Des Sénégalais et des Guinéens, qui supportent l’équipe nationale du Sénégal, ont beaucoup de mal à digérer le match nul concédé samedi contre l’Angola, faisant part de leur incompréhension compte tenu de l’immense potentiel des Lions qui, selon eux, auraient logiquement dû s’imposer.
Le visage peint aux couleurs nationales du Sénégal, Amadou M. est accroché aux grillages qui séparent la tribune de l’aire de jeu du stade du ‘’28 Septembre’’. Le regard lointain, il n’arrive pas à comprendre qu’après avoir fait un voyage si loin que ‘’ses Lions n’aient pas pu l’honorer contre cette équipe angolaise’’.
‘’Ah ! ces Lions quand est-ce qu’ils vont comprendre qu’on souffre trop, qu’on se donne trop pour qu’on les voit nous donner de la joie, de la fierté ?’’, lance le supporter qui ne comprend pas ce nouveau nul (1-1), contre un adversaire supposé plus faible et qui en plus est amputé de ses stars.
A la vue d’un reporter sénégalais en qui il voit un véritable ‘’mur des Lamentations’’, il dit toute sa peine et déverse sa colère. ‘’Mais ils manquent de sérieux, ces joueurs’’, s’emporte-t-il.
Un peu plus loin, ce supporter guinéen qui a passé ‘’un bon bout de temps à Dakar’’, s’énerve presqu’au vu du potentiel de l’équipe nationale du Sénégal.
‘’N’importe quelle équipe ayant ce potentiel doit pouvoir faire de bons résultats, mais qu’est-ce qui ne va pas réellement dans cette équipe ?’’, s’interroge-t-il à la vue d’un journaliste sénégalais.
‘’Hé Allah !’’, balance-t-il dans un phrasé local pour montrer tout son étonnement face à ce qu’il appelle un gros gâchis.
‘’Nous avons joué notre partition pour voir cette équipe gagner, mais apparemment il y a quelque chose qui ne tourne pas rond chez ses joueurs’’, finit-il par dire, avant de plonger à la recherche d’un taxi dans la circulation grouillante de Conakry en cette sortie de stade.
Nostalgique de la génération de 2002, cet autre supporter sénégalais, qui a préféré requérir l’anonymat, évoque la patte gauche de Khalilou Fadiga pour venir régler le manque d’efficacité sur les balles arrêtées.
‘’S’il était là, il aurait pu transformer ces nombreux coups francs et balles arrêtées en passes décisives ou en but’’, dit-il tandis qu’un Guinéen qui passait à côté balance : ‘’Oui à la génération 2002 mais non à (El Hadj) Diouf’’.
‘’S’il était venu à Conakry, toute la ville allait supporter les Angolais et vous avez vu certains saluer le but angolais, c’est à cause de lui’’, interrompt ce fan de football guinéen en vociférant pour se faire entendre.
Dites bien à Dakar que les Guinéens ont tout donné pour que les Lions gagnent et si ça n’a pas marché, ce n’est ni la faute de la pelouse ni celle des supporters qui ont tout donné, dit-il en accompagnant sa phrase de grands gestes.
Après, le supporter sénégalais a pu prendre la parole pour seriner ce message d’espoir. ‘’Peut-être, il faudrait leur donner du temps pour pouvoir bâtir un groupe solide comme celui de 2002.’’
‘’Mais le temps urge, nous avons trop faim de victoires’’, dit-il en guise de conclusion avant d’être happée par l’obscurité de Conakry.
SD/ASG