Cinq jours après l’incendie violent dans lequel ont péri neuf jeunes talibés à la Medina, la capitale continue de dénombrer ses morts, suite à la négligence humaine. Hier vendredi, l’effondrement d’un immeuble R+4 à Ouakam a secoué tout Dakar. Un drame qui a fait deux morts, dont le fils du chef de chantier.
Et de deux, en l’espace de cinq jours. La capitale sénégalaise est encore frappée par un drame. Hier, à 9 heures 30 minutes du matin, les populations de la cité «Avion» de Ouakam ont été endeuillées, avec la mort de deux personnes survenue après l’effondrement d’un immeuble. En effet, si Lamine Ngom, Assane Baldé, Amadou Diop et Amadou Tidiane Mbodji ont pu être sauvés, Moussa Guéye et un certain Assane qui a été trouvé sous les décombres, y ont laissé leur vie. Ironie du sort. Moussa Gueye qui a été tiré, aux premières heures, des ruines, avant de succomber à ses blessures, était le fils du chef de chantier. Ce dernier, selon des experts, serait, en partie, responsable de la tragédie. Il aurait utilisé des fers dénommés 6, au lieu des fers 12 requis pour ce genre de construction. Pis, selon le commandant de la brigade de Ouakam, «sur l’arrêté de construire, N° 014-73/VD du 28 mars 2012, il est mentionné R+2». Ce qui a fait dire aux experts en bâtiment trouvés sur place, que le propriétaire de l’immeuble est également comptable de ce qui venait de se passer, du fait qu’il a voulu faire passer l’immeuble, de deux, à quatre étages.
C’est après prés de 4 heures de fouilles que les sapeurs sénégalais, aidés par leurs collègues français, sont parvenus à retrouver le deuxième mort. Les Caterpillar et les grues de la mairie de Dakar, en collaboration avec la mairie d’Ouakam, ont été déterminants dans la fouille.
La veille seulement, en Conseil des ministres, le chef de l’Etat Macky Sall exigeait désormais une gestion responsable de l’urbanisme et de l’habitat, de même qu’un ancrage plus fort de la culture citoyenne et de la discipline nationale. Il a, en outre, requis un recensement exhaustif et sans complaisance de tous les sites, lieux et ouvrages présentant des risques, qu’ils soient en milieux urbain, périurbain et rural et, le cas échéant, de mettre en place un mécanisme opérationnel d’alerte et de veille continu sur tous les points névralgiques, en matière de sécurité civile. En ce sens, le Président de la République a instruit le Pm de dérouler les actions immédiates appropriées, notamment, l’application stricte des dispositions du code de l’urbanisme et du code de la construction. Il a demandé à ce que soit élaboré et mis en œuvre un plan national quinquennal de restructuration et de rénovation urbaine.
Rewmi quotidien
