Le 25 avril 1982, Margaret Thatcher apprend que les troupes de Sa Majesté ont débarqué en Géorgie du Sud, une dépendance des Malouines, à quelque 13 000 km des côtes anglaises. C’est le début de la reconquête de l’archipel occupé le 2 avril par l’armée argentine. La première ministre surgit sur le perron du 10 Downing Street pour annoncer la bonne nouvelle à la nation. « Réjouissons-nous ! Réjouissons-nous ! », s’exclame-t-elle, transportée d’allégresse. Trois semaines plus tard, elle lance d’une tribune, en Ecosse : « C’est excitant d’affronter une vraie crise ! » La guerre s’achèvera le 14 juin sur une victoire totale de Londres et un lourd bilan humain : 255 morts britanniques et 650 argentins.
Un an plus tôt, à Belfast, dans le bloc H de la prison de Maze, les détenus républicains irlandais entament une grève de la faim pour obtenir de Londres le statut de prisonnier politique. Margaret Thatcher ne cède pas. Bobby Sands meurt, le premier, le 5 mai 1981 ; neuf de ses camarades suivront. Les grévistes survivants garderont à l’oreille, toute leur vie, les bruits du supplice : les familles qui sanglotent, le grincement du chariot qui emporte un cadavre, les grilles qui claquent.
La grève prend fin après 172 jours. « Il était possible d’admirer le courage de Sands et des grévistes de la faim qui sont morts, concèdera-t-elle dans ses Mémoires, mais pas de sympathiser avec leur cause meurtrière. » Devenue une femme à abattre, elle échappera le 12 octobre 1984 à une bombe de l’IRA qui fera quatre morts dans un hôtel de Brighton. Tard dans la nuit, elle lisait des dossiers et n’était pas dans sa chambre, ce qui lui sauva la vie.
LA CERTITUDE D’AVOIR RAISON CONTRE VENTS ET MARÉES
Irlande du Nord, Malouines : deux temps forts, en ces onze ans et demi de règne. Deux mises à l’épreuve, parmi les plus rudes, des nerfs de « Mrs T », où celle-ci honore, pour le meilleur et pour le pire, son sobriquet : « la Dame de fer ». Elle y démontre les traits de caractère qui fondent sa réputation : une volonté inflexible, allant jusqu’à l’intransigeance, une maîtrise de soi rarement prise en défaut, la certitude, surtout, d’avoir raison contre vents et marées. Autant de « vertus » forgées dans l’ambiance familiale d’une jeunesse austère.
Margaret Hilda Roberts naît le 13 octobre 1925 à Grantham, dans le Lincolnshire. Elle voit le jour dans l’appartement situé au dessus de l’épicerie que tient son père Alfred Roberts, dans cette bourgade restée, alors, très victorienne. L’un de ses grands-pères, cordonnier, était gallois ; l’autre, cheminot, était irlandais. Elle a hérité d’eux le goût de la discussion et un tempérament bagarreur. En attendant, aux côtés de sa mère, Beatrice, couturière, et de Muriel, sa sœur aînée, Margaret vit une enfance de petite fille rangée entre l’école privée, les leçons de piano, les lectures obligatoires à la bibliothèque, et les deux services religieux du dimanche.
Car son père, qu’elle admire, est un prédicateur, bénévole et laïc, de l’Eglise méthodiste. « Nous étions méthodistes, confiera un jour Mme Thatcher, c’est-à-dire que nous aimions l’ordre, la précision et la rigueur. » Alfred inculque à Margaret ses préceptes moraux, auxquels elle restera fidèle toute sa vie : l’intégrité, la loyauté, la persévérance, la valeur du mérite, l’importance de la responsabilité individuelle, l’habitude de compter avant tout sur soi-même, l’horreur du laisser-aller, l’esprit de parcimonie, le refus de toute extravagance et le goût du travail. De temps en temps, à l’épicerie, Margaret tient la caisse ou range les étagères ; elle aide aussi sa mère à repasser.
Autodidacte, Alfred est passionné d’éducation. Grand lecteur, il a de l’ambition pour sa cadette, brillante et studieuse. Conseiller municipal, très impliqué dans la vie locale – il finira maire de Grantham – Alfred transmet à Margaret son goût pour la chose publique. A force de travail, elle décroche une bourse au Collège Somerville d’Oxford, où elle obtiendra une licence en chimie et une autre ès lettres. Là, elle approfondit ses lectures, avec une préférence pour Kipling, dans une collection de trente volumes qu’elle relie avec soin. D’autres lectures, moins romanesques, la fascinent, notamment l’ouvrage de Friedrich von Hayek, La Route de la servitude. Cette bible du néolibéralisme économique devient son livre de chevet.
MÉFIANCE ENVERS LES « ÉLITES » ET LES « INTELLECTUELS »
A Oxford, Margaret milite activement au sein de l’Association des étudiants conservateurs. L’animal politique s’affirme en elle. Mais l’environnement social lui déplaît. Issue de la petite bourgeoisie, elle est mal à l’aise dans cet univers de privilégiés qu’on dit « nés pour gouverner ». Animée du désir de revanche sociale de la « boursière » envers les « héritiers », elle gardera toujours une solide méfiance envers les « élites », et les « intellectuels », qui le lui rendront bien. Devenue première ministre, elle aura tendance à tenir le monde de la culture pour un vivier de « poules mouillées », auquel elle associera, un temps, la hiérarchie de l’Eglise anglicane. Les cercles d’artistes et d’écrivains seront très largement hostiles à celle que beaucoup, sans la nommer, désigneront d’un « Cette femme ! » méprisant. Plus tard encore, l’Université d’Oxford lui refusera, en un ultime affront, le titre de docteur honoris causa, pourtant attribué, par tradition, à tous les anciens chefs de gouvernement.
Entre 1947 et 1951, Margaret travaille comme chercheuse chimiste, spécialiste du plastique et des adhésifs. Militante assidue, on la choisit, à 25 ans, comme candidat conservateur à Dartford, forteresse travailliste dans le Kent. A deux reprises, en 1950 et 1951, elle échoue honorablement, en grignotant la majorité du Labour. En décembre 1951, elle se marie « au-dessus de sa condition ». Elle épouse Denis Thatcher, le « deuxième grand homme » de sa vie, rencontré deux ans plus tôt. Divorcé, il a dix ans de plus qu’elle. Héritier d’une entreprise de peinture avant de diriger la compagnie pétrolière Burmah-Castrol, il aime le golf. Conservateur bon teint, il encourage l’ambition politique de sa nouvelle femme qu’il appellera bientôt « le patron ». La mort en 2003 de son dévoué consort la laissera inconsolée.
En 1951, Margaret commence à étudier le droit. Trois ans plus tard, elle devient avocate, spécialiste en droit fiscal. En 1953, la jeune Mme Thatcher a mis au monde deux jumeaux, Carol et Mark. « Bien sûr, elle en a eu deux à la fois, pour ne pas perdre de temps », persiflent ses adversaires. En fait, elle donnera la priorité à sa vie de famille. Jusqu’à son retour victorieux en politique, le 8 octobre 1959 : elle entre aux Communes, élue de Finchley, une banlieue cossue du nord de Londres. Le premier ministre Harold Macmillan lui donne un strapontin gouvernemental où elle s’occupe des retraites : sa maîtrise de ce dossier complexe impressionne ses collègues. De 1964 à 1970, alors que les Tories sont dans l’opposition, elle occupe plusieurs postes dans le cabinet fantôme.
FEMME LA PLUS IMPOPULAIRE DE L’ANNÉE
Vient à nouveau le temps du pouvoir. Edward Heath fait de Mme Thatcher son ministre de l’éducation. Appliquant à la lettre les consignes du Trésor, elle supprime en 1972 la distribution quotidienne et gratuite de lait aux élèves de 8 à 11 ans. Tollé général. Elle devient la « voleuse de lait », premier des nombreux slogans haineux qui l’accompagneront toute sa vie. Accusation injuste, car elle obtient en contrepartie une hausse des crédits de l’éducation. Le Sun la distingue « femme la plus impopulaire de l’année ».
En 1975, Mme Thatcher livre sa première grande bataille. Un vent de droite souffle sur le parti conservateur qui cherche un successeur à Edward Heath, à nouveau défait aux élections, mais qui s’accroche. Plusieurs « pressentis » hésitent ou se désistent. Elle s’engouffre dans la brèche, et en informe son chef : sans même lever le nez de son bureau, Heath lui lance : « Vous perdrez, bonne journée ! » Elle le battra au premier tour, et le 11 février 1975, l’emporte facilement. Elle a brisé le cercle magique de l’élite tory. La voilà leader de l’opposition de Sa Majesté, dans l’antichambre du pouvoir.
Elle a beaucoup ramé à contre-courant au sein de son parti. Celui-ci est maintenant prêt à enfourcher ses chevaux de bataille. Sus au grand ennemi, le socialisme sous toutes ses formes. Arrière, « Etat tyrannique ». Vive le libéralisme économique. Non à l’égalitarisme, qui, au nom de la démocratie et du brassage social, pénalise les méritants. Encourageons les travailleurs, « pas les tire-au-flanc ». L’esprit vif et la langue acerbe, elle rode ses formules, qui expriment ses convictions sincères. « Elle croit ce qu’elle dit, elle dit ce qu’elle pense… C’est effrayant », observe un de ses amis.
« UNE OPINION SUR LES GENS EN DIX SECONDES »
Au Parlement, la « Très honorable Lady » pourfend le gouvernement Callaghan et apprend à encaisser les coups. Elle est vulnérable, et parfois émotive, sensible aux attaques personnelles, qu’elle décoche elle aussi. Dans la ferveur, elle contrôle mal ses impatiences. Elle rabroue, vexe, humilie parfois. Elle s’est un jour comparée à l’ourse de Kipling, « plus dangereuse que le mâle de son espèce ». Elle porte des jugements péremptoires : « Je me fais une opinion sur les gens en dix secondes, et il est très rare que j’en change. » Elle a des accents mystiques à la Jeanne d’Arc : « Quand on a un message, il faut le prêcher. » Il lui arrive même de s’assimiler à un prophète de l’Ancien Testament. La lutte, la compétition, la victoire sont ses credos.
Elle n’a que faire du consensus, qu’elle méprise. Elle a des amis, qu’elle aide, et des ennemis, qu’elle combat. « Est-il des nôtres ? », demande-t-elle d’abord d’un inconnu. Elle n’imagine nul compromis entre le bien et le mal. « Je suis en politique car je sais que le bien triomphera. » Elle élimine ses rivaux conservateurs, installe ses alliés, galvanise ses troupes, redonne confiance au parti. Son heure approche.
Pendant « l’hiver de mécontentement » (1978-79), le Royaume-Uni, paralysé par les grèves, s’enfonce dans l’anarchie et le découragement. Le pays est devenu l’homme malade de l’Europe, sous-équipé, mal formé, peu productif, accumulant les retards sur ses voisins européens. C’est l’époque où le personnage d’un roman de John Le Carré prédit : « La Grande-Bretagne s’effondrera jeudi prochain, et personne ne s’en apercevra. » Le modèle de l’Etat-providence, né de la guerre, est en faillite. « Le Labour ne marche pas », proclame une affiche électorale tory ornée d’une longue file de chômeurs.
Le 4 mai 1979, Margaret Thatcher remporte les élections. Elle est la première femme à la tête d’une grande démocratie d’Occident. Avant d’entrer au 10 Downing Street, elle déclame une citation attribuée à Saint-François d’Assise : « Où règne la discorde, puissions-nous apporter l’harmonie… » Pendant plus de onze ans, le monde va vivre avec « Maggie ». Elle est l’un des grands acteurs politiques des années 1980, avec Ronald Reagan, Mikhaïl Gorbatchev et François Mitterrand.
« LA BOUCHE DE MARILYN ET LE REGARD DE CALIGULA »
On s’habitue à son look : tailleurs de tweed, chemisiers à ramages, sacs crocos et larges chapeaux (« Elle dort avec », ironisa quelqu’un). A sa voix, haut perchée, malgré les leçons de diction prises avec l’acteur Laurence Olivier. A son regard perçant, son côté doux-dur, entre séduction et brutalité, lorsqu’elle cherche à convaincre en agrippant son interlocuteur par le bras. « Elle a la bouche de Marilyn et le regard de Caligula », résume Mitterrand. A son menton relevé en défi. On découvre ses petites habitudes : le whisky-soda, les chocolats et la vitamine B-12 avalée après les quatre heures de sommeil quotidien.
On goûte ses formules. « Personne ne se souviendrait du Bon Samaritain s’il n’avait eu que des bonnes intentions. Il avait aussi de l’argent. » Aux Communes : « Ne soyez pas si stupide ! », « Si l’honorable gentleman savait au moins de quoi il parle. » A Jacques Delors, en 1988, un simple « Non ! Non ! Non ! » Sur elle-même : « La Dame ne fait jamais demi-tour. » En 1989, elle finira par adopter le « nous » royal : » Nous sommes grand-mère », à la fureur d’Elizabeth II. Les deux femmes se détestent cordialement.
D’emblée, « Maggie » la « gaullienne » affronte l’Europe. « Je veux qu’on me rende mon argent » (« I want my money back »), annonce-t-elle dès son premier sommet, à Dublin, en novembre 1979. « Ah, Madame, il n’y a pas que vous qui soyez pauvre ! », lui répondra un jour Mitterrand, excédé. La crise va durer près de cinq ans. Elle s’achève le 26 juin 1984 à Fontainebleau sur une victoire totale de Mme Thatcher, qui obtient un rabais considérable de la contribution britannique au budget de la Communauté.
Margaret Thatcher lors du sommet européen de Dublin, en novembre 1979, en compagnie des représentants des neuf pays membres.
L’Europe sera pourtant sa roche Tarpéienne. « Maggie » rejette les abandons de souveraineté – et d’abord la monnaie unique – proposés par Jacques Delors. L’Angleterre profonde, moins crispée, tient l’Europe pour un mal nécessaire. A la fin des années 1980, les caciques conservateurs trouvent que leur chef en fait trop. Certains démissionnent – Nigel Lawson, Geoffrey Howe – et l’isolent, précipitant sa chute. Eloignée du pouvoir, elle regrettera d’avoir signé l’acte unique en 1986 et plaidera pour un retrait de l’Union. Mais à Downing Street, son « anti-européanisme » exprimait surtout un entêtement nationaliste farouche – et presque pathétique – à enrayer l’inéluctable déclin de l’Empire.
Chez elle, Mme Thatcher lance sa révolution conservatrice : quelques idées simples, claires et réalisables, mises en œuvre de manière radicale, par le plus « protestant » des premiers ministres britanniques, dont les convictions expriment les attentes d’une partie de l’électorat populaire. Le thatchérisme donnera le ton du néolibéralisme en Europe. En attendant, ses premières potions sont amères. La politique déflationniste restaure le crédit de la livre sterling, mais aggrave le chômage. Faute de soutien public, des pans entiers de l’industrie s’effondrent, et nombre d’entreprises font faillite. La balance commerciale devient négative. La colère enfle. Les banlieues noires explosent, notamment Brixton au sud de Londres.
La « divine surprise » des Malouines retourne la situation en faveur de « Mrs T. », souvent chanceuse en politique. Elle n’hésite pas à faire donner la flotte et exploite à fond l’intransigeance stupide de la junte argentine. La victoire des « boys » dans l’Atlantique sud, ô combien célébrée, lui vaut un triomphe électoral en 1983 : les tories réalisent leur plus beau score aux Communes depuis 1945.
GRANDES PRIVATISATIONS ET CROISSANCE
Le deuxième mandat est celui des grandes privatisations et de la croissance. British Aerospace avait été la première entreprise privatisée. Suivent quelque 65 autres, dont Cable and Wireless, Jaguar, British Gas, British Telecom, British Airways, Rolls Royce, BP, British Steel, Rover, la production et distribution d’eau et d’électricité. Faire reculer l’Etat ? Mission accomplie. Le secteur public est réduit de moitié, près d’un million de salariés passent au privé. L’ancien premier ministre Macmillan dénonce le « bradage de l’argenterie de famille ». Mais l’Etat renfloue ses caisses. Les HLM municipales sont mises en vente. L’achat d’actions par neuf millions de petits porteurs symbolise le capitalisme populaire vanté par Mme Thatcher, qui rêve d’une nation de propriétaires-actionnaires et met en œuvre une profonde réforme fiscale, favorable aux riches.
Cette révolution supposait d’abattre la forteresse syndicale. Mme Thatcher s’y emploie sans faiblesse, avec l’accord tacite de nombreux Britanniques, lassés des excès de l’omnipotence des « trade unions ». Ils gardent en mémoire ces morts restés plusieurs semaines sans sépulture parce que les fossoyeurs s’étaient mis en grève. La première ministre met fin au « closed shop », le monopole d’embauche des syndicats. En mars 1984, les mineurs déclenchent la grève. Mme Thatcher tient bon. Un an plus tard, les grévistes et leur chef, Arthur Scargill, jettent l’éponge. C’est, après les Malouines, la deuxième grande victoire de « Mrs T », et sans doute la plus durable. « Qui gouverne la Grande-Bretagne ? », avait-t-elle demandé. La réponse est désormais claire.
MIRACLE THATCHÉRIEN ET POLL TAX
La thérapie de choc de Mme Thatcher assainit l’économie. Les marchés financiers sont déréglementés, celui du travail, libéralisé. Les investissements étrangers affluent. La Bourse flambe, la City prospère, l’immobilier s’envole. C’est le miracle thatchérien, tant vanté, malgré ses évidentes limites : la dégradation des infrastructures, le délabrement du secteur public, le salariat précaire, la baisse de qualité de l’éducation, le doublement du nombre des pauvres, l’accroissement des disparités sociales et régionales. Un économiste décrit alors une société à trois vitesses : 30 % de défavorisés, 30 % de précarisés, 40 % de privilégiés.
En 1990, Mme Thatcher fait voter un nouvel impôt local, la « poll tax », une sorte de capitation égale pour tous, profondément impopulaire. C’est un désastre politique, qu’aggravent un début de récession et l’usure normale du pouvoir. De plus en plus autoritaire et irascible, Mme Thatcher est devenue un handicap pour les conservateurs, qui la lâchent. Le 22 novembre 1990, « Maggie » renonce au pouvoir, la mort dans l’âme, mais dignement, après avoir soupiré : « Drôle d’époque ». Elle prend les devants et quitte la scène sans avoir été désavouée par les électeurs ni par un vote formel de son parti. Lors d’une dernière séance aux Communes, elle lance aux députés travaillistes qui la chahutent : « Je m’amuse beaucoup. »
Privée du pouvoir, dont elle n’était pas lasse, cette nymphomane de la politique va s’ennuyer un peu. La chute du communisme européen l’a confortée dans la justesse de ses combats d’hier, aux côtés de Ronald Reagan, face au dragon soviétique. Elle se consacre à sa fondation, qui prêche le libéralisme dans la nouvelle Europe centrale. Devenue baronne, elle siège à la Chambre des lords. Elle est ravie de voir que les premiers ministres travaillistes Tony Blair et Gordon Brown préserveront son héritage législatif. Elle gagne surtout beaucoup d’argent en donnant des conférences un peu partout dans le monde. En 2002, assurée de sa place dans l’Histoire, elle se retire de la vie publique pour ménager sa santé, compromise après plusieurs attaques cérébrales. Un plus tard, en 2003, elle est très affectée par le décès de son époux. En juin 2004, elle assiste à Washington aux obsèques de son ami Ronald Reagan.
Par la suite, ses apparitions vont progressivement se raréfier à mesure que sa santé et ses facultés déclinent. En juin 2007, néanmoins, elle est encore capable d’accorder une interview, la première depuis cinq ans, à la BBC. En novembre 2009, à l’invitation du premier ministre travailliste Gordon Brown, elle se rend à une réception au 10, Downing Street pour l’inauguration d’un portrait la représentant, œuvre de l’artiste Richard Stone. Elle y retourne en juin 2010, à l’invitation du nouveau chef du gouvernement, le conservateur David Cameron. L’occasion d’un ultime adieu à ce qui fut le lieu de ses plus grandes heures.
Jean-Pierre Langellier
J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour cette dame de fer surtout pour sa tenacité et sa constance dans ses idées.
Je lui rends Hommages et j’espère que nos dirigeants aficains prendront exemple sur elle, et sauront enfin que pour réformer un pays, pour le changer, pour le développer, IL FAUT DU COURAGE ET DES C…
J’approuve tout à fait ce que vous faites ! Ce type d’article est très enrichissant. Continuez dans votre élan les mecs, votre site fait à présent partie de ma liste de liens.
sigismond de scellier social