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Propriété des actions du Sénégal dans le terminal à conteneurs : Dp World s’en lave les mains et blanchit Karim

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Le débat actuel sur la propriété de l’actionnariat des actions du terminal à conteneurs du Port de Dakar semble très lointain, vu de Dubaï, au siège du Groupe Dp world. Là, le staff dirigeant assure qu’il pilote la gestion de son investissement à travers le personnel qu’il a mis sur le terrain, sans interférences, et sans s’inquiéter des remous politiques locaux. Cela, grâce à un contrat de convention aux termes bien clairs.

Vue de Dubaï, dans les Emirats arabes unis, la gestion du terminal à conteneurs du Port de Dakar ne prête nullement à équivoque. Le logo de la compagnie qui est sur les murs et les documents est le même que celui de la maison-mère, sans aucune différence. Ici, les développements liés à la traque des biens mal acquis au Sénégal et les implications des ramifications de l’extension de la richesse de Karim Wade semblent d’un autre monde. Tous les responsables de la société Dubaï ports world (Dp world) ne se sentent pas du tout concernés par les déclarations sur une quelconque propriété du terminal à conteneurs de Dakar par une société-écran détenue à plus ou moins grosse majorité d’actions par un certain Karim Wade. Quand on les interroge sur leur appréciation de cet état de fait, la réponse des dirigeants est toute simple. Le directeur du Départe­ment Afrique de la société émiratie indique : «Le contrat de concession entre Dp world et le Port autonome de Dakar est un document public que les gens peuvent aller consulter. Si l’Etat a des problèmes avec ce contrat, il n’a qu’à indiquer à quel niveau se situe la difficulté !» Pour lui, avec la réputation internationale de sa société et ses ambitions mondiales, il n’y a rien à gagner, tout au contraire, à se prêter à une action non-transparente pour le compte d’un ou plusieurs particuliers. «Les actionnaires du groupe ne le comprendraient jamais !», dit Joos Ustenuyis, en relevant de cette manière que sa compagnie est cotée à la Bourse à Londres, et aux Emirats arabes unis, et ne peut qu’être transparente.
Les dirigeants de Dp à Dubaï soulignent d’ailleurs que le nouveau directeur du Pad, Dr Cheikh Kanté, qui a remplacé son prédécesseur Bara Sady au sein du Conseil d’administration de Dp world Sénégal, connaît parfaitement les mécanismes de ce contrat et font remarquer qu’il ne s’est jamais exprimé sur la question. Sans doute, souligne-t-on à Dubaï, parce qu’il n’a à ce jour, trouvé aucune matière à redire.

Le choix de l’actionnariat pour l’Etat
Sur la question du ticket d’entrée que l’Etat n’aurait pas perçu dans sa totalité, là aussi les dirigeants de Dubaï ports world se veulent très clairs. Pour eux, c’était le choix de l’Etat du Sénégal, à travers ses représentants, de convertir 25 milliards de francs de l’argent qu’ils devaient percevoir en espèces, en actions de la compagnie. «Si à l’époque, les dirigeants du pays ont jugé plus sage d’agir de cette manière, nous n’y pouvions rien ; c’était leur choix. En ce qui nous concerne, tout cela s’est déroulé dans la transparence la plus totale.»
Et s’agissant de la manière dont ces actions auront été utilisées par l’Etat, l’actionnaire majoritaire qu’est Dp world ne s’est jamais intéressé à la question, du moment que cela ne vient pas affecter son travail à l’intérieur du port de Dakar. Et dans ce domaine, même au plus haut niveau de la hiérarchie, l’un des vice-présidents du Groupe Dp world, M. Al Muallem, indique que le bail de la compagnie avec le Sénégal n’est pas destiné à prendre fin dans un futur proche : «Nous ne sommes pas là pour faire un coup et partir aussitôt», note-t-il en faisant remarquer que si cela avait été le cas, «nous n’aurions pas cherché une concession extensible à 35 ou 50 ans».
Tout le monde au siège de Jebel Ali, au sein de la zone franche du même nom à Dubaï, répète à l’envi que Dp world est un opérateur mondial dont le dynamisme est avéré sur les 60 ports qu’il gère à travers le monde. Et que ses ambitions pour le développement de la place de Dakar ne sont un mystère pour personne. Personne n’a jamais oublié les ambitions portées par le fameux Port du futur, dont on a beaucoup parlé à un certain moment, même si l’on a tendance à moins en parler de nos jours.

Retard du Port du futur
Au siège de Jebel Ali, les dirigeants soulignent que le retard dans sa réalisation est dû essentiellement au niveau de développement des affaires du pays. «La crise économique a frappé le Sénégal en 2007, et la récession financière et économique mondiale est venue s’y ajouter à la fin de 2008. La conjonction de ces deux situations a particulièrement affecté le niveau des échanges au Sénégal, réduisant fortement les passages des conteneurs au Port de Dakar. Dans ces conditions, faire des extensions du Port, non seulement n’aurait servi à rien, mieux, cela aurait été à la limite, faire des dépenses inutiles», expliquent les responsables de la communication d’entreprise de Dp.
Pourtant, s’empresse d’ajouter le directeur du Département Afrique de Dp, le projet de création du Port du futur n’est pas aban­donné : «Aussitôt que les affaires vont redémarrer, nous serons les premiers à donner le coup de pioche, sans que l’on ne nous le demande. Mais il faudrait que le flux commercial justifie l’investissement.»
L’une des plus grandes preuves que les dirigeants de Dp world veulent donner de leur engagement au développement du Port de Dakar, à travers son terminal à conteneurs, est le fait qu’ils n’ont pas voulu concourir à l’appel d’offres pour le second terminal à conteneurs du Port d’Abidjan. M. Mohammed Al Muallem explique : «Pour nous, Dakar et Abidjan ont quasiment des positions concurrentes. Si nous voulions nous positionner aujourd’hui sur ce port, cela ne pourrait se faire qu’au détriment de Dakar. Or, nous ne sommes pas dans cette logique. Nous sommes venus pour travailler, aider le pays à gagner de l’argent, tout en gagnant nous aussi.»

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2 Commentaires

  1. Personne ne peut souçonner Madiambal Diagne d’avoir des accointances amicales avec Karim ou avec les Libéraux ! Pour ce dossier, fermons le ban et parlons d’autres dont les issues sont aussi incertaines, comme ne cesse de mettre en garde Latif Couilibaly, mais personne ne l’écoute plus!

    • Ce n’est pas dans l’exploitation du port à conteneurs que Karim se sucre,. Il s’est servit à l’octroie du marché . Le modus opera si de ce type c’est de happier ses 15% avant la formalisation de contrats ou autres marchés

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