L’ancien président de l’Olympique de Marseille, Pape Diouf, était face à la presse hier jeudi à Léopold Sédar Senghor pour les besoins de la présentation du livre « C’est bien plus qu’un jeu ». Une autobiographie qui fait couler beaucoup d’encre et de salive en France. Il a passé en revue les 307 pages réparties en 13 chapitres parmi lesquels, «Yes we can», «Mon Afrique», «le jour où tout bascule», «Agent spécial», «le Sénégal mon amour» etc. Morceaux choisis.
Une initiative recommandée
«C’est la maison d’édition qui a longuement insisté. Il a fallu deux mois d’insistance de sa part, pour que je puisse enfin me résoudre à écrire cette autobiographie. Elle évoque mon enfance, mon adolescence, mes parents, mais aussi les différents métiers que j’ai eu à exercer et inévitablement l’Olympique de Marseille dont j’ai été le président pendant cinq ans»
Des propos dérangeants
«On m’a reproché d’avoir utilisé le pronom personnel «Je» pour écrire cette autobiographie. Jusque-là, j’attends qu’on me fasse la proposition d’un autre pronom pour écrire une autobiographie. Aussi, tout ce que j’ai écrit est vrai et n’est rien d’autre que la vérité. Toutefois, malgré la demande d’un journal français, je n’ai pas eu envie de répondre à tout ce monde. Mes successeurs ont mis de la virulence dans mon départ et s’il y avait des couacs sur moi, ils ne se seraient pas gênés pour le faire savoir. Je sui parti la tête haute. J’ai trouvé un déficit de 35 millions d’euros et j’ai laissé dans les comptes 40 millions d’euros. Je n’ai laissé aucune casserole. J’ai rempli les caisses et repositionné le club».
Un succès surprenant
«Pour moi je n’étais pas du tout parti pour polémiquer mais je suis surpris par tout le débat que ce livre a suscité. Je ne savais pas que j’intéresserai autant les gens. J’avoue que j’ai été surpris de susciter autant d’intérêt»
«80.000 euros pour me répondre»
«J’ai essayé de dire les choses telles qu’elles me paraissaient. Mon livre a dérangé des dirigeants qui voulaient réécrire l’histoire. Moi, je n’ai fait que replacer les choses dans leur contexte. Dire la vérité et dire les choses telles qu’elles étaient. La réaction la plus surprenante et la plus virulente est que cette fameuse page a été payée par les dirigeants du club à plus de 80.000 euros (plus de 50 millions F Cfa) dans un journal de la place en guise de réponse à mon livre»
«La société française est discriminante»
«Sur le problème des quotas j’ai été parmi ceux qui n’ont pas voulu laisser cette affaire mourir de sa belle mort. Pour moi, c’est un problème qui a été évacué par commodité et par lâcheté. Ce problème n’aurait pas existé si la quantité des noirs et des arabes présents dans le championnat français était proportionnel à ceux présents dans les instances dirigeantes. La France est discriminante vis-à-vis dans gens venus d’ailleurs. Pourtant Malraux disait que la France n’est grande que quand elle est grande pour les autres. Malheureusement aujourd’hui, on se réjouit quand il y a moins de naturalisation»
«Ma réussite qui n’est pas une exception»
«Ma vie n’a été qu’un concours de circonstances et rien d’autre. Parfois on veut me faire passer pour une exception, je refuse ça, car l’accepter, c’est faire croire que tous les noirs qui sont en France et qui ont réussi dans d’autres domaines sans être médiatisés, sont incapables. Je le refuse»
Giresse et les Lions : Obligations de résultats
«Le seul soutien que Giresse et les Lions peuvent avoir, c’est de passer par des résultats. Maintenant, nous pouvons attendre des miracles. Les coaches ne sont pas non plus des gourous. Moi, je valide tout recrutement. Je dois avoir un œil sur tout ce qui se fait»