C’est à travers un communiqué signé par Seydou Guèye en sa qualité de porte-parole national, que l’Apr a apporté un démenti à Alioune Badara Cissé, quant au départ prochain de Macky Sall de la tête de l’Alliance pour la République (Apr). Nous publions ce communiqué in extenso
« Dans sa livraison du lundi 08 avril 2013, le journal l’Observateur a publié un article qui rapporte les propos tenus par Me Alioune Badara CISSE selon lesquels Macky SALL quittera bientôt la tête de l’APR.
De tels propos sont surprenants et étonnants de la part d’un responsable de l’APR, car contraires à la position constante, clairement exprimée par le Parti sur le sujet. En effet, pour l’Alliance Pour la République le départ de Macky SALL de la tête du Parti n’est pas à l’ordre du jour.
L’Alliance Pour la République condamne de tels propos et demande à l’ensemble des militantes et des militants de ne pas se laisser divertir. Le Parti les exhorte tous à poursuivre dans l’unité et la discipline, la consolidation des acquis dans le cadre de Bennoo Bokk Yaakaar et à continuer le travail d’implantation et d’élargissement des bases du Parti dans tout le pays et dans la Diaspora, en vue de bâtir un Sénégal nouveau. »
Le Porte Parole national Seydou GUEYE
Franchement, la question qu’on devrait poser est de savoir pourquoi le Président de la République donne-t-il autant d’importance à son maintien à la tête de cette Formation, quand bien même il l’aurait créée avec d’autres qui sont capables de le diriger, l’animer.
Le Président de la République, Président de tous les Sénégalais, craindrait-il que son n° 2 dans le parti, Alioune Badara Cissé, avec le courage et l’intelligence que tout le monde lui connaît lui fasse un bébé dans le dos, c’est à dire une sorte de coup d’Etat, en phagocytant l’ensemble des structures de ce Parti très jeune, dont les membres ne sont pas encore attachés de manière presque fusionnelle à leur actuel Secrétaire National. Il est vrai que la tâche de couper ce cordon ombilical très fragile est très facile, du fait que le bébé vient juste de naître mais, surtout, parce que la paternité est plus que multiple.
Le Président Macky Sall doit se résoudre à ne s’occuper que de la gestion du Sénégal, exclusivement en s’appuyant sur l’ensemble des citoyens qui l’ont élu bien au-delà des seuls militants de ce parti qui ne put réunir que 24 % sous sa seule bannière. L’abandon de tout lien organique avec l’APR ne devrait pas empêcher au Président de la République, Macky Sall, d’avoir l’adhésion d’une très grande majorité de Sénégalais à sa politique, si ces mêmes Sénégalais y trouvent leurs comptes, tout en continuant d’ailleurs à être dans d’autres partis politiques que l’APR, ou même mieux, sans appartenir à aucun parti politique !
Les Sénégalais ne se déterminent pas en fonction du parti politique auquel appartient Macky Sall mais, seulement, sur ce qu’il fait de bien pour l’ensemble du peuple dans chaque domaine qui régit la gestion quotidienne du pays. Cette tendance à vouloir être à la tête d’un Etat et conserver un lien organique avec son parti politique est devenue archaïque, excepté dans les pays communistes de moins en moins nombreux sur la scène Internationale.
Le Président Macky Sall doit faire confiance à ses camarades de l’APR dont le plus en vue, ABC, qui est assez responsable, je le pense, pour ne point lui faire de putsch en s’emparant de « leur » parti qu’ils ont créé en des temps de vaches très maigres, comme chacun sait.
Que je sache, le Sénégal n’est pas un Régime à la Soviétique pour qu’on continue d’accepter qu’un Chef Suprême, en l’occurrence le Président de la République, soit président de tous les Sénégalais, le jour, et celui de son parti politique, la nuit, comme si les militants de ce parti devaient bénéficier d’un traitement particulier, quoi que dise ce célèbre slogan : « La Patrie avant le Parti » dont toute traduction dans le réel ne serait que chimères, poudre aux yeux , une opération de communication savamment étudiée et mise en œuvre par nos amis du Palais.
Le Président de la République peut nous rétorquer qu’il n’a jamais promis de se départir de la Présidence de « son » parti, ni avant, ni après, le premier tour de la Présidentielle et que, malgré tout, les formations politiques qui composèrent et composent toujours d’ailleurs, l’alliance And Bokk Yakkar l’ont soutenu sans rien exiger à ce sujet. Mais est-ce une raison suffisante pour aller dans le sens des pratiques modernes ? A mon avis, non, et non !