L’ex Premier ministre et maire de Thiès, Idrissa Seck n’a pas été tendre avec ses ex camarades libéraux qu’il accuse d’être à la base d’une «propagande monstrueuse» contre sa personne. Il en a souffert et l’homme a exprimé son émotion par les larmes. Idrissa Seck s’est aussi prononcé sur la traque des biens mal acquis et ne semble pas satisfait de la façon dont le régime de Macky Sall mène ce dossier. Le maire de Thiès a fait quelques confidences sur la vente de l’avion présidentiel, «Le pointe de Sangomar» et affirme n’être pas étonné de la richesse de Karim Wade, le fils de l’ex président de la République.
Le maire de Thiès, Idrissa Seck, par ailleurs ex Premier ministre, a dénoncé hier, lundi 25 mars, sur les ondes de la Rfm, la «propagande monstrueuse» de ses ex-camarades libéraux contre sa personne. Il se dit aussi victime d’«agression physique». Parlant de ces libéraux, Idrissa Seck confie : « ils m’ont sali, ils ont raconté n’importe quoi (…) Vous étiez là quand ils ont envoyé des nervis attaquer mon domicile et contraindre mes enfants à l’exil. J’ai encore le souvenir frais de ma fille qui n’avait même pas cinq ans, six ans, qui est venue s’enlacer contre moi en me disant, qu’est-ce qui se passe, papa. J’en ai encore le souvenir et je rends grâce à des amis, des grand-frères à moi, qui ont veillé à ce que cette famille-là ne manque de rien, jusqu’aux cadeaux de Noël, jusqu’aux paquets». Rappelant cet épisode, le maire de Thiès a fondu en larmes.
Traque… : Les trois missions de Macky
L’ex Premier ministre sera aussi interpellé sur la traque des biens mal acquis. Il dira : «On passe le temps à parler de la traque des biens mal acquis, mais ce qui est aussi attendu de Macky Sall, c’est de créer des emplois et en masse. Et pour ce faire, il faut encourager l’initiative privée afin de générer de l’emploi». Il soutient « qu’on ne peut pas accuser des gens, si on ne tient pas de preuves formelles, mais dès qu’on les a tenues, on applique la loi». Idrissa Seck de rappeler sa position de principe sur cette question de la traque des biens mal acquis : «Sur cette question des biens mal acquis, la position que j’ai déjà exprimée est celle que je maintiens aujourd’hui. J’estime que le président de la République a trois missions sur cette question.
La première mission, c’est de recouvrer chaque centime volé au peuple sénégalais où qu’il soit, de le retrouver pour l’utiliser à la solution des problèmes des Sénégalais. Il doit donc faire tout ce qu’il peut pour identifier cet argent et le rapatrier au peuple sénégalais ». Et d’ajouter : «La deuxième mission, c’est, en le faisant, il doit veiller à préserver l’image d’Etat de droit du Sénégal. Il doit respecter scrupuleusement toutes les procédures qu’exige la loi et il doit surtout veiller à l’indépendance de la justice dans l’exercice de cette noble mission d’établir la vérité. Et il ne doit pas tolérer que cette justice subisse une quelconque influence de qui que ce soit, y compris de lui-même. Et il doit veiller au respect des règles ». Le maire de Thiès de poursuivre : «c’est pour cela que cet arrêt de la Cedeao doit être scrupuleusement respecté. La signature du Sénégal en dépend. Nous ne devons pas tolérer que des pratiques que nous avons combattues, où l’Exécutif s’immisçait dans le fonctionnement de la Justice, que ces mêmes pratiques reviennent aujourd’hui ».
Enfin, « la troisième responsabilité du président de la République, c’est que tout en faisant la traque des biens mal acquis, il doit veiller à la stabilité du Sénégal, à la cohésion nationale et à la réconciliation du peuple. Mandela a énormément souffert, il a subi l’apartheid, il a été humilié, il a été emprisonné pendant 27 ans, mais, quand il est arrivé au pouvoir, il a institué une Commission vérité et réconciliation. Il a établi la vérité sur les tortures et tous les manquements, mais il a dit : le peuple sud-africain est un et indivisible, blancs et noirs doivent coexister. Je ne dis pas qu’il faille tout pardonner, il n’y a pas de compromission possible sur la vérité, il faut d’abord l’établir. On ne peut pas accuser des gens si on ne tient pas de preuves formelles, mais dès qu’on les a tenues, on applique la loi, répare les préjudices. Et on applique les sanctions prévues par la loi et on laisse les juges qui sont seuls habilités à le faire, ni l’Exécutif, ni les prévenus ne doivent exercer de pressions ».
Médiation pénale : «Je me suis opposé à l’idée… »
Idrissa Seck s’est aussi prononcé sur la médiation pénale dans la traque des biens mal acquis : «Je ne suis pas contre la médiation pénale, une procédure prévue par la loi. Je me suis opposé à l’idée que quelqu’un puisse voler 100 et puisse en garder 20».
«Sa richesse ne m’étonne pas »
Toujours sur ce dossier de la traque des biens mal acquis, Idrissa Seck a été interpellé sur la fortune de Karim Wade, le fils de l’ex président de la République, Me Abdoulaye Wade : «Je ne sais pas ce qu’il a fait et je n’ai pas envie de le savoir». Mais il dira que la fortune du fils de l’ex Président ne l’étonne pas : «sa richesse ne m’étonne», dit-il.
La vérité sur la vente de «La pointe de Sangomar »
Et de raconter une anecdote sur la vente de l’avion présidentiel, «La pointe de Sangomar» : «Un jour, lorsque j’étais avec son père, du temps où j’étais son Pm, Karim est venu nous trouver en nous disant ceci : Le peuple est très fatigué, il faudrait vendre l’avion présidentiel (Sangomar) car cet argent pourrait servir à alléger les difficultés que rencontrent les Sénégalais.
Et j’avoue que j’ai été séduit par ce discours, je me suis dit voilà un digne fils du pays, un enfant prodige ». Et d’ajouter : «Mais ma joie a été de courte durée, lorsque deux jours plus tard, il est revenu, accompagné d’un de ses amis de Londres, le présentant comme un expert aéronautique capable de réparer ledit avion dont il avait proposé la vente. Et nous connaissons la suite et ce que ça a coûté au trésor public»
Ils ne connaissent pas la finance publique
En outre, Idrissa Seck n’a pas manqué d’égratigner les banquiers du gouvernement de Macky Sall, il s’agit du Premier ministre, Abdoul Mbaye et du ministre de l’économie et des finances, Amadou kane : «Les banquiers ne connaissent pas la finance publique. Le problème c’est que ce sont des banquiers. Ils sont là pour garder de l’argent mais ils ne créent pas la richesse». Même s’il reconnait que c’est au président de la République, Macky Sall qu’il revient de nommer ses collaborateurs. D’ailleurs, il en a profité pour regarder dans le rétroviseur : «celui qui est allé à la télévision (Macky Sall : ndlr) dire que le Rewmi n’existera pas, c’est lui-même qui est devenu président de la République et qui m’a donné le récépissé».
Il n’exclut pas d’aller seul aux locales…
Concernant les prochaines élections locales, Idrissa Seck a déclaré qu’il ne sera pas candidat à la mairie de Thiès : « J’ai déjà fait deux mandats et je n’entends pas en faire un troisième». Il a assuré de tenir sa parole, tout en précisant qu’il est disposé à diriger la liste. L’ex Premier ministre n’écarte pas une redistribution des cartes au sein de la Coalition Bennoo Bokk Yakaar, à l’issue de ses séances d’explication que le leader de Rewmi est en train de mener auprès des populations sénégalaises. Et cette probabilité de voir les «libéraux non souillés» dans le dossier de la traque des biens grossir le camp de Rewmi. Si après tout cela, la Conférence des leaders de Bennoo Bokk Yakaar, dit-il, refusait cette redistribution des cartes au sein de cette coalition, le maire de Thiès n’exclut d’aller seul avec sa coalition aux prochaines élections locales de 2014.
sudonline.sn
les larmes de IDY sont des larmes de crocodiles. on le connait bien. il ne peut plus nous leurrer.