La composition du Conseil économique, social et environnemental (Cese) commence à prendre forme. Le président de la République, Macky Sall, comme beaucoup de spécialistes s’y attendaient, a fait main basse sur le Cese, en réservant le jackpot pour les membres de son parti, préférant servir des miettes à la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby).
Le Conseil économique social et environnemental (Cese) aiguise bien des appétits. Les recalés dans la confection des listes des dernières législatives et des sénatoriales avortées, se bousculent au sein de leurs partis politiques respectifs pour avoir une place au soleil. Ils sont prêts pour un «mortal kombat» afin de figurer parmi les membres du conseil. Cependant, Macky Sall dans sa quête insatiable de peindre les institutions aux couleurs beige-marron et d’octroyer des bonbons à lécher aux membres de son parti, a raflé la totalité des sièges dévolus à la frange politique du conseil. Sur le quota présidentiel, l’Alliance pour la République (Apr) s’est adjugé les vingt-cinq sièges sur les quarante, et le reste est distribué aux trois partis les plus représentatifs de Bby. Rewmi, le Parti socialiste (Ps) et l’Alliance des forces de progrès (Afp) se partagent à égalité les quinze sièges restants. Ce partage du gâteau risque de créer des problèmes au sein de Bby, d’autant que des entités qui ont participé à l’élection de Macky Sall lors de la dernière présidentielle vont commencer à jaser. Déjà, le mouvement «Bess Du Niakk» était monté au créneau pour fustiger le mépris du leader de l’Apr à leur endroit. Les partisans de Serigne Mansour Sy Djamil croient mordicus que la composition du gouvernement devrait être le reflet de toutes les sensibilités de la coalition Bby. Pour «Bess Du Niakk», si Rewmi a des postes dans le gouvernement, pourquoi pas lui ?
Toutefois, ces remontrances du mouvement du marabout-politicien semblent tomber dans l’oreille d’un sourd. Car, Macky Sall a, encore une fois, décidé de les zapper. Interpellé sur la question, Aliou Diack de «Bess Du Niakk» affirme «n’être pas au courant d’une telle information». Mieux, note le camarade de Serigne Mansour Sy Diamil, «notre mouvement n’est nullement intéressé par des postes de sinécure, mais par l’intérêt du pays». Pour Aliou Diack, le mouvement «Bess Du Niakk» ne «défend que des choses essentielles et rien d’autre». Une fois n’est pas coutume, car le locataire du palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor est déterminé à s’emparer seul du fromage. Composé d’une trentaine de ministères, le gouvernement d’Abdoul Mbaye ne compte que huit membres venant de partis alliés. Le même cas de figure se présente dans les postes de direction où l’Alliance pour la République a raflé la mise sans compter les présidences de conseils de surveillance. Idem pour les législatives où Macky Sall a raflé, avec la complicité de Ousmane Tanor Dieng et de Moustapha Niasse, la totalité des sièges, laissant à ces trois partis politiques les zones où ils avaient gagné lors de la présidentielle.
THIERNO BA
Le Pays au Quotidien