spot_img

Sous surveillance : Le déclencheur Seck

Date:

Bennoo Bokk Yaakaar, dans sa configuration actuelle, pourrait éclater dans les jours à venir. Moussa Touré et Alioune Badara Cissé, n’en doutent pas. Le président du parti Sét Jerign Sa Rew estime «l’éclatement inéluctable», tandis que le coordonnateur de l’Apr enjoint le président Sall de «sortir de l’étau de Bby». Ces points de vue émis après la dernière sortie du patron de Rewmi ont le mérite de la clarté.

Ils tranchent avec les «oui, mais» de ceux qui souhaitent garder BBY en vie le plus longtemps possible. Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse – dans une moindre mesure – semblent vouloir donner du temps au temps. Mais au rythme où vont les choses, le bruit empêche de travailler constate amèrement le patron du Ps, l’écueil des prochaines Locales risque d’être infranchissable pour BBY.

En vérité, la coalition majoritaire avait peu de chances de faire de vieux os. Moussa Touré en donne les raisons. La victoire acquise, les partis et coalitions de Bby n’ayant pas jugé nécessaire de travailler sur un programme de gouvernement établi d’accord partie, les alliés, en situation d’urgence, ont fait avec «Yoonnu Yokkute», la Vision du président Sall. Le ver était dans le fruit. Alioune Badara Cissé ne dit pas autre chose, mais va plus loin, en enjoignant le président Sall de jeter sa casquette de chef de parti. Si le président Sall suit le conseil de son ancien ministre des Affaires étrangères, il suivrait une recommandation capitale des Assises Nationales et donnerait une nouvelle chance «au gouverner ensemble» et ouvrirait la voie à des réformes institutionnelles d’envergure.

Mais sur cette question et celle de la réduction de son mandat de 7 à 5 ans, le président Sall ferait alors face à son parti qui voit mal les «faveurs» aux alliés, particulièrement Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng … Toutefois, les querelles intestines au sein de Bby sont paradoxalement une bonne chose pour la démocratie. Le probable éclatement de Bby aura comme première conséquence le renforcement de l’Opposition qui jusque-là se réduisait au Pds d’Omar Sarr et Bokk guiss guiss de Pape Diop. Mais, au vu des derniers développements de la guéguerre Macky Sall / Idrissa Seck, Rewmi est venu grossir les rangs de l’opposition qui compte aussi dans ses rangs Taxaw Temm du professeur Ibrahima Fall. D’autres suivront, chacun obéissant à son calendrier. Un premier pan a quitté Bby. Un second quittera à l’approche des Locales. Que le président Sall ôte sa casquette partisane ou pas, la carte politique du Sénégal est partie pour changer en profondeur. Faut-il remercier Idrissa Seck, le déclencheur ? Peut-être bien que oui, car l’unanimisme est l’ennemi de la démocratie.

Souleymane Ndiaye

Lesenegalais.net

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_img

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE