihadistes dans des grottes et des cavernes dans des vallées difficiles d’accès, avec le soutien des populations locales et de Touareg qui leur servent de guides. Soutenus par des avions et des hélicoptères de combat qui préparent l’intervention des forces terrestres, ils infligent de lourdes pertes aux djihadistes lors de violents combats à « très courte distance ».
Les forces tchadiennes ont ainsi affirmé avoir tué l’émir des régions du sud d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), Abdelhamid Abou Zeid, ainsi que l’ancien émir d’AQMI, le chef islamiste Mokhtar Belmokhtar. Une information non confirmée par Paris, Bamako et Alger. Ces victoires ont cependant été payées au prix fort par les troupes tchadiennes : le 22 février, 26 soldats tchadiens sont morts dans des affrontements avec les forces djihadistes dans le massif des Ifoghas.
UNE MAÎTRISE DU TERRAIN
Dans ce combat en zone désertique et montagneuse, les combattants tchadiens disposent d’atouts de taille. « Ce sont des troupes extrêmement aguerries au combat dans le désert, contrairement aux armées de la Cédéao », relève Philippe Hugon, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) en charge de l’Afrique. « Ils supportent bien la chaleur extrême, ils savent que l’adversaire est très mobile, car c’est une guerre de pick-up, où les djihadistes se déplacent tout le temps », ajoute le chercheur. Or, les soldats tchadiens ont eux aussi une parfaite maîtrise des déplacements rapides dans le désert, sans points de repères.
« Les combattants tchadiens connaissent bien ce type de relief et ont une mobilité, une rusticité tout à fait adaptées. Ils se battent avec des méthodes assez comparables à celles employées par les para-militaires des groupes djihadistes », renchérit Pascal Le Pautremat, spécialiste des questions de défense. L’Adrar des Ifoghas ressemble en effet beaucoup aux chaînes de montagnes du Tibesti, dans le nord du Tchad, où l’armée tchadienne avait, en 2004, mis en déroute le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) du célèbre Abderazak « el Para », dont le mouvement avait infiltré le Tchad. Dans cette même région, les soldats tchadiens ont également traqué dix années durant, entre 1993 et 2003, la rébellion du Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (MDJT).
UNE ARMÉE D’EXPÉRIENCE
L’armée tchadienne est réputée pour être l’une des meilleures de la région, avec 30 000 militaires actifs et des moyens modernes financés par le pétrole. « Il y a certainement au Mali le fleuron de cette armée tchadienne », indique Philippe Hugon. Des éléments de l’armée pour l’essentiel issus de l’ethnie des Zaghawa fidèle au président Déby – qui en est issu – et composés notamment de forces spéciales antiterroristes formées par l’armée américaine en 2004.
Intervenus dans les différentes opérations militaires au Tchad, leur réputation n’est plus à faire. Les Tchadiens se sont illustrés contre plusieurs rebellions dans le Darfour soudanais. En décembre, juste avant de s’engager au Mali, l’armée tchadienne s’est également positionnée en « force d’interposition » en Centrafrique voisine, pour stopper la progression de la coalition rebelle du Séléka, qui s’était emparée de la majeure partie du pays avant de se retrouver aux portes de Bangui.
Autre atout de taille : les soldats tchadiens ont l’habitude d’opérer avec l’armée française. Cette dernière avait mis en place au Tchad les opérations Manta (1983) et Epervier (1986), apportant une aide décisive à l’armée tchadienne face aux troupes libyennes, alliées à l’opposant tchadien Goukouni Ouéddeï. « Il y a une tradition d’action, de formation et d’encadrement français au Tchad », indique Philippe Hugon.
GAGNER EN POIDS POLITIQUE
Pour Philippe Hugon, le soutien précieux apporté par l’armée tchadienne a certainement un prix. « Quoique le président Déby avait une dette vis-à-vis de la France qui lui a sauvé la mise en intervenant militairement pour empêcher l’armée soudanaise de le renverser en 2008 », ajoute le chercheur. Il demeure que l’implication du Tchad dans la guerre au Mali est aussi un moyen pour Idriss Déby de se placer en garant de la stabilité de la région sahélienne et d’éviter la progression de djihadistes vers son pays.
La guerre au Mali constitue en effet pour le Tchad une sorte de « guerre préventive » face la menace djihadiste, note Philippe Hugon. Une menace djihadiste qui s’est accrue dans plusieurs pays limitrophes, à l’instar du Nigeria où les violences de la secte Boko Haram et leur répression par les forces de l’ordre ont fait environ 3 000 morts depuis 2009. « Ce danger (islamiste) nous menace aussi. (…) Nous devons considérer la situation du Mali comme étant la nôtre propre. Parce qu’aucun des pays du Sahel ne peut aujourd’hui prétendre y échapper et agir seul pour l’enrayer. Aller au Mali, c’est le combat des Tchadiens », a ainsi affirmé sans détour le député et principal opposant Saleh Kebzabo.
Le Président de la République Islamique de Mauritanie vient d’annoncer que son Pays était maintenant disposé à envoyer des troupes pour combattre les terroristes d’AQMI du MUJAO et d’Ansar DIN !
De qui se moque le Président Mauritanien ?
Depuis que la mort des principaux Chefs terroristes, les Mauritaniens ont le courage de participer à la coalition. Je rappelle que nos « diambars » sont cantonnés à plus de 1200 km des zones de combat.
Ils sont en train de se rappeler des premières leçons de « démontage-remontage » de leurs trois premiers mois d’instruction à Bango, comme cela se fait dans toutes les armées du monde, et même des guérillas !
Nous ne remercierons jamais assez les Français et les Tchadiens, seuls étrangers à se battre réellement pour le peuple Malien !
La guerre est quelque chose d’assez sérieuse pour que des profanes s’en mêlent pour critiquer à tord et à travers. Chaque contingent a un role et le joue parfaitement. Nos DIAMBARS, qui connaissent bien la musique sauront dévoiler leurs talents de virtuoses le moment venu. Ce qu’ils ont besoin c’est de la concentration de la sérénité et des prières afin qu’ils mènent à bon port la mission assignée et non des jérémiades ou des discours creus de mauvais alois!