spot_img

[Opinion] Distribution anarchique d’argent dans les festivités relayée par les média : A quand la fin de la mascarade ?

Date:

A l’heure où l’on parle de biens supposés mal acquis, quoi de plus légitime que de s’interroger sur l’origine licite de ces liasses de billets que certaines personnes s’amusent à distribuer publiquement. C’est sans doute pour cette raison qu’on dit souvent quand les droits sont bafoués, s’opposer devient un droit. Transposant cette assertion dans la psychose que vivent tous les Sénégalais depuis un certain temps, je dirai que «quand les règles déontologiques, morales, religieuses ou coutumières sont bafouées, s’opposer devient un droit».

En effet, toute personne de bonne foi conviendra, avec moi, que la gabegie notée dans certaines cérémonies notamment les soirées dan­santes ou les événements sportifs particulièrement la lutte est inadmissible. On se glorifie d’être un pays de Téranga, d’entraide et de solidarité mais, force est de reconnaître que ces prétendues vertus ne vont nullement de paire avec l’injustice sociale. C’est uniquement au Sénégal où l’on assiste pour ne pas dire où on permet à une personne d’offrir à une autre devant les caméras de télé des milliers voire des millions de francs sans que l’autorité publique ne réagisse.
La probité intellectuelle ne m’autorise pas à citer des noms de gens qui croient avoir le titre de baron avec leurs liasses de billets, encore moins les soit disant personnalités politico-religieuses qui raffolent d’être parrain ou marraine de ces activités utopiques. Fort heureusement, celle-ci ne me défend guère de prendre ma plume pour dénoncer cette pratique qui heurte les valeurs sacro-saintes de notre cher Sénégal.
Certains bénéficiaires de ces folies de grandeur penseront, à tort d’ailleurs, que je suis jaloux de leur position. C’est parce qu’on partage ce beau pays que personne ne doit accepter pour quelque privilège que ce soit que l’on fasse croire aux concitoyens, plus particulièrement aux enfants, des manières de procéder dépourvues de tout sens et par la même,  ternir l’image de notre pays, qui est de surcroît loin d’un eldorado.
Ma formation de juriste m’interdit de dénoncer une situation existante sans pour autant pouvoir proposer une alternative. A ce titre, j’interpelle tout le Peuple sénégalais à prendre conscience de la gravité, de la dangerosité de ce phénomène et des conséquences qu’il est en train d’engendrer.
C’est ainsi que je suggère au gouvernement particulièrement au ministre de la Justice de déposer, dans les plus brefs délais, un projet de loi devant l’Assemblée nationale tendant à interdire le fait de donner de l’argent publiquement dans les salles de spectacle publiques dont les plus usitées sont le théâtre national Daniel Sorano et le Grand théâtre de Dakar mais aussi dans les stades. L’Etat n’interdira pas à une personne de manifester son émotion, toutefois elle ne la fera pas au niveau des édifices publics.
Quant aux lieux privés, comme les boîtes de nuit par exemple, cette loi s’appuiera sur la Commission nationale de régulation de l’audiovisuel (Cnra) pour protéger ce principe. Il s’agira de défendre tout organe de presse, de quelque nature qu’il soit, de diffuser des images montrant une personne en train de donner de l’argent à une autre.
Il appartiendra à l’autorité publique, régulatrice de la stabilité et de la justice sociale, de prévoir de lourdes sanctions à l’endroit de ceux qui violeraient cette loi.
A défaut de projet de loi, aux députés qui se ventent d’amorcer une Assemblée de rupture, occasion vous est offerte de marquer à jamais l’histoire de ce pays en saisissant par une proposition de loi la commission compétente de la structure où les maux gangrénant la société sénégalaise doivent être expressément éradiqués, en vue de mettre un terme à cette boulimie financière dont l’unique finalité est d’hiérarchiser cette belle Nation. A vous de choisir entre la promotion de la justice sociale ou la consécration de l’arrogance dans l’espace public.
Certes, il existe une loi de 1967 qui tendait à réprimer les dépenses exagérées lors des cérémonies familiales mais, malheureusement, celle-ci est désuète. Raison pour laquelle les titulaires d’un déclenchement d’une action législative se doivent de prendre toutes les dispositions nécessaires afin que cette problématique puisse être solutionnée.
A la lumière de ces précisions, j’ose espérer que chaque citoyen sénégalais a conscience de la portée de cette sonnette d’alarme et que ceux qui président aux destinées de cette Nation seront à même de prendre leurs responsabilités face à cette fourberie mé­dia­­tique afin de rompre d’avec ces actes contraires à nos bonnes mœurs.
[email protected]
Etudiant en Master 2  de droit privé
Droit des affaires à l’Ucad  

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_img

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE