2009 reste pour le Canada une année d’immigration historiquement élevée. Le document de l’organisme fédéral Citoyenneté et Immigration Canada (Cic) rendu public, jeudi dernier, révèle que 500 000 résidents permanents et temporaires ont été accueillis au Canada en 2009. Les autorités fédérales applaudissent des deux mains du fait que de tels chiffres sont des réponses à l’équation du vieillissement de la population, de la faiblesse de la natalité et permettent de garantir la continuité de la reprise économique canadienne.
(Correspondant permanent-Montréal) – Le Canada continue d’être une terre d’accueil pour les communautés étrangères. 2009 constitue une année historique du fait que les prévisions avancées dans le domaine de l’immigration par les autorités fédérales canadiennes ont été largement dépassées.
Le Canada prévoyait en 2009 d’accueillir entre 240 000 et 265 000 personnes au titre de résidents permanents et temporaires. Finalement, ce sont 252 124 personnes qui ont été autorisées à s’installer dans le pays. Et environ 60 % de ce groupe le sont au titre de l’immigration économique. La satisfaction des autorités fédérales s’apprécie à partir des déclarations qui ont accompagné la publication d’un tel document. ‘La reprise économique s’est accélérée tout au long de 2009 et l’immigration continuera à appuyer notre croissance à long terme. Le gouvernement du Canada est déterminé à maintenir des niveaux d’immigration qui nous permettront de répondre aux besoins économiques de notre pays à court, à moyen et à long termes, de contrebalancer les effets du vieillissement de la population et du faible taux de natalité, ainsi que de soutenir notre population active’, a indiqué Jason Kenney, ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme. Sur la même période de 2009, 178 640 travailleurs étrangers temporaires et 85 131 étudiants étrangers sont rentrés au Canada. Pour maintenir sur son sol cette dernière catégorie, le Canada a édicté des mesures visant à leur faciliter un séjour permanent s’ils obtiennent des diplômes canadiens. ‘Le nombre d’étudiants étrangers qui sont venus au Canada a augmenté de sept pour cent l’année dernière.
Nous avons, en effet, atteint un record pour ce qui est du nombre d’étudiants étrangers admis au Canada’, a affirmé le ministre Kenney. ‘Pour devenir une société encore plus novatrice, capable de se tailler une place de premier choix et d’assurer sa prospérité dans une économie mondiale fondée sur le savoir, le Canada doit pouvoir compter sur des personnes compétentes et expérimentées aux perspectives internationales. Notre gouvernement s’est donc fixé comme priorité d’attirer un plus grand nombre d’étudiants étrangers’, a expliqué le ministre Kenney.
Terre d’accueil des réfugiés, le Canada a ouvert en 2009 ses portes à près de 22 844 personnes, dont 7 425 pris en charge par le gouvernement et réinstallés et 5 036 parrainés par le secteur privé. Le Canada a aussi accepté 10 383 réfugiés dont la demande d’asile avait été accueillie ainsi que les personnes à leur charge. En outre, les mesures visant à réformer le système canadien d’octroi de l’asile, si elles sont adoptées, entraîneront une augmentation de 20 % du nombre de réfugiés réinstallés, pris en charge par le gouvernement et parrainés par le secteur privé. Seulement, la réalité de l’emploi fait que malgré les facilités accordées aux candidats de l’émigration le niveau de chômage reste élevé chez les immigrants. Le système canadien présente encore beaucoup d’imperfections pour un nouveau venu. Une fois sur place, la réalité est tout autre. A l’immigré, on lui oppose un manque d’expérience canadienne, des niveaux de diplômes élevés et surtout un verrouillage systématique des ordres qui régissent en réalité le marché de l’emploi. Conscientes de tels facteurs, les autorités fédérale et provinciale ont mis en branle une série de mesures qui tardent malheureusement à se matérialiser en termes de création d’emplois pour les immigrants.
Abdou Karim DIARRA
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