C’est le mouvement qui dit non…

Dans quelques semaines, les Sénégalais ajouteront à leur ‘’zapette’’ TFM. En effet, la chaine du groupe Futurs Medias a reçu enfin, pourrait –on dire, l’autorisation d’émettre.

‘‘Le président Abdoulaye Wade, dans sa générosité légendaire, digne des grands monarques, a offert à Youssou Ndour sa télé’’ va sans doute commenter un Iba Der Thiam. En même temps, je ne le crois pas assez futé pour appeler Wade, le monarque.

TFM va émettre ! C’est génial, a-t-on envie de dire. Mais une fois qu’on a dit ça, plusieurs questions viennent nous hanter. Pourquoi refuser une télé culturelle hier et l’accepter aujourd’hui ? Il est où le chèque que brandissait Wade prouvant, d’après lui, la main étrangère dans le financement de la chaine ? Quel est le lien entre télé culturelle et financement étranger ? Que va devenir le mouvement citoyen que Youssou a lancé récemment ?

Un mouvement qui a raté son entame avant même de mener la moindre action. Comment Fékké Maci Bolé peut être le nom d’un mouvement social citoyen ? Tout citoyen, à fortiori Youssou Ndour et tout ce qu’il représente, est naturellement ‘’Fékké maci bolé’’ dés la naissance. Les grands livres n’ont –ils pas enseigné que nous avons un devoir vis-à-vis du sol qui nous a vu naître ? Bon, on me dira que Youssou Ndour fait beaucoup pour son pays. Je suis le premier à le reconnaitre et à défendre cette idée mais ce dont il s’agit, à l’heure actuelle, va plus loin que la création d’emplois. C’est la transformation sociale de notre pays : la conscientisation des populations.

Dés l’attribution de la fréquence, il annonçait ‘’je ne suis ni de l’Opposition, ni du Pouvoir’’. Pourquoi le préciser ? Ça, on le savait depuis longtemps. Ou encore ‘’j’ai des amis partout‘’, seulement parmi ces ‘’amis de partout’’, certains sont très liés à ceux que tu dénonçais il y’a encore quelques jours en déclarant : ‘’il n’y a qu’au Sénégal que l’on fait la promotion des médiocres’’.

Voila ce que le Sénégalais lambda a envie de savoir : vas – tu continuer de tenir des propos de cet acabit ? Ou ça sera du : ‘’tout le monde il beau, tout le monde il est gentil’’… On attend de voir !

D’aucuns disent que les Sénégalais devront se contenter du chanteur de génie. Je le pense aussi. Quand je dis cela, ce n’est nullement faire de l’anti –Youssou Ndour primaire. Là dessus, je ne suis pas suspect : C’est un inconditionnel qui vous parle ! De par sa chanson, de par son aura, de par les emplois qu’il crée, de par la lutte contre le paludisme…, il apporte et apportera beaucoup au pays mais n’en espérons pas plus ! J’aimerai tellement me tromper…

A défaut, on s’en contentera : ‘’The Joker’’ n’a pas les épaules assez larges pour participer à la profonde transformation qu’appelle le pays. Cette transformation, le peuple en veut et cherche désespérément celui qui la portera. C’est la raison pour laquelle depuis Djibo Ka en passant par Idrissa Seck, Macky Sall ou Cheikh Tidiane Gadio, à chaque fois qu’une personnalité se détache et se rapproche du peuple, ce dernier s’accroche à lui tel un messie. Ce mouvement qui dit non est prêt depuis longtemps mais les élites jouent encore et font trinquer ce pauvre peuple.

Pourtant, l’auteur de ‘‘Dakar- Kingston’’ a tout qui plaide (il n’a pas encore grillé toutes ses cartes) pour lui afin qu’il aide à la transformation sociale du Sénégal comme l’a fait Bob Marley pour la Jamaïque.

Le roi du reggae a été, comme Youssou Ndour, traqué, courtisé par les leaders politiques de tous bords. Ils voulaient tous apparaitre en public avec lui. Il en a soutenu certains, dénoncé d’autres mais sa seule constance, c’est qu’il est resté fidèle au peuple jamaïcain et à ses aspirations en l’éduquant et en lui ouvrant les yeux. Eyes Open (Xippi), n’est –ce pas là un titre de ses albums ?

Ouvrir les yeux à ce peuple à qui on essaye de vendre Karim Wade à tous les prix. Présenté un temps comme grand financier, maintenant comme grand diplomate, et demain ? Grand président ?

En attendant, lisez entre les lignes et ouvrez l’œil pour reconnaitre ceux qui veulent écrire l’Histoire… Dans la vie, Il n’y pas que le business…

Y’A PAS QUE LE BUSINESS… LA CHRONIQUE D’ABD

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